Alain Larvaron : « Attention à Zaremba »

ANGERS. — Alain Larvaron est Montluçonnais. Il a 23 ans et un faciès de jeune homme. Mais sous des allures de petit garçon se cache un homme déterminé. Il suffit, pour s'en persuader, de converser avec lui. Il est calme, n'élève pas la voix mais sait ce qu'il veut.

Ainsi avouait-il hier matin : « Je croyais qu'il y allait encore avoir des bouleversements dans l'équipe. Cela n'aurait pas été, à mon sens, une bonne solution. Vous savez, je crois qu'il ne faut pas accuser l'un plus que l'autre dans le domaine des erreurs défensives. Tout le monde met du cœur à l'ouvrage sur le terrain. En ce qui me concerne, je sais que j'ai des progrès à faire a ce niveau. Je m'y emploie ».

Ceci dit, sans agressivité aucune. Mais avec une fermeté que l'on sent poindre derrière un large sourire. Cette fermeté permettra sans doute à Alain Larvaron de s'exprimer ce soir face à une formation qui n'a pas de secrets pour lui.

« Valenciennes, je connais. C'est réciproque d'ailleurs. Les gars qui joueront contre nous ont été mes compagnons pendant trois ou quatre ans. Actuellement, ils ne sont peut-être pas au mieux. Ils semblent connaître quelques problèmes de cohésion entre les lignes et souffrir d'un certain manque de réalisme au niveau de l'attaque. Mais la force de Valenciennes a toujours été la solidarité jamais démentie entre les joueurs sur le terrain. C'est grâce à l'état d'esprit des joueurs que le club s'en est toujours sorti. De toute manière, nous n'aurons pas la partie facile.

Là encore, le raisonnement est net. Alain Larvaron tient a battre en brèche les dernières illusions que ses partenaires angevins pourraient nourrir. Lui tient à défendre les couleurs du S.C.O. bien qu'il ne soit engagé que pour une saison. Et puis, il a son orgueil. Il ne voudrait pas baisser pavillon devant les Nordistes. Mais, au contraire, leur prouver encore une fois sa valeur.

Il vient de réussir un but de toute beauté à Auxerre et ne serait pas fâché de réussir le second ce soir. Pourtant, il apprécie Patrick Bas. « C'est un excellent gardien de but qui est pour beaucoup dans les bons résultats valenciennois de la saison passée. »

Là, il stoppe. « Vous savez, cela me gêne un peu de parler des individualités. Je les connais tellement... »

Mais il sait que le S.C.O. a besoin de gagner. Pour lui, les deux adversaires se livreront sans merci car il s'agit d'un « match à quatre points ». Avec tout ce que cela suppose.

« Nous avons la chance de recevoir. Nous devons en profiter pour gagner. Nous en avons besoin pour le moral, pour reprendre confiance en nos moyens. »

Le débit est rapide. Alain Larvaron reprend son souffle. Il en a besoin car il s'est donné à l'entraînement. Il réfléchit sans doute à ce que Fruchart vient de lui dire. « A demain Alain, et... présent ! ».

« Nous allons gagner. Pour le public aussi. Il faut penser à le satisfaire. » Il se persuade. Très fort. Et reprend de plus belle :

« Ce sera très difficile. Je crains V.A. dans les contres. Bruno Zaremba y excelle. Lorsqu'il a du champ, il peut gagner un match seul. L'an passé, Valenciennes a réussi bon nombre d'exploits à l'extérieur. Cette année, il en ira sans doute de même. Pas à Angers, je l'espère. »

Alain Larvaron en a terminé. Il s'en va. Préparer son premier grand rendez-vous de la saison. Ce soir, il sera Angevin. Avec un grand « A » ef un cœur gros comme celui des Valenciennois. Mais il l'a dit. Attention à Bruno Zaremba.

Et aux autres. Cela va de soi.

J.-F. C.

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article et à cris72 pour le scan.