SAINT-ETIENNE - ANGERS (5-0)

SAINT-ETIENNE. — Saint-Etienne a remporté contre Angers une de ses meilleures victoires de la première partie du championnat qui s'est terminée dimanche soir.

A vrai dire, jouant sur un terrain dont un quart était impraticable, puisque gelé, les avants stéphanois eurent la chance de débuter du côté où le terrain était largement praticable, et dès la 10e minutes, ils imposaient leur rythme aux Angevins.

C'est ainsi qu'à la mi-temps, sous la direction de Jean-Michel Larqué et de Bereta qui s'employaient au mieux à alerter leur jeune camarade de l'attaque, tourbillonnaient comme aux meilleurs jours du Racing-Club de Paris, les Stéphanois marquèrent dès la 10e minute un premier but sur une action de Larqué puis lui-même, dix-huit minutes plus tard accentuait la marque en faveur de son club et à la 39e les Stéphanois bénéficiant d'un penalty assez généreux, ajoutaient ainsi un troisième but.

Juste quelques secondes avant que l'arbitre ne siffle la mi-temps, le jeune Patrick Revelli, qui depuis le début de la rencontre était signalé par ses courses intelligentes, devait inscrire le quatrième but sur un centre de Larqué après avoir dribblé très astucieusement Gallina.

En deuxième mi-temps, alors qu'ils jouaient sur la partie la plus favorable du terrain, les attaquants angevins se montrèrent plus percutants mais n'eurent pas de chance et finalement ne réussirent pas à tromper l'excellent Curkovic.

C'est finalement l'infortuné Lecœur, qui fut d'ailleurs l'un des meilleurs chez les Angevins, qui devait marquer contre son camp, puisque sur une passe de son gardien de but, un faux rebond trompa Gallina et ce fut sur ce score de 5-0 tout de même trop lourd pour Angers, que se termina cette partie, qui fut d'ailleurs très agréable à suivre en dépit de, répétons-le, de l'état du terrain, injouable pour un quart.

Herbin dans ses meubles

SAINT-ETIENNE. - Alors que ses joueurs viennent de partir en vacances, Robert Herbin est satisfait de constater que Saint-Etienne entamera la série des matches retour à la 5e place sur le mêm« plan que l'O. M.

Pour Robby, entraîneur de Saint-Etienne depuis le début de la saison, le parcours qui pouvait être plein d'embûches au départ a été somme toute excellent pour ce jeune entraîneur encore en âge de jouer et de rendre d'immenses services et qui est en fonction à présent, depuis 6 mois.

« Certes, dit-il, nous avons parfois laissé échapper des points çà et là comme à Rennes notamment, mais dans l'ensemble tout a assez bien marché car, d'une part, l'équipe a été judicieusement renforcée avec dans les buts Curkovic, un grand gardien, et Piazza au centre de la défense. D'autre part, si je puis dire, Bereta et Larqué se sont parfaitement complétés pour le commandement de cette jeune équipe. Enfin, les jeunes sur qui j'ai toujours eu une grande influence, savent parfaitement m'obéir. En même temps qu'ils s'améliorent, moi j'apprends en quelque sorte mon métier. Mon travail d'entraîneur m'apparaît sous une plus vaste dimension mais il n'y a réellement pas de problème majeur, nous préparons nos matches dans la sérénité, la tranquillité, la décontraction la plus parfaite. »

Et d'ailleurs, l'éternel sang-froid de Robert Herbin est là pour confirmer ses propos. Ses joueurs ont accompli la moitié du championnat sans le moindre heurt, sans la moindre histoire.

Ayant profité successivement des enseignements de Jean Snella et de Albert Batteux, Robert Herbin à la tête d'une équipe en devenir, mais encadrée, est solidement dans « ses meubles ». Les nouvelles installations stéphanoises sont sans égale en France et sans aucune mesure avec la médiocrité. Herbin donc est en train de faire la synthèse de ses enseignements et d'en tirer la quintessence.

Lorsqu'il est devenu entraîneur de l'équipe qui fut son seul club professionnel, Robert Herbin a signé un contrat de quatre ans. « C'est comme cela, dit-il, que l'on peut faire du bon travail. »

En effet, et l'on peut même penser que bien avant l'expiration de ce contrat, Saint-Etienne rayonnera à nouveau sur le football français car ses dirigeants continuent patiemment à bâtir sur du très solide.

Il n'est pas exagéré de dire que Saint-Etienne avec ses jeunes, son encadrement — Larqué, Bereta étant les seuls d'Herbin sur le terrain —, son entraîneur au style moderne et ses impeccables structures, Saint-Etienne donc est devenu le club pilote du football national.

Victor PERONI

Merci à France Football (19 décembre 1972) pour l'article et à johnny rep pour le scan.