Angers : enfin la bonne année ?
Devancé en fin de saison dernière par Valenciennes, le S.C.O. espère cette fois monter directement en Division I. Afin de ne plus revivre l'épisode difficile des barrages. Président du club angevin, Jacques Tondut ne dissimule pas sa confiance pour cette saison.
- Six mois après la défaite en barrages contre Strasbourg, avez-vous pu oublier cet échec ?
- Jacques Tondut : Oui. Au niveau des dirigeants, nous ne vivons pas avec le souvenir de ce match dans la tête. Il faut savoir tourner la page. Ne pas s'attarder inutilement sur le passé. Et penser à l'avenir. Voilà notre façon de voir les choses.
- Les joueurs raisonnent-ils comme vous ?
- J.T. : Non. Je ne le pense pas. Dans l'ensemble, ils n'ont pas encore tout à fait digéré ou oublié cette défaite en barrages. Au stade de la Meinau, ils auraient mérité, il est vrai, de gagner. Mais la chance ne fut pas de notre côté. Et Strasbourg en profita. Aujourd'hui, le club alsacien est en Division I. Pas le S.C.O. !
- Ce maintien en Division II a-t-il constitué pour vous un échec grave ?
- J.T. : Pas vraiment. J'ai beaucoup de regrets bien sûr. Mais de là à parler d'échec grave, je ne suis pas d'accord. Lors de la saison dernière, notre objectif était de participer aux barrages. Conformément au plan de cinq ans mis en place en 1988. Alors, je pense qu'il ne faut pas dramatiser la situation exagérément. Depuis deux ans, nous avons tenu nos engagements.
- Quel est votre objectif pour cette saison 1992-93 ?
- J.T. : La montée en Division I. Si possible sans devoir passer par les barrages. Cela nous éviterait ainsi de revivre des émotions particulières...
- Si malheureusement votre club échouait encore, serait-ce alors un échec ?
- J.T. : Dans ce cas sans aucun doute. Mais nous n'en sommes pas encore là. Pour l'instant, nous avons toujours le droit d'envisager une montée pour la fin de la saison. Après dix journées, nous n'avions que deux points de retard sur Rouen. Bref, tout demeure possible pour la suite de la compétition.
- Cette saison, vous ne préférez pas voir votre équipe immédiatement en tête de son groupe !
- J.T. : Pas vraiment. La saison dernière, cela ne nous a pas véritablement réussi... Alors, je préfère voir mon équipe dans le sillage du leader. Deux points de retard, ça me convient. Mais il faut demeurer très vigilant. Et puis, cette saison sera très difficile à vivre. Il va y avoir des matches particulièrement tendus !
- Faites-vous allusion à la bataille pour faire partie de la super-Division II ?
- J.T. : Oui. Déjà, certains matches se déroulent dans un contexte parfois difficile. Alors, je crains que les choses ne s'améliorent pas vraiment au fil des mois. En fin de saison, les arbitres auront, je crois, quelques difficultés. Car tous les clubs vont se battre jusqu'au bout pour terminer dans les dix premiers de leur groupe. Personne ne voudra se retrouver à l'étage inférieur.
- Avez-vous pu discuter de ce problème avec certaines personnes ?
- J.T. : Oui. Depuis le début du championnat, j'ai rencontré d'autres présidents et tous me disent que la mise en place de la super-division II va créer de gros problèmes sur les terrains.
- Etes-vous impressionné par la performance de Rouen ?
- J.T. : Evidemment. Cette équipe a réalisé un parcours fabuleux depuis le début de la saison. En concédant un seul match nul ! Les joueurs de Zorzetto sont donc bien partis. Mais la saison est encore longue... Et des retournements de situation ne sont pas à exclure. Enfin, on verra comment les clubs de tête se comporteront. Entre Rouen, Niort et le S.C.O., il y aura probablement une belle bagarre pour la montée.
- Dans l'immédiat, vous semblez satisfait de la place de votre club ?
- J.T. : Oui. Mais en fin de saison, j'espère que le S.C.O. n'aura personne devant lui !
- Avez-vous pu finalement recruter les joueurs que vous souhaitiez en juin dernier ?
- J.T. : Avant de recruter, nous souhaitions d'abord conserver nos meilleurs éléments. Ainsi, Christophe Lagrange, qui était en fin de contrat, s'interrogeait. Contacté par de nombreux clubs, il a, en définitive, accepté nos propositions et resigné pour deux ans. Pour sa part, Laurent Viaud n'était pas libre de ses mouvements. Toujours sous contrat, nous n'avions pas envie de nous en séparer.
- Partira-t-il quand même en mai 1993 ?
- J.T. : A ce jour, aucune décision n'a été prise. Laurent est sous contrat jusqu'en juin 1994. Alors, je n'attache pas beaucoup d'importance à ce que l'on raconte sur Viaud dans les médias. Je constate simplement que les managers disent parfois n'importe quoi... La décision de transférer éventuellement Laurent en fin de saison appartiendra au directeur sportif du S.C.O. et à moi-même.
- Qui aviez-vous recruté en juin ?
- J.T. : Principalement Popovic d'Istres et Lancz qui arrive de l'Inter Bratislava. Mais si Popovic parle parfaitement notre langue, ce n'est pas le cas de Lancz. Il connaît de sérieuses difficultés pour s'adapter. Comme tous les étrangers en général qui débarquent en France. Enfin, je compte toujours sur lui.
Propos recueillis par Xavier MORAND
Frédéric Zago a déjà une longue carrière derrière lui. Il apporte son expérience au sein de la défense angevine.
Philippe Levenard évolue en défense. Lui aussi ne veut pas revivre le scénario de l'an dernier. Angers veut réussir à monter sans passer par les barrages.
Merci au magazine FOOT (31 octobre 1992) de la FFF pour l'article et à Marc M. pour les scans.