Mercredi 20h30 à Angers

Le S.C.O. fait bouillir l'Anjou

ANGERS. — C'était le rêve de Nagy et de ses joueurs : être toujours en tête du classement pour accueillir les Allemands de Berlin F.C. Dynamo. Pour réussir, il y eut à franchir un écueil difficile : le voyage à Bordeaux. Cet écueil a été franchi victorieusement et même si le premier quart d'heure fut difficile, tous les observateurs étaient bien d'accord, le S.C.O. avait mérité sa victoire sur les Girondins.

C'est ainsi que Swiatek, dirigeant bordelais, put dire à son ami Robert Lacoste, le directeur sportif angevin :

« Vous avez fait ici meilleure impression que Saint-Etienne qui pourtant avait beaucoup plu... Si vous avez confiance en vous, je vous crois très capable de réaliser une belle performance face à vos adversaires berlinois. »

Lacoste et Nagy ont répété ces propos à leurs joueurs et s'efforceront jusqu'à mercredi de fortifier cette confiance.

DYNAMO BERLIN : DU SOLIDE !

Mais ils s'attachent aussi à bien les persuader que l'adversaire sera fort et que, pour en venir à bout, il faudra se surpasser. Le Berlin F.C. Dynamo possède en effet une carte de visite édifiante : vice-champion de la R.D.A. en 1971 (derrière Dresde) et en 1972 (derrière Magdebourg). La saison dernière, battu en finale de Coupe par Dresde qui était aussi vainqueur du championnat et donc qualifié en Coupe d'Europe des clubs champions, Dynamo fut ainsi désigné pour participer à la Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe (comme Bastia cette année en France).

C'était la première apparition du club berlinois en compétition européenne et ce fut une série d'exploits : qualification aux dépens de Cardiff après deux nuls et une série favorable de penalties ; qualification aux dépens de Beerschot d'Anvers après une victoire en Belgique (3-1) ; qualification aux dépens du club suédois Atvida-berg (2-0, 2-2) en quart de finale, puis en demi-finale contre Dynamo Moscou, deux matches nuls et élimination seulement par la série de penalties.

De quoi réfléchir bien sûr.

UN AVANTAGE POUR ANGERS

Il se trouve pourtant que le S.C.O. bénéficiera d'un avantage sur le plan de la préparation : le championnat de l'Allemagne de l'Est ne commencera que le 16 septembre et jusqu'ici les Berlinois ont dû se contenter de matches amicaux qui les ont montrés en forme seulement moyenne : victoires sur Sparta de Sofia (3-1) et sur Dynamo de Minsk (1-0) mais défaite devant les Polonais de Byov (3-1) et match nul avec les Polonais de Rostov (2-2). En outre, le meilleur buteur 1971-1972, Schulenberg, sélectionné pour le tournoi olympique, ne sera pas revenu à temps pour le voyage à Angers.

Les Angevins qui ont joué cinq matches de championnat et qui espèrent être, au complet seront mieux lotis.

DANS LA CAMPAGNE DE L'ANJOU

Pour mettre le maximum d'atouts de son côté, Ladislas Nagy, après un dernier entraînement avec ballon lundi matin, emmènera tout son monde au vert dans un hôtel confortable de la campagne de l'Anjou.

Mardi et mercredi matin, promenades dans les bois, détente et jeux seront à l'ordre du jour. Le départ pour le stade se fera deux heures seulement avant le coup d'envoi.

L'entraîneur angevin espère done pouvoir aligner son équipe-type de ce début de saison. Le seul problème aurait pu concerner Edwige qui, à Bordeaux, quitta le terrain après 70 minutes de jeu, sentant se réveiller l'élongation récoltée contre Sedan. Mais le petit Guyanais bien soigné va beaucoup mieux et il espère fermement être présent.

Le S.C.O. alignera ainsi : Gallina, Bourdel, Damjanovic, Fiévet, Lemée, Guillou, Poli, Gaidoz, Lassalette, Edwige, Antic. Lecoeur sera le douzième homme. Sur la feuille de match figureront aussi le deuxième gardien Gouraud et l'attaquant Berdoll.

Comme la force de l'équipe allemande tient d'abord à la solidité de sa défense (vingt buts seulement en 26 matches de championnat la saison dernière), le résultat dépendra en partie de la réussite offensive des Angevins.

Pour ce match qui obtiendra un succès populaire considérable (25.000 personnes sont prévues), le S.C.O. fait donc preuve d'une confiance raisonnée mais, semble-t-il, justifiée.

Merci à France Football (12 septembre 1972) pour l'article et à johnny rep pour le scan.