Les ANGEVINS trop vite résignés

BASTIA (de notre envoyé spécial). - La défaite des angevins, au terme d'une longue série d'invincibilité (5 rencontres), mérite quelques explications. Privée de Brucato dès les premières minutes et qui dut sortir à la demi-heure de jeu, la défense ne sut pas s'organiser pour contenir un Zimako insaisissable en solo comme en duo, puisqu'il amena ou réalisa les trois premiers buts corses. Par la suite, lorsque les partenaires de Boskovic élevèrent le rythme, leur jeu collectif souffrit d'un excès d'individualisme qui nuisit au rendement d'un ensemble en quête de réhabilitation.

DEUX BUTS CORSES EN TROIS MINUTES

L'attaque bastiaise, classée seconde du Championnat après huit rencontres jouées sur son sol au cours des douze premières journées, justifiait sa réputation en début de match.

Après un exploit de Zimako, qui s'ouvrit le chemin du but... pour mieux le rater (2e minute), les Corses entrèrent dans le vif du sujet en procédant par des accélérations portées dans le camp adverse. A ce jeu, la défense angevine manquant de rigueur et de conviction se laissa tromper deux fois. Félix et Zimako, par une astucieuse combinaison, allèrent jusqu'au but réussi par le néo-Calédonien (16e minute).

Trois minutes plus tard, une nouvelle action collective, amorcée par Zimako, permettait à Félix de réussir le second but corse, grâce à un coup de tête à bout portant (19e minute).

Cet avantage acquis facilement punissait les Angevins de leur manque de rigueur car, lorsque l'on s'organise pour ne pas prendre de but, il ne faut jamais hésiter à aller jusqu'au bout de sa pensée et ne pas jouer avec le feu dans sa zone.

Les actions offensives du S.C.O. se limitaient à deux au cours de cette première période. Une initiative de Boskovic (6e minute) et un bon tir de Lech (28e minute).

RIPOSTE ILLUSOIRE

Sous l'impulsion de Boskovic qui offrit à Barthélémy une balle instantanée, frappée et convertie en but (31e), les Angevins tentèrent de réagir à l'emprise bastiaise. Les Corses, plus mobiles et plus actifs, profitaient d'autant plus de la situation que Brucato, son élongation ravivée, dut quitter le terrain juste à la demi-heure de jeu.

On imaginait Boskovic devenir iibéro et Baudry glisser comme arrière gauche. Mignot choisit une autre solution en ramenant Cassan aux basques de Zimako, décidément insaisissable, en replaçant Edwige au milieu du terrain et Augustin effectuant son entrée à l'aile gauche.

Tous ces bouleversements ne modifièrent pas fondamentalement le visage des Angevins. Ceux-ci durent s'incliner une nouvelle fois à six minutes de la pause après une série de « une-deux » entre Zimako et Franceschetti. Fouché bloqua pourtant le ballon sur la ligne mais ne put empêcher Zimako, qui avait suivi l'action, de marquer d'un « pointu » le troisième but corse (39e).

LECH SUR LE POTEAU

Sentant les Corses démobilisés par leur avantage, les Angevins reprirent du poil de la bête après la pause sans imposer cependant à la partie un rythme infernal. Beaucoup d'actions avortèrent par excès d'individualisme.

Pourtant, les occasions de combler l'écart furent réelles notamment par Lech qui reprit d'abord de volée un centre de Boskovic (50e) avant de profiter d'une excellente ouverture de Ferri pour tirer instantanément sur la base du poteau (66e).

A ces deux occasions, il faut ajouter une irruption de Barthélémy entre trois défenseurs sur centre d'Augustin (56e) et un slalom latéral de Ferri qui ne sut pourtant pas donner son ballon assez tôt aux deux partenaires démarqués (69e).

Cette reprise en main eut le don de réveiller les Bastiais. Dzajic qui avait obligé Fouché à un difficile arrêt, complété par un sauvetage de Brulez (73e) obtint ensuite la quatrième but corse grâce à un tir croisé à ras de terre (77e). Cette marque témoignait d'un coefficient de réussite assez exceptionnel car les Angevins ne se montraient plus inférieurs à leurs rivaux.

Cinq minutes avant la fin, une contre-attaque de Boskovic démarqua Edwige qui échoua sur Pétrovic. On croyait le score définitif. Il n'en fut rien puisque sur un centre, Papi, de la tête, marquait le cinquième but de son équipe (87e).

Michel BIHAN.

Geste inqualifiable de la part de Papi à l'ultime minute. Le stratège corse, pourtant peu coutumier du fait, expédia un violent coup de pied à la tête de Barthélémy qui venait de tomber près de lui après l'avoir accroché. Le jeune Angevin resta de longs moments étendus sur la pelouse avant de se rendre aux vestiaires au coup de sifflet final.


BASTIA - ANGERS. — La défense du S.C.O. fut souvent à l'ouvrage.


Article et photo Ouest-France. Feuille de match et résumé France-Football. Scans cris72.