ANGERS - SOCHAUX (1-0)

ANGERS. — Sochaux débuta à vive allure et sous la conduite d'un très bon Guinot. Ses attaques mirent très souvent le S.C.O. en difficulté. Plus rapides, plus entreprenants, toujours les premiers sur la balle, les visiteurs auraient pu alors prendre une option sur le succès mais leurs meilleures occasions furent manquées par l'ailier droit Maier qui, deux fois, ajusta mal son tir alors qu'il se trouvait remarquablement placé. Guinot en fin de mi-temps faillit connaître enfin la réussite, mais Gallina sauva. Juste avant le repos l'arrière angevin Brulez, lors d'un télescopage, resta k.o. et fut remplacé par Lecœur.

En deuxième mi-temps tout changea. Poli, ailier droit au départ était alors revenu en milieu de terrain et avec un remarquable Guillou, le style du S.C.O. fut transformé. La récompense ne tarda d'ailleurs pas puisque quatre minutes après la reprise, Antic, bien servi par Bourdel, battait Battmann.

Guillou-Poli : les revoilà !

ANGERS. — On a dit et répété que les bonnes performances d'Angers cette saison et la précédente avaient à leur base la valeur collective de l'ensemble. Et, dans cette valeur collective on a souvent vanté le rôle d'un milieu de terrain de belle qualité, la paire Guillou-Poli.

Depuis le 14 janvier, cette paire était séparée puisque Poli, le 14 janvier à Metz, avait été victime d'une fracture d'un orteil. Et la guérison n'en finissait pas, au point que le joueur commençait à désespérer.

Certes, les performances de son équipe n'en continuaient pas moins à être bonnes puisqu'elle joua onze matches sans connaître la défaite, mais il n'empêche que Guillou s'ennuyait.

Quand Poli, timidement, reprit du service dans l'équipe de troisième division, Jean-Marc, plusieurs fois, eut la possibilité de venir l'encourager. Dans la tribune, il se réjouissait si les choses semblaient aller : « Ça va, Bébert ? » Une fois, pourtant, Poli fut touché au pied convalescent. Il dut quitter la partie. Alors Guillou bondit au vestiaire, à l'évidence inquiet.

Mais tout finit par s'arranger et samedi soir, Poli contre Sochaux faisait enfin sa rentrée. Une rentrée timide d'abord. La preuve, il portait le numéro 7 et évoluait à l'aile droite. Il avait préféré cette solution... pour voir

Mais comme tout se passait bien, il revint en seconde mi-temps à son poste de prédilection, permutant alors avec Bourdel qui, soit dit en passant, se révéla aussi à l'aise à l'aile qu'ailleurs.

Dès lors, le tandem était reconstitué. Guillou, qui avait été avec Guinot le meilleur des vingt-deux, avant le repos, devint meilleur encore, remarquable même, malgré un claquage à peine guéri. Et Poli, à l'unisson, multipliait aussi les bonnes actions.

Le résultat fut immédiat. Le S.C.O., qui avait été plutôt malmené pendant quarante-cinq minutes, prit à son tour la direction des opérations. Il n'y en eut plus que pour lui et Sochaux fut acculé dans ses buts, Battmann faisant des prodiges : Guillou-Poli, heureuses retrouvailles donc !

Le président Kerjean admirait et se réjouissait en constatant : « Vous voyez qu'il n'est pas toujours nécessaire de dépenser des centaines de millions pour avoir de bons joueurs. » Il n'était d'ailleurs pas élogieux à sens unique. Il y avait dans les rangs sochaliens un autre joueur remarquable, un certain Guinot, qui avait donné beaucoup de tourment aux Angevins avant le repos et le président notait alors : « Ce garçon-là, plus de dix fois nous avions essayé de l'engager. Vous voyez que nous aurions eu la main heureuse. »

Yves RICHARD.

Merci à France Football (8 mai 1973) pour l'article et à johnny rep pour le scan.