NAGY : " POURQUOI PAS ? "

ANGERS. — Ladislas Nagy est né le 16 décembre 1932 à La Tronche. Il fit ses premières armes professionnelles à Grenoble dont l'entraîneur était alors Robert Lacoste, aujourd'hui directeur sportif du SCO.

Il porta ensuite les couleurs de Nancy, du Red Star, du Stade Français, d'Aix-en-Provence et de Cannes. Il était un gardien de but très doué qui bénéficiait en plus d'une remarquable détente, d'une valeur athlétique exceptionnelle. Il eut d'ailleurs les honneurs de la sélection, remplaçant en équipes de France A et B. Il devint entraîneur fédéral après une belle cinquième place dans un stage très relevé dont Collot avait été le major.

Quant à Angers, Nagy constata les qualités des joueurs qui étaient mis à sa disposition, il pensa tout de suite :

« Si je ne réussis pas quelque chose avec ces garçons-là, je n'aurai plus qu'à changer de métier. »

Et son espoir s'est réalisé car la belle réussite actuelle du SCO, c'est aussi sa réussite à lui... Ce ne fut pas toujours aisé car il prenait une succession difficile : Lucien Leduc, c'est bien connu, est adoré de ses joueurs partout où il passe. Mais par son travail, par la confiance qu'il ne cesse d'afficher et qu'il finit par communiquer, par la bonne ambiance qu'il cherche à maintenir, par ses résultats enfin, Nagy a gagné la partie...

Quand le tirage au sort de la Coupe de l'UEFA attribua au SCO Dynamo de Berlin, il fit d'abord la grimace, il aurait bien aimé aguerrir ses gars aux sévérités européennes avec un premier tour plus facile, mais il s'est vite fait une raison :

« Après tout, dans une telle compétition, le but à poursuivre c'est de réussir un exploit, alors autant commencer par un gros morceau. »

Les Allemands ont délégué des observateurs à Angers pour les matches contre Metz et contre Sedan. Nous avons demandé à Nagy pourquoi, lui, ne s'était pas déplacé.

« Si le Championnat de la R.D.A. avait été commencé, je serais allé voir Dynamo jouer à l'extérieur. Or il se trouve que nos adversaires, à défaut de Championnat, n'ont joué depuis la reprise que des matches amicaux en utilisant, non pas leur équipe-type, mais tout leur effectif. Au lieu de notions exactes, je n'aurais donc retiré du voyage que des idées vagues et peut-être fausses. Une mauvaise chose donc. Je préfère m'en tenir à la réputation des Berlinois et à leurs résultats de la saison passée. Je sais ainsi que ce sera difficile et je prépare mes garçons en conséquence.

- Pensez-vous à la qualification ?

- Franchement oui. J'espère que nous gagnerons chez nous. Si c'est avec deux buts d'écart, il faudra nous secouer sérieusement pour nous éliminer au match retour. Or ma défense est bonne, alors je lui ferai confiance. Et puis même à Berlin, j'ai de quoi faire quelque chose. Alors pourquoi pas ? »

Sa belle santé, Nagy en somme l'a déjà communiquée à son équipe. - Y. R.

Merci à France Football (12 septembre 1972) pour l'article et à johnny rep pour le scan.