Les espoirs du S.C.O. se sont envolés

ANGERS. — A vrai dire, on ne sentit jamais ce match pour lequel le S.C.O. avait été obligé de modifier son équipe en dernière heure. Les joueurs angevins manquèrent sans doute du rythme et de l'accélération nécessaires pour déborder la défense corse repliée sur ses bases pendant toute la dernière heure de jeu ou presque.

26 ou peut-être même 27 corners furent concédés à Heidkamp et ses partenaires, mais cela ne servit à rien. L'arbitre eut pourtant une décision qui pesa lourd sur la physionomie et le résultat de la partie. Il annula un but de Berdoll (66e), qui paraissait régulier à tout le monde.

Désormais, la coupe est terminée pour le S.C.O., il lui reste à sauver sa place en première division.

Lenoir complique tout

Après 30 minutes de jeu, les Angevins avaient 2 buts à remonter. En effet, alors qu'ils avaient semblé les plus menaçants, ils se laissèrent surprendre juste à la demi-heure de jeu par un débordement de Franceschetti qui avait intercepté au passage une passe ratée de Guillou, pour venir centrer au point de penalty et Lenoir, plus prompt que son garde du corps vint dévier le ballon hors de portée de Janin.

Cela donnait deux buts d'avance aux Corses qui jouaient visiblement bien le coup. Il n'y eut ni fougue ni passion dans ce début de match où chacun pensait plutôt à s'observer, sans prendre de grands risques. Peut-être le tort des Angevins venait-il de là.

Ils n'étaient pas assez nombreux en attaque. Pourtant Weller fut le premier inquiété par une balle que lui subtilisa Berdoll qui parvint à la transmettre à Antic ; celui-ci, dans un angle difficile, enleva trop son tir (11e). Le Yougoslave obligea Weller à se distinguer quatre minutes plus tard par un beau plongeon horizontal et l'ex-portier angevin aurait pu être battu au bout de 20 minutes de jeu, sans une déviation opportune de Heidkamp qui expédia un bon tir en pivot de Berdoll en corner.

Le bras de Franceschetti

Les Corses jouaient donc sur du velours ; pourtant ils concédaient corners sur corners, n'hésitant pas comme leur épique libéro à dégager loin et fort si besoin s'en faisait sentir et même lorsqu'il n'y avait pas d'adversaire pressant !

Janin, en effet, ne fut inquiété qu'une seule fois avant d'encaisser un but lorsqu'une déviation de la tête de Vergnes permit à Prost de placer une volée au-dessus des buts (16e minute).

Les Angevins connurent encore de belles occasions, notamment sur des exploits personnels de Guillou (24e et 26e mn.)

Au terme d'une séquence de jonglage, Antic se retrouva sur la ligne de corners, fort bien placé pour adresser une balle de but. Son centre fut nettement intercepté par le bras de Franceschetti. L'arbitre, bien placé, estima que la faute, n'était pas intentionnelle et les Corses purent alors aller surprendre leurs adversaires qui tentèrent, mais un peu aveuglément, de forcer le blocus que les Insulaires mettaient en place dans leur surface de réparation.

Tout le public crut pourtant à l'égalisation (de cette poule retour) lorsque Weller détourna en catastrophe un tir croisé de Berdoll, déclenché en pleine foulée (32e mn).

But de Berdoll annulé

Les chances angevines auraient considérablement augmenté sans une curieuse décision de l'arbitre, M. Delmer, qui annula, on ne sait pourquoi, un but que Berdoll avait transformé après un débordement de Ouattara sur l'aile droite.

L'attaquant africain était rentré juste après la pause afin de remplacer Dubois et, visiblement, l'entraîneur du S.C.O., Vasovic, entendait l'utiliser pour neutraliser Heidkamp qui abattait une besogne considérable en défense.

L'Allemand, qui ne suscite jamais la sympathie, ranimait les énergies devant Weller et il contra à peu près à lui seul toutes les occasions que se créèrent les attaquants angevins.

Berdoll, notamment, qui avait échoué quelques instants avant la pause face à Weller, arrêtant miraculeusement la balle, ne put ainsi profiter d'une balle magnifique de Guillou (51e) avant de voir le libero allemand amortir une balle à trois mètres de la ligne de but (62e).

Les Corses, cette fois, avaient abandonné toute prétention de construction de jeu. A part une très rapide contre-attaque ayant Papi à son origine et que Barot annihila d'extrême justesse face à Lenoir (56e), on ne les vit à peu près jamais dans le camp angevin.

Bourdel manqua de peu la cible sur cafouillage (64e), juste avant un très beau réflexe de Weller captant une tête puissante de Guillou (65e).

Enfin, vint ce but refusé, qui entraîna une vive réaction du public, M Delmer venant même ramasser ostensiblement une boîte de bière vide lancée des tribunes ; lorsqu'on sait ce qui se passe au stade de Bastia, avec pétard et rideau fumigène organisé, cela paraît ridicule.

L'arbitre, qui semblait perdre un peu les pédales, stoppa même une offensive de Cassan, sur l'aile gauche, juste à la 75e minute, au mépris de la loi de l'avantage, ce qui n'augmentait évidemment pas son crédit.

De vains assauts

Un ressort se cassa dans l'équipe angevine lorsqu'elle se vit refuser ce but et, il faut bien admettre qu'elle ne fut jamais servie par la chance, notamment lorsque Travetto, se lançant à la désespérée, parvint à repousser une reprise à bout portant de Antic (82e).

Juste dans les dernières minutes, des cafouillages monstres se produisirent devant la cage de Weller mais les Corses, fourbus mais décidés, à ne pas plier, parvenaient toujours à repousser le ballon. Deux fois les joueurs angevins réclamèrent un penalty, M. Delmer resta de marbre.

A la 88e minute pourtant, on crut au but de Guillou, mais une fois encore, Weller et Heidkamp étaient là pour repousser la balle en corner.

Michel BIHAN

LES ÉQUIPES

Angers. — Janin ; Barot, Bourdel, Brulez, Laurier ; Cassan, Dubois, Guillou ; Edwige, Berdoll, Antic ; 12e, Ouattara.

Bastia. — Weller ; Travetto, Heidkamp, Orlanducci, Burkhardt ; Broissart, Franceschetti, Papi ; Prost, Vergnes, Lenoir ; 12e, Giordani.

Le public angevin en colère...

ANGERS. — On n'avait jamais vu cela à Angers de mémoire de footballeurs. Irritée par le mauvais arbitrage de M. Delmer, la foule, qui avait assisté à la rencontre, a déferlé vers la sortie des vestiaires dès le coup de sifflet final, bloquant toutes les issues. Complètement débordé, le service d'ordre s'est avéré incapable de maîtriser la foule en colère.

L'arbitre a toutefois réussi à sortir sous bonne escorte par une porte dérobée. Les joueurs bastiais ont été bloqués à l'intérieur des vestiaires durant plus d'une heure.

Comme prévu, Citron effectua avant le match une série de tests après massage et échauffement, mais ceux-ci se révélèrent vains. Barot étant déjà titularisé comme arrière droit, le jeune Dubois fit son entrée dans le grand bain et se manifesta dès les premières vingt minutes par sa clairvoyance et son activité.

14.691 spectateurs pour 257.149 francs de recette.