Un succès étriqué signé LECH

ANGERS. — Longtemps le public angevin crut que Cannes allait réussir l'opération partage des points. Solides en défense et très sûrs d'eux au milieu du terrain gras, à l'exemple de leur maître à jouer Eriksson, les Cannois ne prirent en effet aucun risque pendant la première heure. Ils endormirent ou intimidèrent une attaque angevine manquant d'envergure et de détermination. Par bonheur l'entrée en scène d'Edwige, après la pause, apporta une meilleure qualité de football, tout au moins pendant vingt minutes, et surtout des accélérations.

Les Angevins gagnèrent 2 points de manière étriquée certes, mais cela leur permettait d'écarter définitivement leur rival de la course au titre. Ce succès signé par Lech fut aussi l'œuvre de Boskovic, le meilleur joueur, Citron, Brulez et Cassan.

A Angers, en lever de rideau, les championnes de l'Atlantique de football, l'U.S. Mautfaucon, ont définitivement battu leurs rivales du F.C. Ligny qu'elles retrouveront la semaine prochaine en quarts de finale de la Coupe de l'Atlantique féminine.

On crut à une entrée en fanfare. En fait, Bedouet, en reprenant un lobe de Ferri, et en marquant d'entrée, se vit refuser le but de la manière la plus normale qu'il soit car il se trouvait nettement en position de hors-jeu (première). Le jeune ailier gauche angevin qui bénéficia souvent de bons ballons au cours de la première période se retrouva à peu près dans les mêmes conditions une demi-heure plus tard (et toujours hors jeu). Cette fois, il tira sur Larrieu qui avait fermé l'angle (33e).

C'est qu'il fallait chercher pour trouver des actions à noter au cours de ces quarante-cinq premières minutes, jouées à un rythme « pépère ». Les Cannois, qui contrôlaient parfaitement la situation grâce à une organisation de jeu très élaborée en défense, se contentaient de se passer, de se repasser le ballon sans chercher vraiment à alerter Janin. Le jeune gardien angevin ne fut d'ailleurs qu'une seule fois en difficulté lorsqu'il dut détourner du bout des doigts un lob de Guize, consécutif à un excellent débordement de l'ex-angevin Gaidoz, qui se souvenait de son passé d'attaquant (17e).

On cherchait toujours les moments chauds de ce débat entre deux des meilleures équipes de deuxième division. Eh bien, ils ne nous brûlaient pas les doigts, malgré quelques offensives menées avec décision par Brulez qui offrit notamment à Guillon puis à Bedouet une balle qui devait faire un but (18e).

Que signaler encore, sinon des actions sporadiques de Lech mais sans réel danger pour une défense cannoise aguerrie et très expérimentée. Le bon comportement de celle-ci se trouvait d'ailleurs favorisé par le manque d'audace des Angevins et notamment de Berdoll qui se cantonnait dans ... un rôle de quatrième milieu de terrain pendant la majeure partie de cette première séquence.

LE DECLIC D'EDWIGE

On redoutait, après une première période insipide, un scénario de la même veine après la pause. En fait, l'entrée d'Edwige sur le terrain à la place de Bedouet allait apporter à l'équipe angevine un pouvoir d'accélération qui lui faisait défaut auparavant.

Ferri s'était pourtant révélé menaçant, grâce à une superbe détente, mais sa reprise de la tête, sur coup franc de Citron, passa au-dessus des buts (58e).

Il fallut une initiative d'Edwige sur l'aile gauche pour créer la décision. L'Angevin servit Bernard Lech face au but et celui-ci s'y prit à deux fois pour ouvrir la marque d'une reprise du pied gauche (60e).

A partir de ce moment-là, le public eut à peine le temps de respirer. Lech eut, en effet, deux nouvelles occasions très nettes de marquer tout aussitôt.

La première lorsqu'au terme d'une longue action personnelle de Cassan, il plaça un tir très sec à ras de terre, qui frisa le poteau.

La seconde lorsqu'à la suite d'un nouveau débordement d'Edwige, très en verve sur son aile gauche, il obligea Larrieu à un très beau réflexe pour détourner en corner sa reprise de la tête (63e).

Nouvelle alerte pour le gardien de l'Equipe de France Olympique, dès la minute suivante, lorsqu'il réussit, grâce à un joli plongeon, à stopper un tir tendu de Citron (64e).

LE SECOND BUT NE VINT PAS

Après ces moments fertiles en actions et en occasions de but, le jeu retomba dans sa léthargie. Dans les 25 dernières minutes, trois seules actions notables furent enregistrées : une belle combinaison Lech-Edwige (80e) ; un débordement de Ferri ponctué d'un centre en retrait détourné avec mille difficultés par la défense centrale cannoise. Celle-ci, après avoir bien contrôlé la situation pendant toute la première heure de jeu, manifestait pas mal de difficultés à se ressaisir lorsque Angers accélérait ; mais le second but ne vint pas.

On y crut pourtant lorsque Edwige décocha une très sèche reprise sur un centre de Guillon, mais une fois encore Larrieu, grâce à une manchette, écarta le danger (87e).

Edwige ne tira pas profit d'une large avenue tracée devant lui sur l'aile gauche (88e) et il fallut un sauvetage de la tête de Gaidoz pour empêcher Berdoll de reprendre une balle brûlante à deux minutes de la fin, au terme d'une pénétration de Ferri.

L'inefficacité de l'attaque angevine se manifesta à tel point que Berdoll, à l'ultime minute, démarqué par une remise instantanée de Cassan, fut incapable de glisser la balle dans les buts alors que Larrieu se trouvait en mauvaise position.

Michel BIHAN.

Article Ouest-France. Etoiles France Football. Scans de cris72.