SEDAN - ANGERS (2-2)

SEDAN. - On ne peut pas dire que les Angevins aient été gênés par le terrain détrempé et glissant du stade Albeau et, pourtant, il n'était pas facile d'y jouer au football. Mais Sedan ne le comprit pas et compliqua inutilement son jeu, alors qu'il s'agissait d'être le plus simple possible puisque les sources d'erreurs étaient plus grandes.

Les visiteurs, après avoir subi la pression sedanaise initiale, dévoilaient leurs batteries et, à la 21e minute, sur une montée de Bourdel, Edwige, seul face au but, inaugurait le score.

La réaction sedanaise n'était guère vivace et c'est encore sur un débordement que l'ailier Gaidoz allait être à l'origine d'un second but angevin (38e). Lemée étant cette fois l'exécuteur, malgré la sortie hâtive de Charrier.

Rien de changé à la mi-temps où on ne donnait pas cher des chances sedanaises. Pourtant, après avoir subi la loi des visiteurs, Sedan allait se réveiller après que Le Bihan, sur coup franc tiré par Dellamore eut réduit l'écart (60e). Sa domination était favorisée par une certaine fatigue des Angevins. Gallina devait se montrer très attentif ; il réussissait à éviter le but sur une reprise de la tête de Wicke (68e), encore sur un tir croisé de Mariot qui arrivait au pied du poteau (75e), mais il se laissait surprendre à la 77e minute par un violent tir de trente mètres de l'arrière Farrabi. C'était l'égalisation de Sedan qui revenait de fort loin, mais ne méritait tout de même pas de perdre. — D. F.

Dugauguez : " esprit où es-tu ? "

SEDAN. — On attendait une réhabilitation de Sedan après son grave échec sur le terrain de Valenciennes. Ce n'est pas le match nul qui a sanctionné sa confrontation avec Angers, qui pourra tranquilliser ses supporters avant la rencontre de Coupe qu'il disputera dimanche à Amiens contre Dunkerque.

Car, à travers ce match disputé contre les poulains de Nagy sur un terrain gras et glissant, donc difficile, on pensait à cette époque qui a fait beaucoup dans le passé pour la réputation et la gloire de Sedan. Ils n'en ont en effet plus le style ; ils ne savent plus se battre pour forcer la décision. On l'a vu devant les Angevins dimanche, où ils remontèrent pourtant un handicap de deux buts, mais d'une façon telle que l'ardeur et le tempérament n'y sont pas pour grand-chose. Un coup franc et un tir de trente mètres leur permirent de revenir à la hauteur des visiteurs qu'on disait « morts », mais qui n'ont pas l'air de se porter si mal, si on s'en réfère à la première mi-temps. C'est d'ailleurs au cours de celie-ci qu'on put le mieux se rendre compte du manque de détermination et de la faiblesse de jeu collectif des Sedanais face à une équipe d'Angers jouant bien plus intelligemment, mieux charpentée et plus désireuse semble-t-il de remonter la pente.

Les Ardennais, eux, jouant avec la crainte de mal faire, faisaient tout à contre-sens. Ajoutons à ce handicap moral un moindre rayonnement d'Osim, qui ne réussit pas, dans la boue, à dribbler aussi vivement qu'il le fait d'habitude sur un terrain en bon état. On comprendra donc que l'équipe sedanaise n'ait pas profité de l'avantage qu'elle avait en recevant une formation elle aussi atteinte au moral.

Il faut croire que celui des Sedanais est autrement atteint car on ne leur accordera pas la victoire aux points à l'issue de ce résultat de partage. Angers pouvait s'estimer plus satisfait d'autant qu'il avait inscrit deux buts sur des actions très classiques.

Nagy nous le confirmait d'ailleurs : « C'est maintenant une question de temps. L'amélioration est déjà sensible. »

Quant à Dugauguez, pour lui, le temps ne semble pas devoir faire grand-chose : « C'est plutôt, disait-il, un état d'esprit qu'il faut changer, croire en sa chance et ne pas la laisser passer ». C'est ce qu'il dira à ses hommes plus que jamais, en Coupe.

Daniel FERRIERES.

Merci à France Football (23 janvier 1973) pour l'article et à johnny rep pour le scan.