UN DÉBAT FERTILE EN ÉMOTIONS

ANGERS. — La fraîcheur physique, le marquage individuel appliqué par les Montluçonnais, l'activité éclairée du duo Ropier-Hoko contestèrent longtemps une supériorité angevine surtout sensible au niveau de l'attaque.

La fébrilité du leader ne peut s'expliquer que par une certaine saturation, car il prit un réel avantage en ouvrant la marque dès la 14e minute. Boskovic transforma alors un coup-franc de 25 m.

Trois minutes plus tard, cette avance fondait. Guillon désireux de sauver une balle de la tête dans sa propre surface de réparation, offrit à Périgaud la possibilité de placer une imparable reprise de volée (17').

Un but splendide réussi grâce au coup d'oeil et au sang-froid de Berdoll, redonna un ballon d'oxygène (22'). Et personne n'imaginait que le S.C.O. allait retomber dans des errements passés : marquage lâche, étourderie défensive. Pourtant, en reprenant une balle faiblement dégagée par Grifon [Griffoni, ndlr], Périgaud crut à la possibilité d'égaliser. Bien placé, Citron repoussa le danger (24'). Pourtant, pour avoir temporisé, alors qu'il se trouvait seul, face au but, Coutard gâcha une occasion unique (29'). Et Lauterbach ne la rata pas, lorsque Cotard partit hors-jeu sur l'aile droite, lui adressa une passe parallèle à la ligne des dix-huit mètres (36').

LES SAUVETAGES DE MONTLUCON

Il faut reconnaître qu'Angers jouait de malchance dans ses essais au but. Chartier trouvait toujours une bouée de secours avec Trémoras sauvant de la tête un essai placé de Pauvert (28'), avec Zaïk dont la jambe repoussa miraculeusement une reprise en force de Boskovic, sur corner (34'). Cette opération-sauvetage continua en deuxième période puisque Jadzyk expédia en corner, à deux mètres des buts, une déviation de Lech (77'), B. Lauterbach préserva son but face à Berdoll (84') et sur le renvoi de Guillon, Zaïk repoussa très nettement la balle de l'avant-bras droit (85'). H. Rives refusa un penalty indiscutable.

Certainement, cette chance qui souriait aux adversaires, exaspérait les Angevins. Elle les rendait précipités, nerveux et du même coup, imprécis et gaffeurs.

BERDOLL POUR LES AUTRES

Souvent critiqués pour ce défaut de clairvoyance inhérent aux grands réalisateurs à l'approche des buts, Berdoll manifesta, samedi soir, un bel altruisme.

En s'engageant souvent sur l'aile gauche, en payant de sa personne, en raccrochant des balles qui allaient être perdues. De plus, il sut profiter de la surveillance implacable exercée sur lui pour servir des partenaires plus libres de leurs mouvements. Un exemple : sur une de ses belles ouvertures, Lech précéda Chartier mais à bout de course, il expédia le ballon au-dessus du cadre (62').

Six minutes plus tard, l'ancien Rémois paracheva victorieusement un court débordement de Guillon, chuté de loin par Boskovic.

Hormis une reprise de la tête de l'excellent Rosier (70') Montluçon ne suscita plus de menaces d'autant que le vieux baroudeur Périgaud avait dû laisser sa place à Romier. Les offensives angevines déferlèrent alors : bolide de Brulez (74'), déviation de Guillon sur l'extérieur des filets (76'), passe en retrait de Berdoll que Cassan gâcha (81').

Mais, il leur manquait toujours un soupçon de netteté ou de vivacité.

Cassan conforta pourtant l'avance prise à l'ultime minute. Après un relais avec Edwige il s'en alla adroitement éviter Chartier et dissipa, en même temps, les craintes d'une troisième remontée à la marque.

Michel BIHAN.

Article Ouest-France. Etoiles France Football. Scans de cris72.