ANGERS-NIMES (2-0)
Tout arrive
ANGERS. — Ça y est quand même : Nîmes a enfin connu la défaite à Angers. Cela n'était pas arrivé depuis 1970 puisque les quatre dernières visites avaient valu à Firoud trois victoires et un nul.
Une défaite sur laquelle l'entraîneur nîmois toujours sport, objectif et gentleman, ne cherchait aucune excuse. « Nous avons mal joué, disait-il, au moment précis où Angers était bon. C'est là une coïncidence qui ne pardonne pas. »
Car en effet, le S.C.O. fut excellent durant 45 minutes, les premières. Le public alors croyait retrouver sa belle équipe d'antan. Il était aux anges et se prenait à regretter une situation au classement quasi désespérée qui alors, semblait tout à fait injustifiée.
La récompense à ces bonnes dispositions ne tarda guère puisque la dixième minute n'était pas entamée lorsque Edwige ayant servi son jeune partenaire Ferri sur la gauche, le centre soudain et bien ajusté qui suivit trompa la défense nîmoise au point que Antic put aisément battre Landi.
Et le S.C.O. sur sa lancée continua : un très joli deuxième but vint le récompenser peu après la demi-heure. Cassan parti de sa propre ligne de but se fraya un passage entre trois ou quatre adversaires pour entamer une attaque volontaire à la manière d'un rugbyman opiniâtre. Le long de la ligne de touche, il évita tous ceux qui se présentaient, avant de servir Berdoll devant lui sur la droite. Habilement, le jeune avant centre centra immédiatement et Edwige surgissant à vive allure laissa sur place Sanlaville et Auger pour venir battre Landi irrémédiablement. Des buts comme on en redemande.
Le bonus était alors à la portée des Angevins. Malheureusement, ils devaient se contenter après le repos de vivre sur leur avance, si bien que Berdoll et Edwige esseulés en attaque et pourtant pleins de bonne volonté, ne pouvaient guère espérer inquiéter le bon gardien visiteur. Raymond Kopa, dans la tribune de presse, se lamentait : « Quel dommage, disait-il, de ne pas saisir ia possibilité de ce troisième but qui est à la portée de la main. » Mais de toute évidence, Guillou et ses camarades payaient alors leur débauche d'énergie de la première mi-temps. En outre, ils ont, cette saison, connu tant de déceptions qu'ils préféreraient alors « assurer le score » et ne pas tenter le banco.
Ce troisième but pourtant, le stade entier le crut acquis lorsque à la toute dernière seconde, une magistrale remise de Guillou vers Edwige permit à ce dernier un très bon tir croisé que l'on voyait déjà au fond des filets. Mais la balle heurta l'intérieur du montant opposé et bizarrement, au lieu de ricocher à l'intérieur de la cage, elle revint en jeu.
Déjà contre Paris Saint-Germain, un bonus facile avait été raté à la dernière seconde par le S.C.O. En somme il s'en est fallu de bien peu à deux reprises que cette solide lanterne rouge soit aussi la reine du bonus. Un comble.
En attendant, Vasovic et ses élèves ont retrouvé dimanche une lueur d'espoir... C'est déjà ça !
Yves RICHARD.
Fiche technique
34.052 F
3.288 spect.
Arbitrage de M. Bacou
Angers commença de belle façon et dès la huitième minute un centre de Ferri laissa sur place la défense nimoise, si bien que Antic put reprendre la balle victorieuse : 1-0.
Forts de cette entrée en matière, Guillou et ses camarades continuèrent à afficher d'excellentes dispositions et un esprit d'entreprise qu'on ne leur connaissait plus. Une seconde récompense arriva bientôt (35e) : après un travail opiniâtre et volontaire de Cassan qui, parti de sa ligne de but, remonta le long de la ligne de touche pour servir de belle façon Berdoll sur la droite. Le jeune avant centre centra aussitôt magnifiquement et Edwige qui arrivait à toute allure vint fusiller Landi. Dès lors le bonus s'offrait au S.C.O. Hélas ! pour lui, il ne saisit pas l'occasion en vivant trop sur son avance après le repos. Aussi Berdoll et Edwige esseulés ne purent inquiéter Landi. Les Nîmois au contraire jouèrent beaucoup mieux et le camp local connut alors pas mal de moments difficiles. Heureusement le jeune Janin, dans les buts, se distingua de belle façon.
A la dernière seconde, sur une belle remise de Guillou, Edwige faillit marquer le troisième but mais la balle ricocha sur l'intérieur du montant et revint en jeu.
Merci à France Football pour l'article et à cris72 pour les scans.