DES ETINCELLES DE VERGNES ET LANDI

ET LE S.C.O. EST ARRÊTÉ

ANGERS - NIMES 0-1


Gaidoz poursuivi par Odasso échoue devant le gardien nîmois Landi. La chance n'était pas avec le S.C.O.


Oui, c'est bien la tête de Bourdel qui vient de jaillir entre Augé et Adams. Mais rien n'y fera. A droite : Lassalette.

ANGERS. — Pour le S.C.O. d'Angers qui pensait prendre le large à la faveur de ce match contre Nîmes samedi, ce fut une soirée de dupes. En effet, les Angevins firent l'essentiel du match et alors qu'ils avaient allègrement entamé la rencontre, semant souvent la panique dans la solide défense nîmoise, ils se trouvèrent soudain menés à la marque à la 24e minute de jeu grâce à une action anodine de Michel Mézy, l'international, qui était en verve et manœuvrait « du pied gauche » avec une remarquable aisance. Il donna une excellente balle à son ailier droit Pircalab qui ayant échappé à la surveillance de Lecoeur adressa un joli centre au « premier poteau » en direction de son avant centre Jacky Vergnes. Celui-ci, très adroitement et sans efforts apparents, glissa merveilleusement la balle dans le coin gauche en haut des buts de Gallina qui, jusque-là, n'avait nullement été inquiété.

Ce fut la stupeur et aussi la fureur dans le stade car quelques minutes auparavant l'arbitre n'avait pas sifflé ce que les spectateurs et les joueurs du S.C.O. pensaient devoir être un penalty lorsque sur un centre de Lecoeur pour Edwige bien placé à la réception, Adams s'affala de tout son long les deux mains sur le ballon.

Mais la fureur allait s'enfler lorsque en seconde mi-temps Gaidoz qui filait au but fut abattu par Odasso sans que la faute fut sanctionnée.

Ainsi les Angevins qui firent le maximum pour refaire leur retard et se heurtèrent à de multiples chicanes eurent-ils l'impression d'avoir été lésés par l'arbitre. Certes, ils n'en voulaient nullement aux Nîmois « qui avaient remarquablement bien joué le coup », tirant plus ou moins le rideau après avoir marqué, mais ils en voulaient au directeur de la rencontre qui, fait très exceptionnel à Angers, quitta le stade par une porte dérobée et dans une voiture de la police.

Pourtant il n'y a pas que l'arbitre qui se mit ainsi sur la route des Angevins. Landi, un Landi des grands jours eut également des interventions déterminantes. Ce fut à la vérité un show Landi comme le remarquait notre ami photographe André Lecoq, bien placé on en conviendra pour parler des prouesses du gardien nîmois. Landi donc commença son véritable festival lorsque son équipe eut marqué son but. Il arrêta d'abord un terrible tir soudain de Poli qui reprenait de volée un centre de Berdoll, il arrêta ensuite Gaidoz qui filait balle au pied sur une action de Edwige-Guillou, puis se trouva à point nommé sur corner — un corner concédé par... Vergnes ! — pour arrêter magistralement un tir fantastique de Berdoll. D'autre part il fut sauvé à deux reprises par son jeune arrière Moretti qui au dernier moment avait pris dans l'équipe la place de Kabile, blessé. Ce fut d'abord sur un tir si puissant de Guillou que Landi ne put que relâcher le ballon. Au moment même où Berdoll qui avait bien suivi allait s'en emparer, Moretti dégagea en corner. La deuxième fois alors que sur un centre d'Edwige, une feinte de Guillou, Berdoll voyant l'ouverture avait tiré, le ballon rebondit sur le pied de Moretti qui se trouvait sur la ligne de but ! C'est assez dire que cela chauffait pour Nîmes. Sans parler d'un tir de Lassalette sur une ouverture de Lecoeur s'écrasant sur la transversale. Pourtant c'est encore Vergnes qui se trouva à deux doigts de marquer un second but pour Nîmes. Mais cette fois-ci Gallina avec quelque difficulté put néanmoins parer au danger.

Les Angevins s'évertuèrent donc en pure perte à essayer de sauvegarder quatorze mois d'invincibilité à domicile et chose curieuse ils tombèrent devant Nîmes, qui était leur dernier vainqueur à Jean-Bouin en 1971. Firoud, ce lutteur passionné, qui avait préparé son affaire de main de maître était ravi de ce succès qui lui permet d'envisager des lendemains bien meilleurs et pour commencer d'espérer prendre encore deux points demain en recevant Bordeaux. Il était réjoui parce que son équipe — tout au moins sa défense et aussi Michel Mezy — semble avoir retrouvé ce « jus » qui jusqu'ici paraissait absent.

Quant à l'équipe d'Angers dont c'est la première erreur de parcours en championnat elle conserve néanmoins l'essentiel, c'est-à-dire la première place, mais à égalité avec Nice. « Alors regrettait Poli, que nous aurions pu compter quatre points d'avance sur l'O.M. »

Car c'est malgré tout l'O.M. qui resta en point de mire à Angers.

Victor PERONI

Merci à France Football (3 octobre 1972) pour l'article et à johnny rep pour le scan.