Angers : dans l'enfer du Nord

Leader du groupe A, le club angevin entend bien terminer la saison dans le trio de tête. Afin de participer cette fois aux barrages en mai 1992. Dans l'immédiat, le S.C.O. va devoir se rendre à Valenciennes. Un sacré choc en perspective entre deux clubs ambitieux.

Jacques Tondut le président angevin a clairement établi l'objectif de la saison : finir dans les trois premiers.

Pour un tout petit point seulement, le S.C.O. Angers aura donc raté en mai dernier la qualification pour les barrages. Avec quarante points, l'équipe angevine se classait a la quatrième place. Celle qui ne donnait droit à rien... En revanche, si Le Havre (premier) montait directement en Division I, Lens (deuxième) et Laval (troisième) se qualifiaient pour les barrages.

Président du S.C.O. Jacques Tondut accusa alors quelque peu le coup. Car même si l'objectif fixé en juillet 1990 n'était pas de se qualifier à tout prix pour les barrages dix mois plus tard, Angers aurait pu terminer dans les trois premiers du groupe B. Hélas, quelques faux-pas concédés ici et là ont perturbé la bonne marche de la formation dirigée par Hervé Gauthier. Déçu sur le coup, Jacques Tondut a vite réagi. Après tout, son club avait quand même atteint son objectif.

« Effectivement, en juillet dernier, nous avions prévu de terminer dans les cinq premières places, avoue-t-il. Pour sa dixième saison consécutive en Division II, le S.C.O. se devait de quitter le milieu de tableau. Afin de recréer un nouvel enthousiasme dans la ville. Les spectateurs en avaient assez du spectacle proposé. Il fallait réagir. Finalement, l'équipe, en se classant à la quatrième place, a tenu son rôle dans le groupe B où il y avait du beau monde. Maintenant, il faut viser plus haut ! »

Objectif barrages

La saison 1991-92 devrait ainsi permettre au club angevin de progresser. Et d'obtenir cette fois un billet pour les barrages. Comme le confirme tout de suite Jacques Tondut :

« Oui. Nous devons finir dans les trois premiers. L'idéal serait de remporter la première place du groupe A et de monter directement. Cela nous éviterait quelques émotions en barrages... Mais il ne sera pas facile d'occuper toute la saison la pole-position. Comme c'est le cas actuellement. Après huit journées de championnat, l'équipe curieusement possède le même nombre de points que la saison dernière à la même époque. Onze points sur seize : le bilan est parfait. Maintenant, il faut demeurer lucide. Dans ce groupe, Brest et Valenciennes sont en droit de viser eux aussi la place de numéro un. Alors, si nous devions terminer derrière ces deux clubs en mai prochain, je ne serais pas déçu. Le plus important étant de disputer les barrages. Depuis que nous sommes en Division II, nous n'avons jamais réussi à nous qualifier pour cette épreuve. Il faut que ça change ! »

Devenu président du S.C.O. voilà plus de quatre ans, Jacques Tondut ne tient pas à demeurer éternellement en Division II. Plus que jamais, Angers a le potentiel pour retrouver le plus tôt possible l'élite. Ainsi les derbies contre le F.C. Nantes constitueraient deux fois dans l'année une certaine animation aussi bien au stade de la Beaujoire qu'au stade Jean-Bouin.

« La saison dernière, nous avons eu 6.000 spectateurs en moyenne, précise Jacques Tondut. Et deux pointes à 14.000. Une première fois pour notre match de Coupe de France contre Lyon et une seconde fois pour le derby de l'ouest contre Laval. Cette saison, nous avons attiré sept mille spectateurs pour la venue du Stade Lavallois lors de la sixième journée. Alors, je crois que l'on peut espérer faire la même moyenne sur toute la saison. De toute façon dans mon budget, je me suis basé sur 6.000. »

Un budget très raisonnable

Avec un budget de quinze millions de francs (identique à celui de la saison dernière), Jacques Tondut et ses deux vice-présidents Bernard Viemon et Jean-Yves Fraboulet n'ont bien sûr fait aucune folie lors de l'intersaison en matière de recrutement. Engageant simplement Stefanini (Red Star), Fréchet (Bastia) et David Guion (Lille). Côté départs, Amisse a rejoint le centre de formation du F.C. Nantes, Rollain fut transféré à Lille, de même que Gnako qui a opté pour Monaco. Enfin Vermeulen a arrêté sa carrière et Joël Cantona n'a malheureusement pas trouvé de club.

Mais le passage de Loïc Amisse en terre angevine a laissé un excellent souvenir à tout le monde. Vraiment, à trente-six ans, Loïc fut un parfait meneur de jeu pour ses jeunes camarades. Alors, personne au S.C.O. ne lui a reproché d'être reparti à Nantes.

« En 1990, nous nous étions mis d'accord sur la base d'un contrat de deux ans, souligne Jacques Tondut. Mais les choses étaient claires. Si Loïc avait une proposition concrète du F.C. Nantes, on le laissait bien sûr libre de tout engagement. Cela dit, il demeure un supporter du S.C.O. Pour la venue d'Amiens mercredi dernier, il était présent dans les tribunes de Jean-Bouin. Pour encourager le S.C.O. ! Vraiment Amisse est un élément de valeur. Le F.C. Nantes a bien de la chance de pouvoir compter dorénavant sur un tel éducateur. »

Obstiné et compétent, Jacques Tondut - qui au passage a reçu en juin dernier les félicitations de la D.N.C.G. pour sa parfaite gestion - attend maintenant de savoir comment son équipe va se comporter dans les semaines à venir. Déjà, cette semaine, Angers se déplacera à Valenciennes. Un sacré match en perspective entre deux clubs ambitieux.

« Valenciennes au stade Nungesser va tout faire pour nous battre, conclut le dirigeant angevin. Cette équipe nordiste possède de sacrés joueurs. Et compte tenu de la qualité de son public, elle sera encore là à l'arrivée. Ensuite, le 19 octobre, nous recevrons Brest. Là aussi, nous serons mieux fixés sur les possibilités réelles de notre équipe. »

Mais si Jacques Tondut respecte Brest et Valenciennes à leur juste valeur, il n'oublie pas des équipes comme Rouen, Louhans-Cuiseaux (« qui marche très fort en ce début de saison ») et Guingamp.

« Ce groupe A sera animé. Mais j'espère qu'en mai prochain, on ne pleurera pas pour le petit point qui nous manquerait éventuellement... Tout, mais pas ça ! »

XAVIER MORAND

Merci au magazine FOOT de la fédération française de football et à Marc M. pour le scan.