Metz piétine puis s'envole
De notre correspondant particulier André LEMAY
METZ b. ANGERS: 4-2 (1-1). — Temps doux. Pluie intermittente. Terrain en bon état. Environ 6.000 spectateurs. Arbitrage de M. Kitadbjian. Buts : Braun (39e, 76e), Raspollini (75e), Zenier (87e) pour Metz ; Barthélémy (13e), Lech (67e sur penalty) pour Angers.
METZ. — Pour la première fois de la saison, la désaffection s'est fait sentir à Saint-Symphorien. Ce n'était pas la grande foule, hier, pour le retour de Joël Mullier et de ses coéquipiers sur leur terre. L'affiche n'était certes pas exceptionnelle et puis les publics ne se passionnent pas pour la lutte, comme celle du S.C.O. d'Angers venu en Lorraine, pour sauver sa place en Division I. Disons bien vite que la première mi-temps de ce match fut assez décevante dans la mesure où l'équipe messine manqua par trop de motivation. Il est vrai que Metz a perdu ses illusions de Coupe et, lors de la dernière journée de Championnat à Lyon, sa dernière chance de pouvoir briguer une place qualificative pour la Coupe de l'U.E.F.A.
Metz, donc, aborda le match avec un certain « dilettantisme », ne pouvant que faire l'affaire d'une équipe angevine décidée. Ce fut manifeste dès les premières minutes et la volonté et la combativité du SCO contrastèrent avec la désinvolture de l'équipe messine qui connut, d'entrée, une chaude alerte sur une balle perdue par Jeitz et exploitée par Barthélémy, lequel tirait à côté (4e). Mais, très vite, Metz devait tout de même s'assurer le contrôle du match, le plus souvent aussi le monopole du ballon mais pour en faire un usage on ne peut plus maladroit. On ne compta pas, en effet, le nombre de balles perdues par le milieu messin, tant et si bien que l'ascendant des Lorrains demeura improductif en dépit des efforts de Raspollini, le plus entreprenant des attaquants messins. Le jeune dernier de Georges Huart fut d'ailleurs à l'origine, avec Braun, des premières attaques messines, toutefois sans danger pour Janin.
A la 10e minute pourtant, un très bon service de Braun mit Raspollini en position de tir, mais Gassan contra judicieusement et Metz bénéficia d'un coup franc trop enlevé par Curioni. Deux minutes plus tard, le même Raspollini crocheta et plaça un tir maîtrisé par Janin.
Le match manquait manifestement de relief, d'intensité, et Metz se contentait de jouer au petit train. Mal lui en prit, car, sur un corner concédé par Zdun et fort bien tiré par Amersek, Barthélémy opportuniste et combattif en diable surgit et, de la tête, plaça la balle sous la barre.
Le tour était joué. Contre toute attente, Angers venait d'ouvrir le score (13e) et dès lors, survolté par cette réussite, Angers se fit plus déterminé, se battit sur chaque balle, ce qui équilibra le jeu de façon assez sensible.
Un une-deux Braun-Curioni s'acheva par un essai du dernier, contré par Amersek (30e). Mais il est vraisemblable que sans une admirable réaction de Rey détournant du bout des doigts un tir lointain de Brulez monté en attaque, Angers aurait aggravé la marque sans qu'il y ait à crier à l'injustice (36e).
Cette nouvelle alerte fut sans doute salutaire à Metz qui se fit plus appliqué, plus déterminé pour finalement obtenir une égalisation justifiée, sur la physionomie de cette première mi-temps, mais quelque peu heureuse.
En effet, c'est à la suite d'un corner messin fort bien repris par Muller que Braun, sur la trajectoire du tir, dévia au passage la balle dans les buts de l'infortuné Janin. Metz avait rétabli la situation et, pour Angers, tout était à refaire.
Emoustillé par les sifflets d'un public désapprobateur, Metz reprit le match de façon bien plus belliqueuse et, après avoir remplacé Ropero par Zenier, la rencontre prit alors infiniment plus de corps, une tournure nouvelle et gagna manifestement en intensité grâce aux efforts des Lorrains résolument offensifs.
Contraint à la défensive, Angers, grâce à Boskovic, fit échec à une percée du tandem Curioni-Braun (54e). Metz dominant cette fois de façon plus résolue resta à l'attaque et Janin eut toutes les peines du monde à maîtriser un tir en force de Curioni (55e).
Au fil des minutes, la machine lorraine se mit à tourner rond et la défense d'Angers restait aux abois, notamment sur des essais de Raspollini (61e) et Curioni (62e), qui contraignit Janin à intervenir. Comme toujours en pareille circonstance, le contre restait la seule arme dont le SCO pouvait user, et il le fit avec beaucoup d'à-propos par Gonfalone, sur une balle perdue par la défense messine ; Muller n'eut d'autre ressource que de fauter sur Barthélémy qui s'apprêtait à conclure malgré la sortie de Rey. Ce fut le penalty aisément transformé par Lech et qui permit à Angers de reprendre l'avantage contre le cours du jeu (67e).
Ce coup dur eut le don de survolter littéralement l'équipe messine qui se révolta et éleva le rythme sur-le-champ pour partir à l'assaut des buts angevins. Janin repoussa un tir en force de Curioni (70e) mais Metz demeuré à l'attaque se faisait plus autoritaire et c'est ainsi qu'en deux minutes, il devait renverser la situation et reprendre l'avantage grâce à deux buts de toute beauté. Le premier, lui valant une logique égalisation, fut obtenu grâce à un admirable tir du jeune Raspollini sur un centre de Dehon (75e). Sur sa lancée, Metz repartit à l'attaque, déborda sur la gauche pour offrir, sur un plateau, à Braun l'occasion de concrétiser la victoire lorraine grâce à un troisième but.
Sous l'impulsion de Curioni, Metz termina alors le match tambour battant, alors qu'à Angers, Heslot avait succédé à Cassan (81e). Par Braun qui arriva deux fois seul devant Janin (85e et 86e), Metz pouvait réussir le K.O. Il parvint toutefois à ses fins par l'intermédiaire de Zénier, transformant, grâce à une belle tète plongeante, en but un admirable centre de Curioni (87e).
METZ : Rey — Battiston, Muller, Jeitz, Pérignon — Zdum, Dehon, Ropero — Braun, Curioni, Raspollini. Entr. : Huart.
ANGERS : Janin — Cassan, Boskovic, Brulez, Brucato — Edwige, Ferry, B. Lech — Amersek, Barthélémy, Gonfalone. Entr. : Mignot.
Article L'EQUIPE. Fiche technique France Football. Scans cris72.
METZ - ANGERS. — La défense angevine est aux abois : Janin dégage un ballon brûlant devant Braun sous les yeux de Curioni, Ferri et Amersek.
Photo Ouest France. Scan cris72.