Mauvaise introduction, développements encourageants...

LENS (de notre envoyé spécial). - S'emparer du fief lensois, l'un des bastions les plus solides et les plus fervents du football en France, tenait de la gageure. A défaut de réaliser un authentique exploit, la valeur de l'épreuve tenait lieu de test. Après le désastre de Troyes, il importait de vérifier l'état d'une équipe qui va devoir cravacher pour son maintien.

Malgré l'échec, le diagnostic a rassuré. Les Angevins ont pendant une heure, fait jeu égal avec des Lensois pratiquant un football de mouvement souvent séduisant. Ils ont tenté quelque chose à défaut de prouver et eurent le mérite de persévérer jusqu'au coup de sifflet final, au point de rater l'égalisation dans les trois dernières minutes par l'intermédiaire d'Edwige et de Ferri.

Première attaque lensoise : penalty

Pourtant la rencontre débuta par un coup de théâtre. S'échappant sur l'aile droite, Jankovic qui effectuait sa rentrée après 6 mois d'absence, poussa le ballon très loin et s'affala dans la surface de réparation, au moment où Baudry le contrait : « Je jure que je ne l'ai pas touché » confiait le Saumurois dans les vestiaires. Jankovic se releva pour transformer lui-même la pénalité accordée par l'arbitre. La deuxième minute de jeu n'était pas écoulée. On digère mal un tel hors-d'oeuvre...

le premier quart d'heure se passa donc assez mal. Baudry qui allait se voir infliger un avertissement un peu plus tard pour reproches à l'arbitre se sentait coupable. Citron ne trouvait pas ses marques. Ferri qui jouait malgré une otite, éprouvait quelques difficultés face à l'impétueux Françoise. Même dans le jeu aérien, le jeune avant-centre lensois d'une belle détente expédia ainsi la balle de la tête sur la barre tranversale de Fouché (34e). Ferri se rattrappant en suppléant son gardien (36e).

Par bonheur, depuis sa base d'arrière gauche, Cassan prêchait d'exemple, multipliant les départs et encourageant ses partenaires. Lech et Edwige se mirent à l'unisson. Pendant 20 minutes, au milieu de la première période, le S.C.O. modela la physionomie du match. Barthélémy s'envolant au terme d'une incisive combinaison Amersek-Lech, ratant de très peu l'égalisation (22e).

Flak : un défenseur d'envergure

Dans cette équipe nordiste où manquaient Bousdira et Krawzyck, on distinguait bien sûr cet extraordinaire passeur de Leclercq et souvent le fin et racé Sab. On ne saurait oublier Flak. Ce stoppeur de 20 ans ne se contenta pas de contrôler Barthélémy. Avec lucidité et détermination, il s'intégra à des nombreuses offensives. Un de ses tirs tendus troubla Fouché qui ne put maîtriser un ballon que Kaiser exploita sans difficulté (48e). Deuxième coup d'assommoir placé d'entrée.

L'orgueil et la volonté des Angevins évitèrent un scénario à sens unique. Amersek expédia la balle sur la transversale (51e) avant de tirer juste à côté de la cage au terme d'une vive contre-attaque menée en compagnie de Barthélémy (55e). Citron l'imita sur coup franc et Augustin sur un centre travaillé (73e).

L'excès de facilité de certains Lensois voisinait avec un souci constant de l'obstruction et du truquage chez d'autres, Marx en particulier. Cela faillit provoquer des étincelles avec Edwige.

Aussi l'issue de la rencontre demeura incertaine. Si Fouché dut s'opposer à des tentatives à bout portant de Françoise (59e), Kaiser (71e) et Ferri effectuer un sauvetage devant Jankovic (76e), on se demande encore comment Edwige et Ferri arrivés à 6 m des buts lensois purent échouer dans les dernières minutes. L'ultime percée du défenseur angevin provoquant même un cafouillage indescriptible, hélas improductif.

Michel BIHAN.

Les équipes :

Lens : Tempet, Hopquin, Flak, Leclercq, Lhote, Elie, Marx, Sab ; Jankovic, Françoise, Kaiser (12e : Stassiewiez, 13e : Krawzyck).

Angers : Fouché, Citron, Ferri, Baudry, Cassan ; Lech, Edwige, Augustin, Amersek, Barthélémy, Chastin (12e : Gonfalone).


Article Ouest-France. Fiche technique France Football. Scans cris72.