NIMES - ANGERS (2-2)

NIMES. — Face à une équipe angevine qui semble avoir retrouvé son allant et son brio du début de saison, les Nîmois sont passés dimanche soir tout près d'une défaite.

Par bonheur pour eux, ils surent puiser dans leurs dernières ressources pour rétablir l'équilibre in-extremis.

Il faut dire que, dans un premier temps, l'équipe gardoise, encore marquée par les rudes efforts déployés tout au long de la semaine précédente face à Reims, avait été plus ou moins manœuvrée par sa rivale angevine.

C'est ainsi d'ailleurs que le S.C.O. avait déjà failli ouvrir la marque à la 8e minute lorsqu'un tir de Gaidoz fut repoussé par le poteau, après quoi le même Gaidoz devait offrir à Edwige la balle du premier but, un but qui paraissait compromettre sérieusement les chances nîmoises.

Cependant, alors qu'Angers continuait à s'assurer l'initiative, un admirable but du Sud-Américain Fleitas, consécutivement à une feinte de tir de Vergnes, remit tout en question et l'on put croire alors que les Nîmois, bien qu'émoussés, renverseraient complètement la vapeur.

Mais en seconde mi-temps, après un départ en fanfare, l'équipe gardoise se laissa prendre à nouveau au piège de sa rivale et c'est ainsi que survint le second but angevin dans des conditions litigieuses, le but de Cassan (63e) ayant été obtenu à la suite d'un centre de Gaidoz qui était nettement hors jeu au départ de l'action.

L'on put craindre alors que c'en était fait des chances gardoises, mais c'était compter sans l'énergie des protégés de Kader Firoud qui, fidèles à leur légende, trouvèrent le moyen de redresser la barre à la 78e minute par l'entremise du Yougoslave Pirmayer.

Le pain noir de NIMES

NIMES. — En reculant ce match de quelques heures afin de mieux récupérer de leurs efforts — efforts victorieux comme on le sait puisqu'ils l'avaient emporté le mercredi précédent en Coupe à Reims — les Nîmois croyaient pouvoir être à même de mettre à mal le S.C.O. d'Angers et de consolider ainsi leur position dans le peloton de tête du championnat. C'était compter, en vérité, sans la maîtrise retrouvée du S.C.O. qui, manœuvrant comme à ses plus beaux jours du début de saison, faillit jouer dans un premier temps un bien mauvais tour aux hommes de Firoud.

En définitive, ces derniers, bien que parfois malmenés, eurent tout de même le mérite de rétablir l'équilibre à deux reprises et d'enlever ainsi un point qui vaut son pesant d'or. Cette réaction nîmoise est d'autant plus méritoire que l'équipe, comme on le sait, avait beaucoup souffert la semaine précédente, non seulement parce qu'il lui fallut batailler ferme pour éliminer Reims de la Coupe, mais aussi en raison des graves blessures de l'ailier roumain Pircalab et de l'arrière central Augé qui ont été opérés l'un et l'autre et sont indisponibles pour un bon moment.

Cela nous amène à considérer que pour Nîmes, qui paraissait fin prêt pour le sprint de printemps, c'est le pain noir qui recommence, ou du moins sur le front du championnat puisque, aussi bien, le voici rejoint à la troisième place par l'O.M. et qu'il va lui falloir à présent disputer huit de ses treize derniers matches à l'extérieur.

Dès vendredi prochain, il lui faudra, par exemple, se rendre à Bordeaux. Après quoi, les coéquipiers de Mézy auront à se déplacer successivement à Nantes, à Nice et à Sedan, ce qui n'est pas un mince programme, on en conviendra.

Malgré tout, Kader Firoud et ses hommes ne perdent pas confiance. Leurs chances en championnat ne sont certes pas aussi sérieuses qu'on pourrait le croire mais ils n'en sont pas moins décidés à tenir leur partie jusqu'au bout, notamment à l'occasion des matches au sommet qu'ils disputeront tour à tour contre Nantes (deux fois) Nice et l'O.M. Mais dès à présent, on peut tout de même supposer — surtout en considérant que l'effectif est plus ou moins amoindri — que pour Nîmes c'est surtout ia Coupe qui constituera l'objectif numéro un, ses ambitions en championnat risquant de se limiter, comme en 1971 et en 1972, à un classement parmi les quatre premiers qui lui assurerait une qualification pour la Coupe des Villes européennes.

En tout cas, il est bon de préciser aussi que ce Nîmes, qui a quelque peu fléchi ces dernières semaines, est, tout comme l'O.M., imbattu en championnat depuis le mois de décembre, ce qui est tout de même un remarquable exploit.

Victor SINET

Merci à France Football (20 mars 1973) pour l'article et à johnny rep pour le scan.