A 36 ans, le joueur-moniteur Meuris mène le S. C. 0. Angers à la victoire en finale du championnat de France amateurs


LE S.C.O. ANGERS. De g. à dr., debout, Lebouc, le soigneur, Godard, Meuris, Radigois, Bergeon, Sanfeliu ; 1er rang, J. Combot, Samzun, Perrin, Conotte, Penvern.

Le légitime succès du S.C.O. d'Angers sur le R.C. Franc-Comtois de Besançon, hier, en finale du championnat de France amateurs, a été doublement sensible au cœur des habitués de Saint-Ouen : d'abord parce que les Angevins ont pour capitaine et entraîneur Georges Meuris, ancien capitaine du Red Star et gagnant, sous les couleurs de ce club, de la Coupe de France 1942 ; ensuite parce que le S.C.O., dominé en taille, en poids et en assurance par les Bisontins, suppléa à ces diverses infériorités par l'organisation de jeu, par le placement des joueurs, et par la direction avisée, en défense de l'arrière central Meuris.

Meuris gardant la tête froide et le jugement sûr, ses coéquipiers prirent confiance petit à petit. A la 42e minute, l'avant centre angevin Perrin marqua du gauche un but rapide et Meuris avait l'air satisfait lorsqu'il prit pour le repos le chemin du vestiaire.

La seconde mi-temps vit d'abord la réaction puissante et soutenue des Franc-Comtois avides de combler leur retard. Leur équipe avait été remaniée dès la première demi-heure de jeu, le demi centre Herzog ayant été, dix minutes après le début, atteint d'un coup de pied au genou. Herzog essaya de tenir bon, mais force lui fut de s'exiler à l'aile droite, où il figura avec peine et douleur.

Néanmoins, Myszkowsky ayant remplacé Herzog comme demi centre pour la seconde mi-temps, Besançon assiégea le but d'Angers, bénéficia de multiples coups de coin, sans parvenir à égaliser. Et il se produisit ce qui arrive toujours en pareille circonstance : les avants angevins, qui avaient le champ libre devant eux, effectuèrent des échappées rapides, incisives, plus ou moins facilement contenues. Sur coup franc botté par Meuris, le long gardien bisontin Genin laissa échapper le ballon qui, repris par le jeune ailier droit angevin Combot, se trouva, en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, bloqué au fond des filets.

L'équipe d'Angers doit sa valeur avant tout à Meuris, puis, en défense, à l'arrière gauche Sanfelin ; en attaque, à l'aile droite, Combot-Samzun - deux moins de vingt ans - et à l'avant centre Perrin qui en compte vingt et un. C'est dire que le football angevin a l'avenir devant lui, si Meuris conserve ses meilleurs joueurs actuels, et surtout si les clubs de la ville comprennent qu'un seul club de football - mais un grand - vaudrait mieux qu'une poussière de petits. G.H.

S.C.O. Angers Radigois ; Lebouc, Meuris, Sanfelin ; Godard, Bergeon ; Samzun, Conotte ; J. Combot, Perrin, Penvern.


ANGERS-BESANçON (2-0), à Saint-Ouen : le gardien angevin Radigois a l'air de jongler avec le ballon. De g. à dr., Herzog, Sanfelin, Meuris.

Un grand merci à Benoît B. pour cet article.