Patrice LECORNU
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(Jacques ETIENNE)
« Carte d'Identité ?
— Patrice Lecornu, en un seul mot. Je suis Normand et non Breton. Né le 24 mars 1958 à Flers (Orne). Célibataire.
— Etudes ?
— B.E.P.C.
— Carrière sportive ?
— Débuts au R.C. Halouze. petit club proche de Flers, qui évoluait en Première Division de District. Un an aux P.T.T. de Caen. Deux ans au Red Star. Professionnel depuis cette saison au S.C.O d'Angers.
— Votre premier match pro ?
— Aucun souvenir. J'ai oublié le lieu et l'adversaire.
— Que retirez-vous de votre passage au Red Star ?
— Avec Roger Lemerre, J'ai beaucoup travaillé physiquement et ça m'a fait du bien. En revanche, j'ai été très déçu par la « fin » du club. Si nous avions pu gagner notre place en Division I, le Red Star aurait été sauvé... et j'y serais encore. Cela dit, je ne regrette pas cette expérience.
— Quelles qualités de footballeur vous reconnaissez-vous ?
— La vivacité, une bonne technique. Je crois aussi être un bon centreur.
— Dans quels domaines souhaitez-vous progresser ?
— Le tir, le jeu de tête, l'efficacité.
— Un entraîneur vous a-t-ll marqué particulièrement ?
— Celui des P.T.T. de Caen : Michel Ade. Son enthousiasme est communicant. Il a bien su me montrer la différence qui existait entre le football pro et amateur. En faisant carrière, je savais ce qui m'attendait.
— Votre footballeur favori ?
— Cruyff. C'est banal comme réponse, mais Johan m'a toujours impressionné.
— Votre meilleur souvenir ?
— La victoire à Lille avec le Red Star, la saison passée : 3-2.
— Et le plus mauvais ?
— La chute du Red Star bien sûr. Encore une fois, je la regrette, car j'étais vraiment bien dans ce club.
— Qu'avez-vous trouvé au S.C.O. Angers ?
— Une bonne ambiance. C'est très important pour moi.
— C'est quoi la « douceur angevine » ?
— J'en entends parler sans cesse... et je ne sais toujours pas ce que c'est. Le climat est doux assurément ; mais ça ne déteint pas sur les footballeurs.
— L'équipe de France Espoirs, c'est un tremplin pour vous ?
— A Tunis, j'ai connu ma deuxième sélection. Oui, c'est un tremplin. Il faut savoir viser plus haut. Et je suis devenu ambitieux.
— Si vous deviez recommencer votre carrière... ?
— Je la referais si possible de la même façon, c'est dire que je procéderais de nouveau par étapes : Division III, Division Il et Division I. j'ai pu ainsi constater mes progrès et je ne me suis pas « grillé ». C'est, à mes yeux, la bonne méthode.
— Parlez-nous un peu de l'amitié ?
— Il est parfois difficile de faire la distinction entre les gens qui s'attachent à vous, parce que votre personnalité leur plaît, et ceux qui sont surtout flattés de fréquenter un footballeur un peu connu. J'y verrai plus clair... à la fin de ma carrière. Mais l'amitié, ça compte beaucoup.
— A quoi vous intéressez-vous en dehors du football ?
— A la lecture, au cinéma, aux mots croisés, aux puzzles.
— Le dernier livre que vous avez lu ?
— « Tous des hypocrites, sauf vous et moi » de Bouvard. Actuellement, je lis « Vipère au poing » d'Hervé Bazin. Un bouquin m'a particulièrement impressionné : « Allons z'enfants » d'Yves Gibeau. Il est vrai que j'effectuais mon service militaire...
— Avez-vous regardé « Holocauste » à la TV ?
— Le premier épisode seulement. Je n'ai pas voulu regarder les autres, car je n'aime pas voir les gens souffrir. Mais je connaissais l'histoire des Juifs pendant le guerre, grâce aux livres.
— Dans un hebdomadaire sportif, des footballeurs très connus annoncent leur couleur politique. Trouvez-vous cela courageux, inconscient ou normal ?
— Je ne trouve pas cela normal. Il y a des choses qui sont personnelles à chacun et qui n'ont pas à être étalées sur la place publique. En outre, je ne vois pas en quoi ça peut intéresser le lecteur.
— Les élections européennes, ça vous parait important ou ça vous fait ni chaud ni froid ?
— Je serais tenté de répondre, ni chaud ni froid. Je m'intéresse à la politique d'une façon ponctuelle. Donc, je vais me pencher un peu sur la question, mais je ne suis pas du tout — loin s'en faut — un passionné.
— Vous êtes ici, à Carthage, pour préparer le match contre les Espoirs. Carthage, ça éveille quoi en vous ?
— J'y suis venu, il y a deux ans, avec l'équipe de France juniors, il y a des ruines. Je crois que ce sont les Romains. En vérité, Je ne suis guère intéressé.
— Si vous n'étiez pas footballeur ?
— J'aurais été postier, puisque j'avais débuté dans ce métier quand je jouais à Caen. J'ai beaucoup hésité avant de passer footballeur pro ; mais maintenant, je sais que c'est merveilleux. »
Merci à cris72 pour le scan.