METZ - ANGERS (2-0)

METZ. — Si Metz aborda le match de façon déterminée, Angers s'avéra le premier dangereux par Antic, qui contraignit Schuth à un difficile arrêt (6e) et par Edwige dont la reprise sortait (7e). Ce furent pratiquement les seules alertes connues par les Lorrains, qui eurent presque constamment l'initiative au cours de cette première mi-temps sans rythme et sans véritable intensité. En dépit d'un terrain extrêmement glissant, Metz s'assura l'initiative, contrôlant le match et se montrant le plus offensif, sous l'impulsion de Hausknecht, Pauwert et Castellan. Sur un admirable service de ce dernier, Combin alla seul au but pour échouer sur Gallina sorti judicieusement (13e) et dix minutes plus tard, le réalisateur messin devait réussir un exploit et donner un avantage mérité au F.C.M. Déporté sur l'aile gauche sur une nième attaque messine, Combin surprit ses anges gardiens et plaça un tir sur lequel Gallina fut impuissant (26e).

En seconde mi-temps, les Messins repartirent à l'attaque, manquant d'un rien un second but sur un retourné spectaculaire de Castellan (48e). Le SCO, terriblement amorphe jusque-là, eut alors deux violentes réactions par Edwige dans les pieds duquel Schuth sorti sauva (55e) et un essai de Gaidoz (61e). Dans l'intervalle, Massé avait trop enlevé son tir sur un départ de Combin (60e) qui récidiva à la 70e minute, mais grâce à une sortie judicieuse, Gallina évita le pire. Deux minutes plus tard, une percée spectaculaire de Massé, parti de très loin, s'acheva après un relais avec Castellan par un essai qui loba Gallina avancé.

Les Angevins livrèrent alors en vain un baroud d'honneur, se soldant par quatre corners sans résultat, un essai de Lecœur stoppé par Jeitz (78e) et une occasion manquée par Berdoll (79e) et un tir imprécis d'Antic.

Mais Metz finit le plus fort et Hausknecht, par une reprise lointaine, manqua d'un rien le but délaissé par Gallina (86e).

Metz : mission accomplie

METZ. — Curieux match que Metz-Angers. Il aura fallu la constante application de Metz, son désir de vaincre, son souci offensif et les éclairs de Combin pour la sauver d'un fiasco total sur le plan spectaculaire.

Ce premier match de l'année à Saint-Symphorien manqua par trop de caractère, de rythme, d'intensité et d'enthousiasme de jeu pour éviter cette crispante mièvrerie l'ayant caractérisé et une certaine monotonie dans laquelle il se confina trop souvent.

Il faut être deux en football. Ce ne fut jamais aussi flagrant qu'en ce dimanche froid et gris où le S.C.O. n'a en rien justifié la flatteuse réputation qui est la sienne en Lorraine. Blasée, amorphe, figée, l'équipe angevine, sans accélération, donna l'impression de jouer plus parce qu'il le fallait que pour gagner. Elle donna trop rapidement dans la « baballe », ne rappelant en rien la brillante formation venue la saison dernière contraindre Metz au nul dans son fief. Résigné et sans la moindre ambition, Angers traînerait-il encore les séquelles du malaise interne qu'il vient de connaître ? Ce n'est pas impossible et n'enlève en tout cas absolument rien aux mérites réels de l'équipe de René Vernier.

Le terrain était certes difficile, glissant et de ce fait gênait considérablement les joueurs. Mais ces circonstances de jeu assez inhabituelles favorisèrent un peu les desseins de Metz facilitant son football appliqué, élaboré, une circulation de balle peut-être pas géniale mais efficace et ayant eu le don de priver le plus souvent le S.C.O. du ballon.

C'est en tout cas ce que pensait René Vernier, somme toute assez satisfait de ses hommes et de la discipline de jeu dont ils firent preuve.

Pour Metz, avant sa visite à Strasbourg, la venue de Nice et son voyage à Lyon, le succès, surtout avec les deux points y afférant, était indispensable.

Redoutant le fond de jeu angevin, sa supériorité technique et le poids de son tandem Guillou-Poli, l'entraîneur messin avait décidé de renforcer son milieu de terrain auquel Massé prêta souvent main-forte et où se confina Hausknecht, lequel donna vraiment dimanche sa pleine mesure.

En optant sciemment pour le surnombre, Vernier pensait assurer à son équipe une rationnelle occupation de terrain indispensable pour faire avorter les réactions angevines dès l'ébauche. C'était bien vu.

A Combin, dont c'était le retour en association avec Castellan, était laissé le soin de l'efficacité, de conclure avec la complicité du jeune Tota. Un scénario bien conçu en somme et en fonction, avant tout, des impératifs du moment. On s'en rendit d'ailleurs compte lorsque Combin échoua de peu une première fois.

Mais Nestor n'est pas homme à renoncer et il le prouva par un éclair bien dans son style. Il fit parler la poudre à sa manière et avec ce premier but la cause était entendue.

Le S.C.O. n'était pas dimanche d'humeur combative. A quoi pouvait lui servir son talent ?

A. LEMAY.

Merci à France Football (16 janvier 1973) pour l'article et à johnny rep pour le scan.