ANGERS N'A TENU QUE 43 MINUTES

NANTES. — Après avoir vaillamment résisté aux Nantais, pendant quarante-cinq minutes, les Angevins, hier soir, ont dû tout de même s'incliner sur le stade Marcel-Saupin.

Ils étaient venus rendre visite à leurs voisins, dans l'intention manifeste de ne pas encaisser une note aussi lourde que les Sochaliens, mardi dernier.

Aussi, les vit-on adopter d'entrée une défensive assez serrée. Les Nantais avaient du mal à s'adapter à ce système de jeu. A tel point que l'on craignit un long moment qu'ils n'arriveraient pas à passer, cela malgré les louables efforts de leur capitaine Henri Michel, qui était à la base de beaucoup d'actions.

De surcroît, animés par un excellent Edwige, les Scoistes, qui avaient la balle, la manipulaient avec assez de dextérité.

Bref, malgré leurs louables efforts et une domination territoriale indiscutable, les Canaris n'arrivaient pas à conclure. Mais, leur but réussi par Rampillon, juste avant la pause, devait changer la face des choses. Il devait surtout mettre en confiance et en appétit les jeunes attaquants nantais, qui entamaient la seconde mi-temps avec une maestria totalement retrouvée et surtout une volonté de vaincre des plus affirmées.

Le second but, obtenu par Pécout, alors que le jeu venait à peine de reprendre, remettait totalement l'équipe nantaise en selle.

Dès lors, l'issue de la partie ne faisait plus de doute. D'autant que les Canaris continuaient de harceler la cage angevine. Un troisième but, d'ailleurs, devait suivre...

Victoire incontestable et incontestée des Nantais qui ont produit le meilleur football, le football le plus incisif et le plus tranchant.

Une fois de plus, le talent, la fougue de la jeunesse ont pris le pas sur l'attentisme d'adversaires plus soucieux de se protéger que d'attaquer.

L'organisation des Canaris a été assez remarquable, tant au milieu du terrain que devant. Cela a permis un jeu, une nouvelle fois, clair, impétueux, productif et bien évidemment spectaculaire.

Au S.C.O., rien de comparable en dépit des efforts d'un Edwige, d'un Cassan. On notera cependant le bon match du gardien Fouché.

A Nantes, c'est le jeu collectif qui a prévalu et nul n'aurait été étonné d'assister à une victoire plus ample encore. Qui citer dans les rangs des Canaris ? Tout le monde, cela va de soi. Mais, surtout, Pécout, Michel pour sa seconde mi-temps principalement, et Bargas.

RAMPILLON OUVRE LA MARQUE

Pendant très longtemps, on crut bien hier soir que Nantes n'allait pouvoir marquer devant le S.C.O.

Il fallut en effet attendre la 43e minute avant de voir Rampillon ouvrir la marque à la suite d'un excellent travail préparatoire en force de Pécout au centre du terrain qui donnait à gauche à Loïc Amisse (lequel, jusque-là d'ailleurs, n'avait pas bénéficié de nombreuses balles) ; Amisse centrait alors sur Rampillon qui était à la réception et n'avait qu'à pousser la balle dans les filets.

1-0 donc à la mi-temps en faveur de Nantes.

Mais, répétons-le, le suspense dura de très longues minutes.

Sans doute impressionnés par la dernière performance des Nantais, les Angevins devaient débuter la partie d'une façon fort prudente, laissant en attaque les deux seuls Ouattara et Barthélémy.

C'est donc avec beaucoup de précautions que les Angevins entamaient la partie. Aussi la tâche des Nantais n'était-elle guère facilitée.

D'un côté comme de l'autre, on s'observait d'ailleurs, la balle étant cependant le plus souvent dans le camp des visiteurs. Toutefois, ce n'est qu'à la 12e minute que le capitaine nantais Michel réussit à trouver la faille dans la défense angevine et à tirer en force.

Fouché, après que la balle eut un mauvais rebond, réussit d'ailleurs à dégager en corner.

Les Nantais, pour parler franc, devaient se montrer les plus dangereux au long de cette première mi-temps qui fut assez copieusement arrosée durant plus de 20 minutes.

C'est ainsi qu'à la 24e minute on crut que Baronchelli, malgré l'opposition de Damjanovic et de Brulez, allait ouvrir le score. Mais Fouché, décidément très bien devant son ancien public, réussissait à mettre en corner.

Le même Fouché devait se montrer particulièrement brillant à la 29e minute quand Rampillon donna une balle en or à Henri Michel, placé a moins de 15 mètres du gardien angevin.

Le capitaine nantais tira en force ; Fouché réussit à écarter. Michel reprenait la balle de la tête, mais cette fois l'ex-gardien du FCN réussissait à contrôler totalement la balle.

Le public applaudit très fort cette action. Mais, si les Nantais mirent le gardien angevin à contribution, les Angevins, qui s'étaient repris après un bon quart d'heure d'observation, donnèrent aussi quelques inquiétudes à Bertrand-Demanes.

Toutefois celui-ci fut bien moins à l'ouvrage que son vis-à-vis.

Citons toutefois un excellent shot de l'ailier droit Barthélémy qui alla se loger juste à côté du montant gauche de la cage nantaise. Citons également un tir de Lech juste par-dessus la transversale à la suite d'un coup franc.

Enfin on ne manquera pas de signaler qu'à la 25e mn, Rio dut s'employer en force pour empêcher Ouattara d'aller au but.

Pour finir, peu avant la pause, Brucato lui-même, après un corner, tira violemment en direction de Bertrand-Demanes, lequel, en la circonstance, réussit un excellent arrêt.

UN DEUXIÈME BUT NANTAIS

Nantis d'un but d'avance, les Nantais avaient retrouvé toute leur vitalité pour entamer la seconde partie du jeu. Celle-ci était commencée depuis tout juste cinq minutes et Fouché, pour la seconde fois, devait aller chercher la balle au fond de sa cage. Ce fut Van Straelen qui alerta Pécout légèrement sur la gauche du terrain. Pécout profita d'une « absence » de Brulez pour amener la balle sur son pied faible (le droit). C'est donc du droit que, très tranquillement, Pécout inscrivait le second but nantais.

Il devait s'ensuivre une longue période de domination nantaise. La cage gardée par Fouché fut littéralement bombardée durant les dix minutes qui suivirent le second but. Cela toutefois après que Bertrand-Demanes eût dû arrêter, à la 52e minute, un tir de Citron, passé à l'attaque.

A la 55e minute, Michel bottait un coup-franc. La balle trouvait la tête de Pécout qui, en voulant la donner à Amisse, qui s'était précipité, devait la mettre toutefois à côté.

Aussitôt après, shoot de Pécout juste dans l'angle, mis en corner par le gardien angevin.

Celui-ci devait encore arrêter un bolide de Bossis, puis, à la 60e minute, mettre en corner un tir très violent de Michel.

Enfin, à la 62e minute, sur corner, une véritable reprise de la tête de Bargas échouait de peu sur le côté droit de la cage de Fouché.

Après un tir de Ferri, bien arrêté par Bertrand-Demanes, Nantes attaquait par Michel qui donnait à Baronchelli, lequel centrait sur Pécout qui, à la 75e, marquait un troisième but, juste fruit d'efforts répétés.

Le score devait en rester là, bien que les Nantais mirent à mal Fouché à diverses reprises. Avant que M. Kitabjian ne renvoie les deux équipes aux vestiaires, on devait noter en particulier un essai de Van Straelen, mis en corner des pieds par Fouché, et des actions de Rampillon, puis de Baronchelli. Ce dernier manqua même un quatrième but alors qu'il se présentait seul devant Fouché.

Yves SELLIN.

LES ÉQUIPES

Nantes. — Bertrand-Demanes, Osman, Bargas, Rio, Bossis, Michel, Van Straelen, Rampillon, Baronchelli, Pécout, Amisse.

Angers. — Fouché, Citron, Damjanovic, Brulez, Brucato, Cassan, Ferri, Lech, Barthélémy, Edwige, Ouattara.

L'arbitre, M. Kitabjian, a donné des avertissements à Ouattara, Michel et Ferri.


Article Ouest-France. Feuille de match et résumé France-Football. Scans de cris72.