FOOTBALL : Angers-SCO en D1 douze ans après
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Après douze années de pénitence, Angers-SCO renoue avec la première division demain soir à Sochaux. Le club qui aura le plus petit budget de tout le championnat espère terminer aux alentours de la 12e place. Un challenge ambitieux pour un promu.
ANGERS. - Une première saison en D1 est toujours difficile à négocier pour un promu, même si Bordeaux et Strasbourg l'année dernière ont prouvé le contraire. Pourtant, les dirigeants angevins ont placé la barre assez haut.
« Nous avons établi un plan de trois ans qui a pour objectif le maintien du club en milieu de tableau. La douzième place serait bien », ont d'ailleurs confié le président Jacques Tondut et le vice-président Bernard Viémont.
Pour cela, Angers-SCO a semble-t-il effectué un recrutement judicieux. Une chose est pour ainsi dire acquise, le SCO aura une assise défensive solide. Avec des garçons aussi expérimentés qu'Eric Péan (369 matches en D1), Christophe Galtier (255 matches en D1) pour encadrer Philippe Lévenard, Philippe Rabouan et Daniel Guion, les portes seront sérieusement verrouillées devant un Jean-Marie Aubry qui devrait éclater au grand jour de la D1.
Le SCO, qui semble s'orienter vers un 5-3-2 à la « marseillaise », alignera un milieu de terrain tout aussi habitué aux joutes de la D1, Mustapha El Hadaoui, Thierry Oleksiak et Bruno Germain totalisant à eux trois 864 matches en D1.
Devant, c'est jeune
Hervé Gauthier avait souhaité des joueurs d'expérience pour encadrer le reste de l'équipe, un peu jeune. Il les a.
Pourtant, le secteur offensif demeure un peu le point d'interrogation de l'équipe. Le SCO sera jeune devant. Très jeune même puisque Cédric Daury (24 ans) et Jean-Max Discolle (22 ans) n'ont jamais joué en D1 alors que Christophe Lagrange (26 ans) et Guillaume Masson (24ans) n'auront disputé à eux deux que 68 rencontres avec l'élite.
Vainqueurs des cinq dernières éditions, l'Olympique de Marseille sera cette saison encore le favori de l'épreuve, même si le Paris-SG, très ambitieux avec un recrutement de qualité (notamment le Brésilien Raï et Gravelaine) semble pouvoir lutter à armes égales.
Monaco, avec l'arrivée de Scifo, jouera aussi les tout premiers rôles. Derrière ces trois intouchables, Nantes, Auxerre, Bordeaux, Lyon (avec Pelé) et Saint-Etienne (avec Blanc) devraient pouvoir jouer les trouble-fête. Si le SCO n'est logiquement pas en mesure de devancer ces formations au classement du 7 mai prochain, le groupe d'Hervé Gauthier n'a aucun complexe à avoir par rapport aux onze autres formations.
En effet, même si les trois promus, le SCO, Martigues et Cannes, moins expérimentés, sont comme chaque saison les grosses cotes de la course aux places d'honneur, ils n'ont, a priori, rien à envier aux Havre, Sochaux, Metz ou autres Lens et Lille.
L'essentiel sera de bien débuter afin d'engranger un maximum de points et de confiance. Pour cela, Angers-SCO possède un début de calendrier assez favorable, même s'il est évidemment difficile de faire des pronostics.
En effet, la troupe d'Hervé Gauthier a un bon coup à jouer lors des six premières rencontres. Après deux déplacements à Sochaux et à Metz, des équipes à sa portée, le SCO recevra ensuite Lyon dans un stade Jean-Bouin en fête pour la première à domicile, ira à Auxerre puis jouera un promu, Martigues, avant de se rendre à Lens, un autre « petit ».
Ensuite, si tout va bien, Angers-SCO pourra plus facilement gérer avant une fin d'octobre particulièrement périlleuse avec les réceptions de Saint-Etienne et de Marseille et le déplacement à Bordeaux.
Cette saison s'annonce passionnante. Tout le monde l'attendait. Elle commence ce soir avec Nantes-Monaco, mais pour tous les Angevins, elle commence demain avec un Sochaux-Angers, première d'un long bail espéré en D1.
François LACROIX
Article tiré du Courrier de l'Ouest du vendredi 23 juillet 1993. Merci à Marc M. pour le scan.