ANGERS - RED STAR (1-0)

ANGERS. — C'est dans les cinq dernières minutes de son match contre le Red Star que le S.C.O. d'Angers a gagné la rencontre qu'il ne lui fallait pas perdre. En effet, on connaît les péripéties qui ont agité ces temps derniers l'équipe angevine. Or après tout ce que l'on a dit autour du S.C.O., il convenait que l'équipe remporte les deux points du match qui l'opposait à la formation parisienne. Mais ce succès fut très long à se dessiner. En effet, il ne vint qu'au moment où tout le monde croyait à un match nul. match nul qui, d'ailleurs, n'aurait pas été immérité pour le Red Star, dont l'équipe se montra très habile et très intelligente sous la direction de Simon, Besnard et Ducoing.

Mais, alors que tout le monde pensait donc à ce match nul, c'est l'ex-Angevin Jacques Mouilleron qui fut, malheureusement pour lui, indirectement à l'origine de la victoire de son ancienne équipe. En effet, cinq minutes avant la fin, en voulant passer la balle à son gardien, il tarda trop et dut concéder un corner. C'est sur ce corner qu'Angers, grâce à Poli et Guillou, ce dernier marquant de la tète sur passe de son compère, pu arracher la victoire. Une victoire qui vient à point car, si rien n'est encore tellement terminé à Angers, on peut dire que ce succès va lui faciliter bien des choses.

Angers : on ne se saute pas au cou

ANGERS. - Le S.C.O. respire. Les deux points pris contre le Red Star, même s'ils viennent au moment où on ne les attendait plus, ont un peu clarifié la situation. Raymond Kopa, qui est maintenant complètement installé à Angers et reste très près de son premier club professionnel, était fort heureux de la chose, tout comme le président, le Docteur Kerjean, qui nous disait :

« Ce succès va balayer un peu les miasmes de ces derniers jours. Nous allons nous apercevoir que l'essentiel reste avant tout le football. »

Il est d'ailleurs curieux de noter que ce but permet aux Angevins, avant deux déplacements successifs dans l'Est, de se maintenir à une bonne place. Ce but a été obtenu par Guillou sur passe de son compère Poli qui tenait d'ailleurs la balle de Bourdel, c'est-à-dire que ce sont finalement les trois hommes de base du S.C.O. qui ont contribué à faire la décision sur un corner tiré par Gaidoz.

D'autre part, Gallina, parfois mis en position délicate, a toujours réussi à éviter le pire sauf sur un tir de Pintenat qui fit mouche mais que l'arbitre annula pour un hors-jeu d'ailleurs incontestable.

Quoi qu'il en soit, ce succès va peut-être arranger bien des choses car en fait, même si l'ancien arrière du S.C.O., Alphonse LeGall, a été nommé M. Bons offices, la situation qu'avait connu Angers à la reprise de l'entrainement — contestation de l'entraîneur par les joueurs — ne pouvait s'éterniser. D'ailleurs joueurs et entraîneur ne se sautent évidemment pas au cou mais il semble bien que la situation soit quand même arrangée et que chacun soit près d'y mettre du sien.

LeGall en est fort heureux car il n'a pu refuser de répondre à l'invitation qui lui a été faite de servir en quelque sorte d'arbitre, il ne tient guère à se mettre en avant. Pour lui qui a horreur de la publicité, ce nouveau rôle qui lui est dévolu est très délicat puisqu'il a été appelé pour essayer « d'arrondir les angles » et de tenter de réparer les accrocs qui se sont produits.

Il n'en reste pas moins vrai que quelque chose s'est quand même cassé au S.C.O. et que d'ores et déjà l'entraineur Ladislas Nagy pense qu'il s'en ira en fin de saison. Mais d'ici là, avec la conscience qu'on lui connaît, il continuera à assurer ses fonctions et ses responsabilités dans le meilleur esprit. Et même s'il est amer, les deux points pris devant le Red Star, son ancien club, celui où il débuta comme entraîneur, lui ont fait plaisir. D'ailleurs, dimanche il était avec ses joueurs pour assister au superbe arbre de Noël qu'offrait le club dans les locaux de la maison Peugeot et on avait l'impression que l'atmosphère était à la détente.

Victor PERONI

Merci à France Football (9 janvier 1973) pour l'article et à johnny rep pour le scan.