Ci-dessous, un petit joyau de la presse écrite de l'Ouest. A l'orée de la saison 1981/82, Pierre Bourdel parle du fameux premier tour de Coupe UEFA entre Angers et Berlin en 1972. Merci à cris72 pour le scan.

A un élément près, le gardien qui était René Gallina, alors que Alain Gouraud était son remplaçant, voici l'équipe du S.C.O. qui a rencontré Dynamo de Berlin, le 13 septembre 1972, à Angers (1-1) et le 27 septembre, au « Sportforum » de Berlin où elle s'est inclinée 2-1.

En somme, les Angevins ont connu pratiquement le même sort que Saint-Etienne.

On reconnaît, sur notre document, accroupis, de gauche à droite : Jean-Paul Gaidoz, Guy Lassalette, Albert Poli, Eric Edwige, Bojko Antic : debout, de gauche à droite : Alain Gouraud, Pierre Bourdel, Jean-Marc Guillou, Jacky Lemée, Roger Fiévet et Milan Damjanovic.

ANGERS. — Dynamo de Berlin est à l'ordre du jour.

Cela n'a rien d'étonnant, étant donné que ce modeste club, champion d'Allemagne de l'Est, vient d'éliminer Saint-Etienne, finaliste 1976, de qui l'on attendait autre chose qu'une élimination, dès un maléfique tour préliminaire.

Dynamo de Berlin 1972, dans l'esprit des sportifs angevins, cela rappelle bien sûr l'un des plus grands moments de l'histoire du S.C.O. avec la montée en première division 1956 et la participation à la finale de la Coupe de France 1957.

Dynamo de Berlin avait été, en septembre 1972, l'adversaire du S.C.O. en Coupe de l'Union Européenne, la seule compétition internationale officielle à laquelle le club angevin a participé.

Cette année-là, le S.C.O. avait terminé à la quatrième place du championnat, derrière Marseille, Nîmes et Sochaux. Il s'était donc qualifié pour la coupe de l'U.E.F.A. Mais Oui!

Qu'elle est loin et qu'elle était belle cette période-là.

Lorsque Pierre Bourdel, capitaine de l'équipe angevine de l'époque, évoque cette confrontation avec Dynamo, on sent poindre l'émotion qui se saisit de lui au trémolo de sa voix.

« Cette participation à la Coupe d'Europe, nous avait-il dit dans l'avion qui nous ramenait de Berlin à Paris, c'est le sommet de ma carrière. Or, je suis déçu d'avoir été éliminé dès le premier tour. D'autant que tous les témoins des deux matches (aller et retour), ont pu se rendre compte que le S.C.O. aurait non seulement pu gagner à Angers, mais également à Berlin ».

« Dommage, avait-il ajouté que les jeunes (il s'agissait de Guillou, Poli, Edwige, Lemée), n'aient pas saisi cette occasion ».

Aujourd'hui encore, Pierre Bourdel regrette ce « loupé » du S.C.O..

Quelle erreur les matches avaient été inversés

Et du rappeler : « On avait fait un tel épouvantail de Dynamo que M. Doizé, craignant une cinglante défaite qui aurait enlevé tout intérêt au match retour, avait demandé que l'ordre des rencontres soit inversé et que le match aller ait lieu à Angers ».

Ce match aller, Pierre Bourdel le revit comme si c'était hier :

« Dynamo ayant été demi-finaliste de la Coupe des Coupes, la saison préçédente, en 1971, tout le monde estimait et nous aussi, que nous allions devoir affronter le « gros morceau » du premier tour. Nous avions donc été saisis d'entrée par le trac. D'autant que dès le coup d'envoi, les Allemands avaient attaqué, obligeant René Gallina à dégager en corner. Et puis, nous nous étions ressaisis. Hélas ! Par trois fois Antic avait manqué de superbes occasions de marquer. Alors le trac nous avait repris. »

« Il fallut d'ailleurs un penalty, pour faute de main d'un Allemand, pour que nous ouvrions la marque, au début de la seconde mi-temps. Par la suite, une blessure de Roger Fiévet, remplacé par Lecœur, ayant désorganisé notre défense, une faute de Poli sur un Berlinois nous coûta, à nous aussi, un penalty et... la perte de notre avance de but. »

Homme pondéré pourtant, Bourdel enrage encore aujourd'hui lorsqu'il se rappelle.

Et dire que nous aurions pu gagner à Berlin.

« Alors que Guy Lassalette avait égalisé au début de la deuxième mi-temps du match retour, une expulsion, celle de Jacky Lemée, nous fut fatale après plusieurs occasions manquées. Car les Allemands avaient profité d'un relâchement de notre part, pour reprendre l'avantage et gagner le match et la qualification, (2-1 ). »

Techniquement, le S.C.O. s'était montré supérieur. Tout comme Saint-Etienne cette année. Oui, mois voilà, les Allemands plus athlétiques avaient fait preuve de plus de combativité et de réalisme.

« Voilà ce qui nous a manqué et ce qui continue de faire défaut au football français », constate Pierre Bourdel, ardemment désireux de voir le S.C.O. 1981-22 se débarrasser de ce travers, afin qu'il ne laisse pas passer les occasions de vaincre, susceptibles de se présenter à lui cette saison.

En belle compagnie

Au moment où le S.C.O. avait rencontré Dynamo de Berlin-Est, il occupait la tête du championnat de première division, après sept journées de compétition. Il préçédait Nice, Marseille, St-Etienne, Nîmes et Nantes.

Le 13 septembre, il avait fait match nul (1-1), à Angers, avec Berlin, le 16 il battait Strasbourg 1-0, en championnat et le 20, il triomphait à Nice, 4-1. Hélas, le 27, il s'inclinait à Berlin-Est 2-1.

A la fin de la saison, il s'était classé 5e, derrière Nantes, Nice, Marseille et St-Etienne. Il était en belle compagnie.

Tony EFFLING.