Angers - Strasbourg (5-1)
UN BAL ORCHESTRÉ PAR GUILLOU
ANGERS. — Revenant à ses principes offensifs, le S.C.O. Angers a largement dominé Strasbourg et sa victoire (5 à 1), assortie d'un point supplémentaire, lui permet de rêver...
Il est certain que si les Angevins avaient toujours été animés d'aussi bonnes dispositions, ils n'auraient jamais connu leur problème actuel.
Très agréable parfois, le bal fut orchestré par Jean-Marc Guillou, maître de son sujet avec une rare insolence.
L'international angevin sut forcer aussi sa nature puisqu'il fut l'auteur de deux buts...
Antic, le meilleur buteur de la soirée, partage les honneurs avec son capitaine mais, répétons-le, on a revu Angers tel que nous l'aimons, c'est-à-dire attiré d'abord par le but adverse.
En voyant cela, il est possible de regretter le gâchis précédent. Mais s'appesantir aujourd'hui sur le passé ne servirait plus à rien.
Le S.C.O. est reparti et, à défaut du Championnat, il lui reste la Coupe.
Au repos, le S.C.O. menait 3 à 1.
C'était inespéré après le K.O. qu'il avait subi dès le début du match disputé par une température polaire devant une poignée de spectateurs transis.
La pratique systématique du hors-jeu avait, en effet, coûté un but aux Angevins dès la 3e minute. Sur une ouverture de Serrus, le couvreur alsacien, vers Gress, tous étaient demeurés figés. Et l'ex-international en avait profité pour dévaler sur l'aile droite et effectuer un centre que Spiegel, ravi de l'aubaine, avait détourné dans les filets.
D'abord étonnés, les Angevins devaient, malgré tout, protester. Ils n'avaient pas tort, en ce qui concerne Spiegel, dont la position était réellement litigieuse.
On comprenait quand même mal que, possédant le nombre en défense, ils se soient laissés aussi bêtement manœuvrer !
Deux minutes plus tard, ils commettaient, d'ailleurs, une erreur presque identique. Heureusement, Spiegel, gêné cette fois par la sortie de Janin, ne réussit pas à redresser son ballon.
Ce handicap, évidemment, les hommes de Vasovic cherchèrent à le combler.
Egalisation et le festival commence...
Après des tentatives manquées de Ferri, Damjanovic et Edwige, ils parvinrent à égaliser à la 19e minute. A l'issue d'un très joli mouvement amorcé par Guillou, poursuivi par Laurier, dont le centre de l'extérieur du pied droit fut expédié dans les filets de Dropsy par Antic.
Cet équilibre amorcé semblait alors fort logique, encore qu'à la 13e minute, Gress très actif, ait failli encore profiter de l'absence de sécurité des défenseurs angevins.
La bonne volonté du SCO, toujours cependant inquiété par Spiegel, allait être récompensée deux fois.
Tout d'abord à la 29e minute, sur une offensive déclenchée par Edwige, le jeune Ferri, très combattif, donna parfaitement en retrait à Jean-Marc Guillou qui décocha de plein fouet un tir imparable.
Ensuite, à la 41e minute, sur un coup franc de Berdoll renvoyé par le mur, il se produisit un échange rapide entre l'avant-centre et Guillou. Celui-ci termina l'action par un centre vers Antic qui exploita au mieux l'occasion.
Ce but apparaissait néanmoins entaché d'un hors-jeu mais comme le SCO avait été accablé, on s'en souvient au départ, c'était presque un juste retour des choses. Il restait enfin que cet avantage était mérité, les défenseurs alsaciens s'étant trouvés parfois dans l'obligation de dégager un peu n'importe comment.
La seconde période confirma le renouveau offensif du S.C.O., très dangereux par Guillou (52e), Ferri et Berdoll (53e et 62e), Brulez (58e), Antic (60e). Comme les réactions des Alsaciens étaient également redoutables par Ehrlacher (47e, 56e) et que leur organisation se révélait plus stricte, le bonus espéré se faisait attendre. Il appartint à Guillou de l'obtenir à la 64e minute après un sensationnel numéro individuel consécutif à une montée de Berdoll et un relais de Ferri. Après avoir éliminé deux ou trois adversaires, Guillou se trouva dans un angle de tir ; il se bloqua à proximité d'un montant, pivota sur lui-même et acheva son travail par un coup de fusil à bout portant...
Un troisième but de Antic
Le S.C.O., satisfait, ralentit alors quelque peu sa pression et Roy (66e) et surtout Duguépéroux (76e) furent à deux doigts de réduire l'écart. Mais Brulez, surgissant avec opportunité et décision pour éviter le pire, relança la machine et, à la 75e minute, Antic, servi par Laurier à la limite du hors-jeu, inscrivit son troisième but et rassura ainsi définitivement ses camarades.
Strasbourg, dès lors, n'insista plus et Angers aurait pu saler la note par Edwige (83e), Damjanovic (85e) et Ferri, sur corner, à la 86e minute.
Le S.C.O. est bien sûr à féliciter pour ce succès. Il faut quand même ressortir quelques noms comme Guillou et Antic, très efficaces, mais Ferri, pour sa première mi-temps, et Bourdel, qui apporta la stabilité à la défense.
A Strasbourg, l'ensemble s'éteignit peu à peu et Spiegel comme Gress, après avoir bien commencé, disparurent quelque peu.
Roger GLÉMÉE.
LES ÉQUIPES
Angers. — Janin ; Damjanovic, Bourdel, Brulez, Laurier ; Citron, Ferri, Guillou ; Edwige, Berdoll, Antic (12e Le Boëdec).
Strasbourg. — Dropsy ; Zamojski, Specht, Serrus, Dugueypéroux ; Deutschmann, Gress, Erlacher ; Gemmrich, Spiegel, Roy (12e Jarosik).
A la 78e minute, à Strasbourg, Jarosik entra en jeu à la place de Serrus.
Arbitre : M. Héliès.
FICHE TECHNIQUE
15.591 F
1.384 spect.
Arbitrage de M. Heliès
Il n'y avait qu'un bon millier de spectateurs mais les absents regretteront sans doute de n'être pas venus puisque le S.C.O. joua sans doute sur son terrain le meilleur match de sa saison. Strasbourg ouvrit le score par Spiegel après quoi il n'y eut pratiquement qu'une équipe sur le terrain. Antic et Guillou (qui marque de plus en plus de buts) concrétisèrent le festival d'une équipe angevine mordante, agréable à voir jouer, efficace en un mot. La résistance strasbourgeoise se manifesta pourtant sans déboucher positivement au tableau d'affichage.
Merci à Ouest-France pour l'article, France Football pour la fiche technique et cris72 pour les scans.