Alain de Martigny (entraîneur du SCO) :

"Entre regrets et perspectives..."

Arrivé en cours de saison alors que le SCO occupait déjà la dernière place du classement, Alain de Martigny s'est vu confier une mission difficile. Malgré un premier succès encourageant contre... Malherbe, cette mission n'allait pas tarder à devenir impossible. Cela n'a pas empêché l'ancien entraîneur de Guingamp de gagner la confiance de ses dirigeants qui lui ont d'ores et déjà demandé de préparer la prochaine saison avec l'objectif d'une remontée en point de mire.

A-C : Comment gérez-vous cette fin de saison où vous n'avez plus rien à espérer ?

A.d.M : Oh, vous savez : malgré tout, le plus difficile est passé. Le plus dur à vivre dans ce genre de parcours, c'est lorsque vous avez encore une chance à défendre et que la situation vous échappe. Aujourd'hui, nous sommes fixés sur notre avenir, on prépare donc déjà la saison prochaine.

A-C : Quand avez-vous abandonné vos derrières illusions ?

A.d.M. : Lorsque je suis arrivé fin novembre, la situation était quasi désespérée puisque nous étions même distancés par le dix-neuvième. On a malgré tout réussi à revenir dans la course au maintien avant la trêve grâce à une moyenne d'un point par match en décembre. C'est pourquoi je reste persuadé que la trêve nous a fait le plus grand mal. Fin janvier, quand la compétition a repris, on avait encore une carte à jouer, mais nous avons raté le coche d'abord à Martigues où malgré une nette domination, on a dû se contenter d'un 0-0, puis chez nous la semaine suivante où durant une heure, nous sommes passés à côté du sujet offrant à Lens un succès (2-1 ) qui nous condamnait compte-tenu de notre programme de février où nous devions affronter le PSG, Nantes, Monaco et Cannes.


Alain de Martigny, à la croisée des chemins angevins...

Le groupe était traumatisé...

A-C : Comment analysez-vous cet échec ? Problème d'état d'esprit ?

A.d.M : Lorsqu'on rate une saison, les motifs sont divers. Je ne crois pas pouvoir en dégager un plus sensiblement qu'un autre. Je pourrais par exemple commencer par évoquer un début de calendrier très défavorable pour un promu contraint de se déplacer deux fois. Avec deux défaites à la clef, ça n'engendre pas la confiance et ensuite vous jouez toute la saison le couteau sous la gorge. Après, les problèmes de tous ordres s'enchainent.

A-C : Dans quel état aviez-vous récupéré ce groupe ?

A.d.M. : il était traumatisé, j'ai donc commencé par mettre les choses à plat pour voir ce qui n'allait pas, puis à partir de là, j'ai essayé de provoquer une nouvelle dynamique. Ça a marché pendant un mois, puis comme je l'ai déjà dit, il y a eu cette trêve très néfaste. Cela dit, elle n'explique pas tout puisque depuis que je sus là, on a perdu six matchs en ayant mené à la marque. Un phénomène qui souligne un évident manque de solidité et de valeur individuelle.

A-C : Le recrutement avait pourtant été fait dans le sens de l'expérience et de la solidité...

A.d.M. : Aujourd'hui, tout le monde critique ce recrutement. Personnellement je pense que le choix de l'expérience pour encadrer un groupe jeune et inexpérimenté à ce niveau était une option intéressante. Seulement, il faut croire que la mayonnaise n'a jamais vraiment bien pris entre anciens et nouveaux.

A-C : Alors parlons d'avenir. Comment préparez-vous la saison prochaine ?

A.d.M. : C'est encore assez flou, dans la mesure où il y a plusieurs cas de figure. D'une part, des joueurs libres qui sont partants certains, d'autres qui peuvent faire jouer une clause...

A-C : Mais vous souhaitez faire le grand ménage ?

A.d.M. : Sncèrement, il est encore trop tôt pour que je me prononce sur le sujet. Le marché des transferts n'est pas encore ouvert. Cela dit, on sent que la tendance n'est pas aux grands mouvements. Il faut donc attendre pour y voir plus clair.

A-C : Personnellement, outre le fait de garder un job, qu'est-ce qui vous a incité à repartir avec Angers ?

A.d.M : Simplement le fait que depuis que je suis arrivé, je suis vraiment en parfaite osmose avec mes dirigeants. Je pense avoir tout fait pour essayer de sauver la situation et je crois qu'ils en sont conscients. A partir de là, il n'y avait aucune raison de stopper cette collaboration qui repose en une confiance mutuelle. En outre, faire remonter le club est un challenge motivant, mais pas sans risques.

A-C : Un dernier mot, que vous inspire cet ultime déplacement de la saison en terre caennaise ?

A.d.M. : L'envie de voir un bon match de football. Je sais que Caen est une équipe très entreprenante à domicile et de notre côté, nous avons l'esprit libre pour jouer. J'espère donc que l'on aura droit à un spectacle de qualité.


Promu capitaine, Bruno Germain, ici à la lutte avec Nouma, avait été le symbole d'un recrutement tourné vers l'expérience. A l'évidence, ça n'a pas suffi... [ndlr, photo prise lors du match aller à Malherbe.]

Le SCO était parvenu à gagner à Malherbe (3-2) pour cette avant-dernière journée du championnat. Un grand merci à Laurent du site SM Caen pour le scan qui provient du magazine Allez Caen.