ANGERS - RENNES (1-2)

Il reste le miracle

ANGERS. — Désolés, navrés, résignés, tels étaient dimanche soir les supporters et même les dirigeants du S.C.O. Leur équipe, une fois encore, venait de les décevoir grandement. Rennes, sans avoir à forcer son talent, avait battu une formation sans âme, sans accélération, sans imagination et ainsi sans espérance.

Après le bon match nul de Lyon, on avait pourtant cru à un sang nouveau grâce à l'apport de quatre jeunes qui ne totalisent pas 80 ans. Mais l'un d'eux, Petiteau, dut d'abord regagner le vestiaire dès la septième minute, remplacé par Edwige ; un autre, Ferri, eut le grand mérite de marquer le but égalisateur ; Augustin, à l'aile gauche, donna quelques bonnes balles ; Citron, à l'arrière, défendit consciencieusement. Mais que peuvent faire des jeunes dans un ensemble aussi démoralisé, aussi invertébré tel que l'est actuellement Angers ? Seulement quelques preuves de bonne volonté. Alors, petit à petit, ils furent noyés eux aussi dans la médiocrité générale. Ils méritent mieux certainement.

Le S.C.O., en outre, à une époque où les buts sont si difficiles à marquer, se permet le luxe d'en offrir à ses adversaires sur un plateau. C'est ainsi que les deut buts rennais furent de véritables cadeaux : Griffoni, totalement figé sur un coup franc de Anafal et ses protecteurs pour le deuxième but firent preuve d'une inconséquence invraisemblable. Comme Dell'Oste était en outre hors-jeu à ce moment, on peut même parler d'un double cadeau puisque M. Bancourt accorda le point. Quand ça va mal... on vous dit...

Mais cadeau ou pas, les Rennais ont bien mérité leur succès. En fin de première mi-temps, par exemple, trois occasions en or avaient été manquées qui auraient pu valoir un score beaucoup plus lourd. Sur l'une d'elles notamment, on vit Léa recevoir un centre de Redon, seul devant le but largement ouvert et à cinquante centimètres de la ligne. Or, il réussit à mettre cette balle dehors, ce qui géométriquement semblait impossible.

Pour cette équipe rennaise, il n'y avait certes pas motif à pavoiser. Mais enfin, elle avait tout de même bien conduit sa barque et tenté par-ci par-là de confectionner un football agréable et efficace. C'est déjà cela !

Daniel Bernard fut très bon et bien protégé par un Kerbiriou impeccable. Redon fut souvent dangereux à son aile droite mais on vit surtout le jeune Marocain Anafal, très doué même si physiquement, il est encore un peu juste. Il y eut en outre son coup franc victorieux. C'est là certainement un élément à suivre.

Au S.C.O., Le Boëdec, Brulez et Ferri ressortirent d'un ensemble au bout du rouleau. Guillou se multiplia mais il fut touché à un genou. Et, comble de malchance, Berdoll, qui, lui, a toujours la santé, fut victime à cinq minutes de la fin, d'une sérieuse entorse d'un genou. Il va être indisponible un moment. Il ne manquait plus que cela.

Yves RICHARD

Fiche technique

77.278 F

5.180 spect.

Arbitrage de M. Bancourt

Le S.C.O. avait bien mal commencé en encaissant un but sur coup franc de Anafal dès la huitième minute. Il s'était assez bien repris puisque l'égalisation, par le jeune Ferri, n'avait pas trop tardé. Mais sa fin de première mi-temps avait été pénible tant sa défense prenait eau de toutes parts. Rennes avait alors manqué plusieurs belles occasions, si bien que le score égal du repos était généreux pour Angers.

Après la pause, Rennes avait repris l'avantage par Dell'Oste et, dès lors, le S.C.O., sans âme et sans inspiration, avait été incapable de refaire surface. Si bien que Rennes, sans forcer son talent, avait obtenu une victoire relativement facile.

Merci à France Football pour l'article et à cris72 pour les scans.