L'article ci-dessous provient d'un des programmes distribués lors des matches du SCO joués à Jean Bouin durant la saison 1980-81. C'est Robert Devis, le gardien du SCO, qui parle de ses anciens coéquipiers Wognin et Defnoun.

Ce qu'ils sont devenus...

Nous présentons aujourd'hui une autre bien belle équipe du S.C.O. que les Angevins n'ont sans doute pas oubliée. Robert DEVIS a promis de nous « raconter » ses amis. Il ouvre le bal avec WOGNIN Ignace et DEFNOUN Dahman.


Debout, de gauche à droite : HNATOW, DEFNOUN, ZAETTA, BOURRIGAULT, KOWALSKI, DEVIS. Accroupis : WOGNIN, BRUEY, PILARD, BEN FADHA, ROUSSEAU.

WOGNIN Ignace, alias « Outchounou », un ailier déroutant, mettait le pied à 2 m où d'autres auraient mis la tête, mais plongeait la tête au ras du sol alors que d'autres se seraient contentés de mettre le pied. Il était vraiment la coqueluche des Angevins. On se demandait toujours s'il allait jouer quand il faisait grand froid. Pour le décontracter (le masseur était occasionnel) il s'allongeait à plat ventre et je lui marchais sur le dos... en prenant soin de ne pas mettre des crampons trop longs. Il était d'une gentillesse à toute épreuve et d'une élégance raffinée.

Ignace est maintenant délégué aux sports en Côte d'Ivoire, son pays, où notre ami Jules SBROGLIA l'a retrouvé.

Pour la photo, Ignace ne s'accroupissait jamais devant moi parce qu'avec ma culotte noire on lui voyait pas la tête. Si je retrouve une photo, j'en fournirai la preuve.

Ignace était aussi un remarquable danseur qui faisait un malheur au Welcome... Certains se souviendront.

DEFNOUN Dahman, j'ai une pleine valise d'anecdotes à son sujet. Il était individuellement le joueur le plus complet que je connaissais et nous pouvions souhaiter « bon voyage » pour 90 minutes à l'attaquant qui lui était opposé. A joué quelquefois attaquant et ferait encore, en ce moment, un stoppeur de haut niveau.

Lors d'un match contre le Racing, Tokpa, un ailier noir rapide, grille notre défense. On cherchait Defnoun ! L'alerte passée je lui demande à quoi il pouvait bien penser dans ce moment-là. Il me répond sincèrement « Je prie le bon Dieu pour qu'il ne marque pas le but ». Aussi vrai que je le dis...

Un jour contre Lens, alors que nous étions un peu débordés je crie à Dahman « On joue la couverture ! ». Il se retourne vers moi, l'air ahuri « Quelle couverture, je vois pas la couverture ? ». Je n'invente rien.

Dahman est maintenant moniteur d'E.P. dans un centre de Nîmes. Nous l'avons revu cet été quelques jours. P. BOURDEL et G. RABINEAU lui ont fait passer un autre test : celui de vigneron. Notre Dahman s'en est trouvé complètement « déséquilibré ». Certains connaissent.

Robert DEVIS.

Merci à Michel Garnier et cris72 pour les scans.