INTERVIEW ALPHONSE LE GALL

1) À la veille de fêter le cinquantenaire de la finale de la coupe de France 1957, nous avons une pensée pour Wladislaw Kowalski et Jules Sbroglia qui nous ont quittés récemment. Pouvez-vous nous parlez d'eux ?

Coco c'était le costaud par excellence, 1 m72,82kg, bourré de muscles. Quand il y avait de la bagarre il était présent mais il était gentil. C'était une crème et quand il se mettait en colère c'était contre l'adversaire mais jamais contre ses coéquipiers. Jules t'engueulait plus facilement. Il a été élu meilleur joueur de France en 1959. Après Robert Jonquet, c'était le meilleur arrière central Français ! Mais Jonquet était inamovible en Equipe de France donc il était barré. Il lui manquait peut être quelques centimètres, par exemple en finale de Coupe de France, un joueur comme Di Loretto, très bon de la tête, lui faisait des misères. Mais Jules c'était quelqu'un !

2) Le parcours et la qualification pour la finale ont-ils été difficiles ?

Contre Châteaudun nous n'avons pas eu de problèmes. Après, contre le Racing, Marcel Loncle a marqué assez rapidement. Ils ont dû courir après le score et on a failli marquer un deuxième but en fin de match. Ils étaient chez nous à bloc et comme nous étions rapides devant, nous avons eu des occasions, moi j'en ai mis un sur le poteau. Le match le plus difficile c'était contre Denain en huitième de finale.

3) Quels sont vos souvenirs de cette finale ?

La blessure d'Eugène (Fragassi) ne nous a pas arrangée [arrangés, ndlr]. Le score de 6 à 3 nous ne le méritions peut- être pas. De bons souvenirs il n'y en a pas beaucoup car au bout de 20 minutes il y avait déjà 3-0 ! Je n'étais pas bon personnellement donc de bons souvenirs je n'en ai pas. Et nous n'avons pas gagné !

4) Cette équipe d'Angers SCO de 1956/1957 était-elle la plus forte dans laquelle vous ayez joué ?

A Marseille (1954/1955) il y avait du monde aussi : Angel dans les buts, arrière droit Gransart, arrière central Johansson (international Suédois), arrière gauche Palluch, milieu Jean-Jacques Marcel (50 fois international), à côté Roger Scotti un des meilleurs demi, devant Rustichelli, Vandooren, Andersson (30 buts par an), Ben Barreck et moi. Sur le papier c'est sûrement la meilleure équipe dans laquelle j'ai évoluée. L'équipe d'Angers de 1956, c'était plus une bande de copains.

5) Quelles sont les différences entre le football d'hier et celui d'aujourd'hui ?

J'ai l'impression parfois que nous ne jouons pas la même chose. Aujourd'hui, le temps de contrôler le ballon et un adversaire est déjà présent. C'était peut-être aussi un peu plus spectaculaire. A Marseille, je jouais devant 42000 spectateurs situés directement le long de la pelouse. Pour tirer le corner, il fallait pousser les gens. Les gens étaient là, à côté de toi, ils ne sifflaient pas. Ca aussi ça a changé.

Tout ça provient du programme du match Sco-Vannes du 25 mai 2007. Merci à Marc M. pour les scans.