Article paru dans Ouest France en début de saison 1976-77. Merci à cris72 pour le scan.
FERRI : Le meilleur à la moyenne !
ANGERS. — Une frappe de balle assez tordue, c'est bien le seul défaut du footballeur André Ferri. Certes, parmi les espoirs de sa génération (20 ans), on trouve de plus fins dribbleurs, d'attaquants plus racés, de défenseurs plus secs dans l'intervention. Mais Ferri possède la puissance physique, la détente (un des meilleurs jeux de tête en France, assurément), l'énergie, la clairvoyance, la technique utile, son registre est si complet qu'il pourrait (et il l'a fait) opérer pomme arrière latéral, stoppeur, couvreur, milieu de terrain, et... même avant-centre.
A Saint-Etienne, où il fut essayé, on pensait même l'utiliser comme... ailier droit. Pas de chance, c'est vraiment le coin où il s'exprime avec le plus de difficulté. Mais quelle curieuse idée, aussi. Avec un gabarit d'un mètre quatre-vingts et de soixante-quinze kilos, Ferri n'a pas la morphologie d'un ailier. C'est le moins qu'on puisse dire. Saint-Etienne ne l'a pas retenu. Il s'agit plus d'une erreur du recruteur stéphanois que la manifestation d'une quelconque carence de l'Angevin. Ferri l'est devenu au début de la saison 74-75. A 18 ans et demi, il devenait titulaire de Première division, au milieu de la saison, grâce à son abattage et sa force de pénétration.
D'origine italienne comme Poli, il suivait ses traces et prenait même la succession aux côtés de Guillou. Déjà, avec sa générosité dans l'effort, il bousculait quelques réputations dans l'opposition. On le lui fit payer.
L'un de ses plus mauvais souvenirs reste les manœuvres d'intimidation (toutes verbales) de Larqué, à l'une de ses premières apparitions chez les professionnels. Parfois, il ne sut pas maîtriser sa force. Cartons jaunes et suspensions pleuvaient à une certaine époque. Il trouva de précieux conseillers avec Bourdel, Lassalette, Guillou et Varsovic.
La saison passée, en deuxième division, avec Boskovic, il fonda une association de couverture mutuelle en défense centrale qui lui permettait de se lancer en de fantastiques chevauchées.
Depuis le début de ce mois d'août, après deux mois déjà passés au Bataillon de Joinville, Mignot l'a replacé au milieu du terrain.
Il n'y passe pas inaperçu. Et Michel Hidalgo le considère depuis plusieurs mois comme un postulant, à courte échéance, au maillot tricolore. Pas celui des Espoirs...
Nombre de sélections en équipe de France A : 0.