LES ANGEVINS SE SONT BATTUS JUSQU'AU BOUT
Paris. — Privé de Barthélémy, blessé, Aimé Mignot avait titularisé Gonfalone au centre de l'attaque. Il était permis de penser que le S.C.O. d'Angers allait avoir fort à faire pour accomplir un miracle.
Il est vrai que rares étaient ceux qui auraient misé sur la victoire d'une équipe angevine.
Du côté parisien on s'était bien gardé de modifier la ligne d'attaque qui avait fait merveille quelques jours plus tôt, où M'Pelé s'était payé le luxe d'inscrire trois buts. C'est lui d'ailleurs qui fut à l'origine de la première action en adressant de l'aile gauche un centre, qui après avoir frôlé la tête de Redon échoua dans les pieds de Tokoto, en position d'ailier droit.
La détermination angevine
Les Angevins, qui semblaient également décidé à entamer la rencontre sur les chapeaux de roues, se créèrent dès la 5e minute de jeu une occasion dangereuse qui aurait bien pu se terminer au fond des filets parisiens. Mais Boskovic, de l'aile gauche, expédia le ballon au-dessus des buts de Bensoussan.
Loin de subir la domination de leurs hôtes, les Angevins, animés comme on pouvait s'y attendre par l'énergie du désespoir, manifestèrent une volonté évidente de bien faire, à l'image de Gonfalone, qui distribuait le jeu à merveille au centre de sa ligne d'attaque. Bénéficiant d'un certain laisser aller de la part de leurs adversaires, les hommes de Mignot en profitèrent pour s'en aller inquiéter le gardien parisien.
Ils obtinrent d'ailleurs à la 17e minute de jeu le premier corner de la partie ; tiré par Amersek il fut capté assez aisément par Bensoussan, peu avant qu'à son tour la défense angevine ne concédât un corner qui permit à Dalheb de décocher un centre-tir, que Janin n'eut aucun mal à bloquer.
M'Pelé de la tête
Une talonnade de M'Pelé sur Dalheb au point de penalty fit passer des sueurs froides dans le dos des supporters angevins. Mais le tir du capitaine parisien, pourtant esseulé dans les 18 mètres, passa largement à côté de la cage de Janin. Cette action, survenue à la 28e minute, constitua l'une des rares incursions des avants parisiens dans le camp angevin au cours du deuxième quart d'heure de cette première mi-temps, les Angevins s'étant révélés fort capables, comme en témoignèrent leurs tentatives de mettre en difficulté l'équipe parisienne. Seulement voilà, alors que l'on commençait à y croire, M'Pelé ouvrit le score (32e) en prolongeant de la tête devant Janin, alors à la limite de ses 18 mètres. Ce but n'entama pas le moral des visiteurs qui s'efforcèrent de monopoliser le ballon au milieu du terrain.
Les premières minutes de la seconde période ne furent pas sans rappeler la façon dont s'était déroulée la première mi-temps. Mais cette fois, les contre-attaques parisiennes se firent de plus en plus incisives. C'est ainsi qu'à deux reprises M'Pelé, puis Dahleb échouèrent de très peu devant Janin. Tokoto, quant à lui, expédia à la 64e, sur le poteau, une reprise de la tête consécutive à un centre de son compère M'Pelé.
L'estocade
On sentit dès lors que le S.C.O. aurait bien du mal à rétablir l'équilibre, ses attaques se faisant de plus en plus rares. Tant et si bien qu'après 75 minutes de jeu, on s'étonnait encore que le Paris Saint-Germain n'ait pas aggravé la marque.
A la 79e, les Parisiens, grâce à une tête de Justier, parvenaient à inscrire un deuxième but et à porter par la même l'estocade à une formation angevine qui aura fait illusion en première mi-temps, et en début de seconde période. Reconnaissons aux malheureux Angevins, qui ont fait hier soir leurs adieux à la 1re division, le mérite de s'être battus jusqu'au bout, à l'image d'Edwige qui fut, sans nul doute, l'un des plus actifs d'entre eux.
J.-L. DESPLANQUES.
Article Ouest-France. Fiche technique France Football. Scans cris72.