EDWIGE croit-il toujours aux vertus du nombre 13 ?

« De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace ». L'adjuration de Danton n'a pas été entendue dimanche à Lens par les joueurs angevins — qu'on ne peut d'ailleurs trop incriminer car perdre le chef de la défense, Damjanovic, juste après la reprise est de nature à rendre inquiet — lesquels laissèrent peut-être passer l'occasion de remporter une inattendue victoire sur terrain adverse. Mais l'audace est une « denrée » qui ne court plus les stades. Ni même les lignes téléphoniques. Je l'avais incluse dans le titre du compte-rendu câblé depuis le Stade Bollaert. Elle a, en cours de route, cédé la place, de façon imprévisible, au substantif « poids » ! Allez savoir pourquoi.

Cette substitution est d'autant plus regrettable qu'effectivement devant leurs adversaires, les Angevins « firent le poids ».

Aucun spectateur impartial ne pouvait, avant-hier, supposer que cette équipe sereine, appliquée, dangereuse même, portait la lanterne rouge du championnat.

Les progrès de Cassan

Elle paraissait même solide, grâce à la rigueur en défense de Damjanovic, à l'autorité élégante de Guillou et à l'efficacité de Cassan.

C'est ce dernier joueur qui m'a le plus surpris. Ses progrès sont incontestables.

Il avait pour première mission de neutraliser Bousdira, l'un des talentueux meneurs de jeu de Lens. Il l'a proprement mis sous l'éteignoir. Non pas en le marquant de façon aveugle, mais en le dominant techniquement. Le privant ainsi de la balle, il utilisa ensuite celle-ci de façon toujours rationnelle et intelligente. Malgré un léger et compréhensible fléchissement en fin de partie, il réalisa un match « sans faute ».

Dans cette équipe qui s'avéra très homogène, il faut néanmoins noter encore leurs individualités : Antic, très clairvoyant et même entreprenant, et Edwige qui, comme Ferri, touché à la 57e minute, tirait cependant la jambe après avoir été « cueilli » par Leclerc alors qu'il se trouvait en pleine course (66e minute).

La surprise de Vasovic

Mais jusque-là, il avait littéralement empoisonné les défenseurs lensois. Il était même parvenu à les mettre complètement dans le vent, juste avant d'être fauché. Las ! Une nouvelle fois, ses efforts furent mal récompensés. Son tir, très sec, à ras de terre, échoua sur le poteau. La chance n'était donc pas avec lui... bien qu'il évolue maintenant avec un maillot frappé du nombre 13 auquel il attribue à tort, on le voit, une influence bénéfique. C'est une puérilité qui surprit fort Vasovic à son arrivée à Angers.

On comprend d'autant mieux l'étonnement de l'entraîneur yougoslave que le S.C.O. dispose d'arguments plus sérieux.

Ses possibilités, si l'on s'en rapporte du moins à sa production d'avant-hier, demeurent évidentes.

Hélas ! Il n'y a pas cru assez tôt. Son retard sur le dix-septième (Sochaux) s'élève à sept points. Il reste douze matches à jouer. Mathématiquement, le sauvetage demeure possible...

André MAUSSION.

L'arbitre était pressé

L'accident dont fut victime Damjanovic provoqua une interruption du jeu pendant deux minutes.

M. Kitabdjian, qui dirigeait le match et le fit d'ailleurs fort bien, ne tint pas compte de cet arrêt et siffla le retour aux vestiaires à la 90e minute précise.

Les Angevins qui, en fin de partie, « temporisaient » dans le but de garder le bénéfice d'un point, ne lui en tinrent bien sûr pas rigueur.

On peut d'ailleurs leur révéler que le directeur de jeu n'agit pas ainsi dans le but de les favoriser. La raison de cette attitude est plus prosaïque : le train que M. Kitabdjian devait prendre partait à 17h21.

Cela avantagea d'ailleurs doublement les Angevins : eux-mêmes devaient rallier Arras pour 17h50.

Merci à Ouest France pour l'article et à cris72 pour le scan.