AUGUSTIN DU PIED DROIT !
CHAUMONT. — A l'inverse de nombreux jeunes de sa génération, la passion de Patrice Augustin pour les sports mécaniques est faible. Conduire une automobile reste une aventure pour lui qui n'en est, à bientôt 21 ans, qu'à sa troisième leçon de pilotage.
La légende dit qu'au premier essai, au moment de freiner, il se servit de son pied favori, le gauche, tout en jouant de l'accélérateur avec son pied droit.
Pur réflexe de gaucher ! Pour le footballeur, cela se traduit par une incapacité à 99 % de se servir du pied droit. Eh bien ! Ce fichu pied droit, malhabile, a obtenu le but égalisateur angevin.
Illustration des difficultés rencontrées par le S.C.O, pour traduire au tableau d'affichage une incontestable supériorité technique.
LES DECEPTIONS DE BERDOLL ET LECH
Les chutes de neige de l'après-midi avaient radouci la température. Malgré le sol glissant, rendant précaire tout équilibre, les Angevins confirmèrent leur retour à des principes de jeu élégant, voire raffiné. L'empreinte de Bernard Lech n'y est pas étrangère. Quel régal pour les puristes !
Il reste à regretter que cette domination n'ait pas abouti. Car Chaumont tout heureux d'avoir tenu Cannes en échec, le dimanche précédent, n'opposa que sa hargne et sa conviction. Seul le rapide et turbulent Chastin donna quelques inquiétudes à Janin, marquant même à la suite d'un cafouillage le premier but de la soirée (30').
Heureusement, son garde du corps Citron réalisa son meilleur match de la saison, faisant preuve du flegme et du coup d'œil d'un vieux routier.
Ainsi, sur mauvais dégagement de Malara, tenta-t-il sa chance de loin. Le ballon rasa le but déserté (22').
A ce moment-là, le S.C.O. aurait pu déjà mener deux à zéro. Berdoll évitant tour à tour Munier et Malara, connaissant l'infortune de voir Ch. Liautey dégager la balle juste avant qu'elle ne franchisse la ligne (15'). Et puis, Malara s'opposa avec bonheur à une spectaculaire reprise de volée d'Edwige (20') et à un tir travaillé de Lech (21').
Les Angevins crurent à l'égalisation amplement méritée lorsque Barellas dut détourner du poing, à la limite des 18 m, une balle destinée à Berdoll. Augustin posa le ballon prit son élan. B. Lech innocemment resté près de la balle la brossa et l'expédia dans la « lucarne ». L'arbitre refusa le but (40').
Dans des circonstances identiques, Angers s'était fait « piéger » à Cannes et le but fut validé.
LES COUPS-FRANCS DE BOSKOVIC
Comme quelques minutes plus tôt, il s'en fallut réellement d'une touffe de cheveux pour qu'une balle frappée par Boskovic sur coup-franc ne s'engouffre dans les filets ; les Angevins s'apercevaient que la réussite les fuyait.
Malara détourna in-extrémis une balle plongeante ajustée par Citron sur un nouveau coup-franc (53'). Deux minutes plus tard, Augustin en pivotant et sans grande conviction, reprit du pied la balle d'égalisation.
Faisant courir leurs adversaires par des passes répétées et précises, les Angevins auraient pu, en recourant de temps à autre aux balles en profondeur, forcer le succès.
Mais Berdoll aussi surpris que Munier par un faux-rebond, gâcha une occasion inattendue (70') avant d'assister à un bon réflexe de Malara au terme d'une montée de Damjanovic.
En une seule circonstance, Janin fut mis à contribution. Conclusion d'une entreprise hasardeuse de Brulez, la reprise de la tête de Koum, très discret jusqu'alors, atterrit derrière les filets (75').
Cela ne suffisait évidemment pas à justifier le partage des points arraché par Chaumont. D'autant qu'à l'ultime minute Boskovic en choisissant l'angle fermé, sur coup-franc, mais à ras de terre et avec force faillit bien offrir le succès à son équipe.
Michel BIHAN.
Article Ouest-France. Etoiles France Football. Scans offerts par cris72.