François FELIX

Pour apprendre à mieux connaître les joueurs du S.C.O.

Fanfan Félix le plus titré !

Parce qu'ils vibrent à leurs exploits, et qu'ils sont dépités de leur contre-performances, les supporters du S.C.O., passionnés de football, aiment en savoir toujours davantage sur les joueurs de l'équipe d'Angers. C'est pour satisfaire leur curiosité que nous avons commencé cette saison une série d'articles intitulée : « Pour apprendre, à mieux connaître les joueurs du S.C.O. ».

Après Karim Maroc (7 août) et Pascal Janin (17 août), c'est François Félix, nouveau capitaine, auteur du but égalisateur contre Bastia, vendredi dernier, que nous présentons aujourd'hui.

Agé de 30 ans — il est né le 18 mars 1949, à Viviers (Ardèche) — François Félix « Fanfan » pour le monde du football, est loin d'être en pré-retraite au S.C.O., comme certaines mauvaises langues le disent.

Si besoin était, il en a encore fourni la preuve contre Bastia, en emmenant littéralement les Angevins à l'assaut de la défense corse.

Ce regain de vivacité, de dynamisme, survenu après une saison (1978-1979) au cours de laquelle il n'a pas toujours été épaulé comme il aurait fallu, est dû, en grande partie — c'est lui qui le dit — aux méthodes du nouvel entraîneur Elie Fruchart.

« Lorsque l'on se fait mal à l'entraînement tout est beaucoup plus facile au cours des matches », déclare-t-il.

Parfait équipier, François Félix met également l'accent sur le concours des ses camarades :

« Par son tempérament, sa manière d'emmener toute l'équipe, notre nouveau couvreur Bruno Steck nous apporte énormément. Il a un « cœur de lion ». Précieux à l'arrière comme à l'avant, c'est un élément de dimension supérieur. Avec lui nous devrions aller loin. »

Au vrai si nous relations tous les propos de « Fanfan », nous ferions l'éloge de tous les Angevins dont il ne cesse de vanter les qualités. C'est au point qu'il en arrive à oublier de parler de lui.

Etant admis qu'il est sans aucun doute le plus connu, et le plus titré des footballeurs du S.C.O., il n'en faut pas moins préciser qu'il est professionnel depuis neuf ans.

Avant participer à l'épopée européenne de Bastia, saison 1977-1978, il a disputé deux finales de Coupe de France, deux années de suite : en 1979, avec Lyon (battu par Rennes, 1-0) et en 1972 avec Bastia, battu par Marseille, 2-1.

Engagé par Lyon en 1970, c'est à Bastia qu'il a fait l'essentiel de sa carrière. Avec seulement « deux entr'actes ». A Paris F.C., saison 1973-1974 où il marqua 18 buts, ce qui n'empêcha pas le club de descendre, et à Nîmes (1974-1975) où il ne fut pas utilisé au mieux de ses possibilités.

En fait c'est depuis son retour à Bastia (1975-1976) qu'il s'est exprimé pleinement C'est ainsi que lors de la saison 1976-1977 il réussit autant de buts (22) que le fameux Yougoslave Dragan Dzajic.

Et, la saison suivante, ce fut « l'épopée européenne ». Dès le premier match de Coupe de l'U.E.F.A., en 32e de finale, à Bastia, contre le Sporting de Lisbonne, il marqua les trois buts de son équipe, victorieuse par 3-2.

Malheureusement blessé, au cours d'un accident de voiture, après la première rencontre de 8e de finale à Bastia, contre Turin (2-1), il ne disputa pas le match retour.

Incorporé durant vingt minutes seulement contre Iéna, en quart de finale, à Bastia, alors que la forme revenait, mais que Cahuzac ne lui portait pas entièrement confiance, il n'en marqua pas moins deux buts.

Ce match mémorable, gagné par le S.E.C.B. (7-2), est l'un de ses meilleurs souvenirs.

Sélectionné deux fois, dans l'équipe nationale espoirs, et une fois (sans jouer) en équipe de France A, au moment où celle-ci était dirigée par Georges Boulogne, l'avant-contre du S.C.O. peut donc se targuer d'avoir eu une carrière bien remplie.

il ne la considère d'ailleurs absolument pas comme terminée. Comme il a reçu des offres au mois de juin alors qu'il est encore sous contrat avec le S.C.O., il compte jouer encore deux saisons, après celle-ci. « Ensuite, on verra! »

Que deviendra Félix lorsqu'il ne jouera plus ?

Lui qui déclarait à son arrivée à Angers, qu'il n'envisageait pas de devenir entraîneur, ne dit pas non, maintenant qu'il a passé son diplôme de moniteur, en juin dernier, à Saumur.

Retournera-t-il en Corse ?

C'est très possible. En effet, sa femme Martine étant née dans l'île de Beauté, ils aspirent à y retourner tous les deux. De même que leurs enfants, Sophie, 9 ans, et Jérôme, 6 ans.

Cela ne les empêchent nullement de se plaire en Anjou, et plus particulièrement à Juigné-sur-Loire. Car ils aiment la nature tous les deux.

Amateur de brocante et de chevaux de course, « Fanfan » peut effectivement s'adonner à ces deux passions dans notre région d'élevage où par ailleurs, ce qu'il est convenu d'appeler la « chine », subsiste encore un peu plus que partout ailleurs en France peut-être.

L'amour que Fanfan porte aux chevaux est tel, qu'il vient de faire une demande de licence de driver amateur. Car il a bien assimilé les leçons de Joël Marie, entraîneur à Durial, avec qui il s'est lié d'amitié.

« Non. Je ne pense pas à une carrière dans ce sport. C'est uniquement par distraction, pour satisfaire mes goûts que je me livre aux joies du sulky. »

Voilà à grands traits qui est Fanfan Félix.

Ravi de voir naître au S.C.O. un peu plus d'ambition, Fanfan toujours aussi « battant », encore qull soit devenu très collectif, en est persuadé :

« Angers doit pouvoir se hisser à un très bon rang en championnat, à condition de faire désormais preuve de constance en matière de résultats. »

Nul doute que les supporters angevins souhaitent qu'il soit bon prophète.

Tony EFFLING.


Harcelant sans cesse la défense de Bastia, François Félix a fréquemment mis en difficulté son ancien coéquipier, Charles Orlanducci, pourtant réputé pour sa rigueur défensive.

L'article fait référence à la saison 1979-80. Merci au Courrier de l'Ouest et à cris72 pour le scan.