ANGERS : DE CURIEUSES SERIES

Le S.C.O. d'Angers qui a terminé 5e du championnat est le prolongement sur le plan professionnel du S.C.O. amateur, club de division d'honneur. Menacé de descendre en promotion, le S.C.O. devint professionnel en 1945. Il accéda à la Division I à la fin de la saison 55-56 et fut finaliste de la Coupe de France en 1957.

Quatrième en 58 derrière Reims, Nîmes et Monaco ; troisième en 67 derrière Saint-Etienne et Nantes, le S.C.O. redescend en 1968 et remonte l'année suivante jouant également une demi-finale de coupe contre le futur vainqueur de la compétition, l'O.M.

Quatrième en 72 et qualifié pour la Coupe de l'U.E.F.A., il est éliminé au premier tour par Dinamo de Berlin Est.

Cette saison, le S.C.O. avait démarré en trombe par une brillante série de sept matches sans défaite qui s'acheva le 20 septembre à Nice par un très joli succès (4-2) qui lui donnait seul la première place du classement. Devient donc leader unique devant Nice et l'O.M.

Mais c'est ensuite une série inverse : sept matches sans victoire, série qui commence par une défaite à Angers devant Nîmes. C'est seulement le 19 novembre que le S.C.O. rétablit quelque peu la situation grâce à trois matches sans défaite. Mais c'est ensuite un 5-0 à Saint Etienne et un 2-0 à Metz.

Fort heureusement et après quelques remous entre les joueurs et l'entraîneur, Angers redémarre de plus belle : onze rencontres sans défaite avant de s'incliner devant l'O.M.

Avec un peu plus de constance, Angers aurait pu terminer avec quelques points de plus. C'est l'équipe qui a - malgré de nombreuses blessures de certains titulaires - utilisé le moins de joueurs : 17 joueurs.

Gallina et Bourdel ont disputé tous les matches (38). Viennent ensuite : Guillou (37), Edwige (36), Damjanovic et Antic (34), Gaidoz (33), Lecœur (31), Berdoll (27), Brulez (26), Poli (25), Lemée (24), Fiévet (17), Le Chatelier (14), Lassalette et Cassan (13), Bédouet (1).

Son premier buteur est Edwige qui a réussi 13 buts, et le second Antic 10 buts dont six au cours des matches retour ; puis viennent : Lemée (5) ; Berdoll (4) ; Bourdel (3) ; Damjanovic, Lassalette, Guillou, Poli (2) ; Cassan et Lecœur (1). Quatre hommes ont en fait « tenu » l'équipe du S.C.O. : Gallina gardien de classe internationale trop ignoré des sélectionneurs, le capitaine Bourdel qui à 33 ans a réussi - à divers postes au gré des trous à boucher - une de ses toutes premières saisons se comportant réellement en grand capitaine et le tandem Poli-Guillou remarquablement complémentaire, mais qui fut hélas dissocié pendant 13 matches car Poli fut longtemps indisponible au moment même où l'équipe repartait comme en début de saison.

Ces deux hommes ont été néanmoins les « baromètres de l'équipe » orientant toujours le jeu grâce à leur parfaite technique et à leur intelligence du jeu. Poli est plus ardent, Guillou plus posé, mais les deux se sont montrés toujours très efficaces dans la construction d'un football agréable qui depuis de nombreuses saisons, est l'apanage d'Angers.

Ladislas Nagy l'entraîneur a connu quelques problèmes avec son équipe lorsque celle-ci a disputé sept matches sans connaître la victoire et en ne réussissant qu'un seul but au cours de ces sept rencontres, mais néanmoins il a fait du bon travail compte tenu des difficultés qu'il a connues.

« J'aurais aimé, dit-il, que l'équipe puisse de nouveau se qualifier pour une coupe européenne, car elle méritait une autre chance. En effet en principe nous aurions dû triompher cette saison de l'équipe de Dinamo Berlin. Mais en fait c'était la première fois que le S.C.O. affrontait une compétition européenne et il manquait d'expérience. C'est dommage ! »

Merci à Football Magazine (le roman du championnat, juillet 73) pour l'article et à Rodighiero pour les scans.