MIGNOT : « Nous sommes sur la pente ascendante »
PARIS. — Aimé Mignot et ses joueurs affichaient une certaine satisfaction après le résultat nul obtenu à Troyes : « nous n'avions d'autre ambition que d'arracher un point. C'est chose faite. De plus, j'ai constaté que mon équipe est en progrès. A mon avis nous avons réalisé une bonne première mi-temps. Certes la seconde a été plus pénible, sans doute en raison de la fatigue. Mes garçons commencent tout juste à digérer un entraînement auquel ils n'étaient pas habitués, ceci explique leur baisse de régime en fin de partie. Cependant je crois que nous sommes désormais sur la pente ascendante, les prochains matches devraient le confirmer. Et puis si nous prenons comme base de référence les résultats de Troyes face à Marseille et Saint-Etienne, vous comprendrez que nous avons tout lieu d'être satisfaits ».
Dans le vestiaire troyen, René Cédolin, lui, était plutôt mécontent : « voilà un match que nous avons largement dominé. Donc que nous aurions dû gagner. Aussi ce « nul » équivaut pour moi à une « défaite ». C'est vrai que la formation troyenne a dominé les débats, mais une fois de plus les attaquants aubois se sont montrés inefficaces. Angers, volontairement, s'était tenu sur sa réserve, tissant un réseau défensif compact devant les buts de Fouché.
La tactique du S.C.O. était de procéder par contre-attaques rapides. C'est ainsi que Barthélémy saisit la première occasion qui lui était offerte pour battre Formici. Toutefois cette attitude engendre des risques. Cela fut évident lors de la seconde période, durant laquelle les angevins furent soumis à un « pressing » constant. Et les troyens, après avoir égalisé, eurent encore plusieurs occasions de buts que leurs attaquants, trop brouillons, mal inspirés et manquant de maîtrise ne purent concrétiser. Finalement Angers s'en tira à bon compte. Loin de nous de vouloir chagriner Aimé Mignot qui, en définitive, n'a retenu, ou voulu retenir, que les bonnes choses. Mais il y en eût tellement de mauvaises à côté qu'il serait dangereux pour l'avenir de les ignorer.
Actuellement il manque un grand meneur de jeu au S.C.O. capable de mettre de l'ordre et d'orienter les actions. De plus, Angers, visiblement, n'a pas encore assimilé le rythme de la première division ou alors comment expliquer cette baisse inquiétante de régime en seconde mi-temps. Face à des attaques plus tranchantes et mieux inspirées que celle de Troyes, les défenseurs angevins n'auraient pas tenu le choc. Beaucoup de travail reste donc à faire pour que cette équipe réussisse à grimper des échelons dans le classement.
Il lui faudrait de surcroît au plus vite se renforcer et si comme nous l'a affirmé Aimé Mignot, le rude entraînement imposé à ses joueurs commence à porter ses fruits, tout espoir n'est pas perdu. Certes le championnat n'en est encore qu'à ses débuts mais il est temps de réagir.
Attendons donc les prochaines rencontres qui confirmeront ou infirmeront les dires de l'entraîneur angevin.
Jean-Pierre RILHAC.
La défense angevine eut à faire face à des situations difficiles, comme ici, mais elle s'accrocha et sauva le point du match nul. [Christian Baudry, Miroslav Boskovic et Jean-Yves Citron pour le SCO et je dirais que c'est Diallo et Dos Santos pour Troyes, ndlr.]
Article Ouest-France. Scans de cris72.