Amisse : suivez le guide
A trente-six ans, l'ancien nantais n'a toujours pas raccroché. Bien au contraire. Ambitieux, il est venu au S.C.O. pour retrouver la Division I dans quelque temps. Et servir de conseiller aux jeunes angevins.
Après avoir toujours porté le maillot du FC Nantes, Loïc Amisse est cette fois angevin. Un sacré renfort pour le S.C.O. (Photo Presse-Sports).
Battu à domicile - un peu à la surprise générale - par Beauvais lors de la huitième journée de championnat, Angers n'a pas tardé à réagir. En s'imposant 3-0 sur le terrain de Tours, les joueurs de Hervé Gauthier ont réaffirmé toutes leurs ambitions pour cette saison 90-91. Plus que jamais, le club de Jacques Tondut entend bien jouer un rôle intéressant dans ce groupe B. Peut-être pas au point de viser la première place, mais pourquoi pas de disputer les barrages.
En attendant, Jacques Tondut et Bernard Viemont "le président-bis du S.C.O." se félicitent d'avoir pu engager en juin l'ancien nantais Loïc Amisse. Un joueur de haut niveau capable de rendre encore de précieux services. Ainsi, à Tours, Amisse débloqua la situation en marquant le premier but du match après une demi-heure de jeu. Tout au long de la saison, l'ex-nantais apportera sa grande expérience au S.C.O. et il guidera parfaitement les jeunes sur le terrain.
"Nous avions eu l'idée de faire venir Amisse en 1988, affirme Jacques Tondut. A l'époque, il avait préféré demeurer à Nantes. Il souhaitait toujours évoluer en Division 1. Mais je n'avais pas perdu tout espoir. Cette saison, nous y sommes parvenus et c'est une bonne chose."
A trente-six ans, Loïc Amisse a signé un contrat de deux ans. Et ce n'est pas, bien sûr, pour laisser le S.C.O. en Division II.
"J'ai toujours de l'ambition, dit-il. Mon rêve serait de monter en Division I en mai prochain. Ainsi j'aurais disputé seulement une saison en Division II. Ensuite, j'aiderai Angers à se maintenir, avant de prendre ma retraite cette fois en 1992. Pour travailler au centre de formation du F.C. Nantes, en accord avec Max Bouyer, tout a été réglé depuis un moment."
Mais en parfait observateur des choses du football, Amisse sait très bien qu'une montée en Division I ne se programme pas comme cela. Trop d'éléments peuvent intervenir dans la vie d'un club. Blessures, suspensions, problèmes divers...
Toutefois, sa présence au sein du groupe est un plus considérable pour Angers. Hervé Gauthier avait tout de suite donné son accord quand sa venue fut envisagée au printemps par Jacques Tondut. "Loïc est un joueur de valeur. Tout le monde le sait, mais c'est aussi un professionnel très exigeant avec lui-même. Habitant Nantes, nous lui laissons des facilités pour les entraînements. Mais lors de la période de préparation, il avait tenu à se prendre une chambre en ville pour pouvoir récupérer plus vite. Vraiment, il est devenu l'élément stabilisateur dont le groupe avait besoin la saison dernière. Avec lui, Angers ne doit pas connaître de gros problèmes."
La venue de Loïc Amisse en Anjou a donc créé un certain événement. Et elle risque, sans doute, d'être couronnée de succès en mai 1991. Sous sa conduite, les jeunes angevins vont vouloir donner le meilleur d'eux-mêmes en toutes circonstances.
"Nos jeunes ont la tête sur les épaules. En regardant Loïc travailler à l'entraînement et en match, ils se régalent. Mais ils tiennent aussi à ne pas le décevoir" ajoute Gauthier.
En téléphonant à Amisse, voilà quelques mois, Jacques Tondut n'avait pas perdu son temps. Il savait que l'arrivée de l'attaquant nantais provoquerait un déclic. Aujourd'hui, il doit apprécier les bons résultats de son équipe. Obtenus en partie grâce à Amisse.
A trente-six ans, ce dernier est vraiment un cas à part. Et dans deux ans, il serait bien capable de remettre ça encore. Pour le plus grand bonheur du S.C.O. !
MARC ESTEN
Merci au magazine FOOT (29-09-1990) pour l'article et à Marc M. pour les scans.