ANGERS, REVEILLE-TOI !

Reportage de Philippe TOURNON

Photos André LECOQ

De gauche à droite : Nagy, Fiévet, Lemée, Gaidoz, Cassan, Edwige, Guillou, Lecoeur, Damjanovic, Bourdel, Le Chatelier (?), Poli, Gallina, Gouraud. (Un petit clic sur la photo et une plus grande va s'ouvrir dans une autre fenêtre.)

Qui pourrait le nier ? Il existe dans le football français un « phénomène Angers ». Un phénomène d'autant plus bizarre et difficile à analyser qu'il ne repose sur aucune donnée concrète mais seulement sur une impression, une réputation, un style peut-être, un environnement plus sûrement.

Car enfin, le Sporting Club de l'Ouest Angers n'a jamais tenu dans notre football une place de tout premier rang. Ses moyens n'ont jamais rien eu d'exceptionnel, son histoire est simple, presque banale... sans histoires. Des titres, il n'en a guère, si ce n'est celui, dont il se serait volontiers passé, de champion de Division II au terme de la saison 68-69. Ses recettes, ses affluences, sont relativement modestes, sans doute pas catastrophiques, mais tout juste suffisantes, pour « joindre » les deux bouts. Et pourtant depuis le premier jour de professionnalisme, pas un de ceux qui ont porté le maillot blanc du S.C.O. ne peut dire qu'il n'a pas été payé rubis sur l'ongle, avec une régularité infaillible, le dernier jour de chaque mois. Et les dettes, au siège du club angevin, on ne sait pas ce que c'est.

Alors pourquoi parler de cet Angers... dont on ne parle près que jamais ? Pour réparer un oubli ou une injustice ?

CETTE FAMEUSE DOUCEUR ANGEVINE

Sans doute, mais aussi pour essayer d'aller au cœur du problème, de comprendre pourquoi et comment Angers a pu vivre ainsi pendant plus de vingt ans dans une indifférence presque générale, semblant se satisfaire des commentaires élogieux émis à la suite de la majorité de ses productions, tant à domicile qu'en déplacement.

C'est Jacky Leméé qui nous tenait récemment les propos suivants : « Ça va faire un an que je suis à Angers, et je ne vois pas les saisons passer ! L'hiver il ne fait jamais vraiment froid, l'été on ne souffre jamais de la chaleur : les saisons se suivent et se ressemblent. On se trouve pris dans une ambiance feutrée, dans une ville de province encore assez attachée à la notion de « bourgeoisie ». Les traditions sont solidement établies et la ville n'est pas assez étendue pour que tout le monde ne soit pas au courant de tout. Il y a incontestablement un climat angevin que je n'avais encore rencontré nulle part ».

Comme en écho à ces remarques d'un néo angevin, voici l'opinion, qui ne manque pas d'intérêt du capitaine du S.C.O., Pierre Bourdel, débarqué un beau jour de son Béziers natal, dans la province d'Anjou : cela fait maintenant 9 ans et tout laisse à penser que le solide arrière du S.C.O. s'établira définitivement à Angers où il a ouvert voici quatre ans un magasin d'articles de sport. « Oui, je viens du Midi où les gens sont volontiers exubérants, où un public, aussi maigre soit-il, manifeste bruyamment ses sentiments et ses états d'âme. Qu'il soit content ou mécontent, le public méridional le montre, et sur un terrain nous le percevons parfaitement.

Or — et c'est la première chose qui m'a frappé à Angers - le public semble étrangement indifférent à tout ce qui peut se passer sur le terrain. De temps en temps, un murmure d'approbation ou de réprobation, quelques applaudissements chichement distribués... Quant aux « Allez Angers » ou « Allez S.C.O. », il faut vraiment que l'événement soit tout à fait exceptionnel ou nos mérites particulièrement évidents, pour que l'on en entende.

Au début j'ai été assez déçu de cette attitude. Je me disais que le public angevin était vraiment difficile à faire vibrer et que nous n'étions pas encouragés comme la plupart des autres équipes de Division I. Et puis, au fur et à mesure que je découvrais Angers et les Angevins, je me rendais compte qu'il s'agissait, en fait, d'une mentalité bien particulière, que tous ces gens-là connaissaient et appréciaient le football comme tous les autres Français, mais qu'ils ne s'extériorisaient pas facilement. C'était une question de caractère. »

René Gallina, qui possède lui aussi une solide expérience angevine - six ans déjà - vole au secours de son capitaine.

« Oui, cette fameuse douceur angevine dont on parle tant, je vais finir par croire qu'elle existe ! Au début, quand je suis arrivé de Nice, j'étais assez sceptique sur mes possibilités d'adaptation à cette vie tranquille, presque monotone, dans une ville et province où il ne se passait pratiquement rien. Et puis que je m'y suis fait, très bien même. J'ai apprécié ce calme, cette quiétude. Oh, bien sûr, le soleil me manque parfois, il ne brille pas trop souvent par ici, mais on finit par ne plus s'en rendre compte.

« TOUS ETAIENT TOUCHES »

Ainsi deux Méridionaux, sont-ils devenus en quelques années presque plus Angevins... que les Angevins d'origine. C'est là un phénomène qui mérite réflexion et qui amène tout naturellement à se demander si le football lui-même à Angers, n'est pas marqué, dans son expression même, par ces caractéristiques climatiques et psycho-sociales du pays d'Anjou.

Car finalement, le football, qui de tous temps fut pratiqué au S.C.O. n'est-il pas d'abord un football de « stylistes », un football où la manière semble tenir une place plus importante que le résultat ?

Une nouvelle fois, Pierre Bourdel, nous fait profiter de sa longue expérience angevine : « En neuf saisons, j'ai vu défiler bien des joueurs. A leur arrivée, ils avaient tous leurs caractéristiques, leurs qualités et leurs défauts. Et puis, de semaine en semaine, je les voyais fondre leur jeu dans le creuset de la collectivité angevine et se mettre plus ou moins rapidement au diapason d'une équipe où le jeu collectif et le souci de la construction ont toujours été à l'honneur.

Ce n'est pas la peine de chercher bien loin ; il n'y a qu'à voir ce que j'étais lorsque je suis arrivé à Béziers et ce que je suis devenu ! Du joueur essentiellement physique et athlétique que j'étais à 22 ans, Angers a fait un défenseur dont la technique n'a cessé de s'améliorer et qui, dès qu'il est en possession de la balle, songe à contre-attaquer avec lucidité.

Mais, alors-là, je crois qu'il ne faut pas mettre tout ça sur le compte du climat et du pays. S'il est vrai que l'on peut établir certaines liaisons entre le style de l'équipe et le style de vie des Angevins - un même amour du travail bien fait, un même esprit rationnel, une même tranquilité apparente - il ne faut pas oublier que le S.C.O. a toujours eu des entraîneurs qui n'ont cessé d'encourager la pratique d'un certain football très collectif résolument tourné vers l'offensive. Aidés, d'ailleurs, en cela, par la présence constante d'une majorité, dans l'équipe, de très bons techniciens.

Une petite évolution s'est dessinée depuis un an avec l'arrivée de Nagy qui a jugé indispensable d'organiser plus sérieusement notre jeu en défense, sans toutefois remettre en cause les principes de jeu qui ont caractérisé de tous temps le style angevin ».

Il serait stupide de faire comme l'autruche et de s'enfouir la tête dans le sable pour ne pas avoir à aborder les problèmes que pose inévitablement cette nouvelle orientation.

D'autant qu'une partie de la presse angevine ne se fit pas faute d'ameuter l'opinion sur les conceptions « bétonnantes » que l'ancien gardien de Nancy entendait, disait-elle, faire adopter au S.C.O.

DES RETOUCHES INDISPENSABLES

On se doute bien que Ladislas Nagy a des arguments à faire valoir !

« Quand je suis arrivé à Angers au début du mois de janvier 1971, alors que Lucien Leduc venait de partir pour Marseille, je me suis bien gardé de révolutionner quoi que ce soit dans une équipe que je connaissais relativement peu.

J'ai été séduit, d'emblée, par la valeur de son jeu collectif et par le niveau technique de la très grande majorité des joueurs. Il eut été stupide de ma part de vouloir remettre en cause toutes ces notions qui avaient fait leurs preuves et auxquelles je savais les joueurs très attachés.

Je me suis donc simplement efforcé d'améliorer certains points que je pensais perfectibles, c'est-à-dire, d'une part une meilleure résistance physique par un entraînement un peu plus poussé et, d'autre part, une plus grande sûreté défensive par le « décrochage » d'un des deux arrières centraux dès que nous avions perdu le ballon.

Je n'avais pas été long à me rendre compte que si l'équipe n'arrivait pas à faire la décision, grâce à son très bon jeu collectif et à sa technique d'ensemble, pendant la première mi-temps, elle se trouvait ensuite exposée aux plus graves déconvenues du fait de sa résistance physique limitée et de son système de défense trop approximatif, trop lâche. L'équipe encaissait, en moyenne, trois buts et demi par match et dans ces conditions, nous ne pouvions guère prétendre faire beaucoup de résultats.

Angers était devenue l'équipe dont on disait qu'elle jouait « remarquablement au ballon »... mais qui perdait beaucoup plus de matches qu'elle n'en gagnait.

C'est pourquoi j'ai insisté auprès des dirigeants, à la fin de la saison dernière, pour que le club s'attache les services d'un arrière central de grande valeur et de métier, qui soit capable de stabiliser la défense, de lui donner l'assise qui lui faisait défaut.

Je ne pense pas me tromper en disant que nous avons eu la main particulièrement heureuse avec Damjanovic.

Faisons des comparaisons sur les matches aller de la saison 70-71 et sur ceux de la présente saison : nous avons marqué autant de buts et nous en avons pris moitié moins. Nous n'avons encaissé jusqu'à présent que sept buts sur notre terrain du stade Jean-Bouin.

Je ne veux pas avoir raison à tout prix, mais je pense sincèrement, qu'il s'agissait là d'aménagements indispensables.

Evidemment, au début les joueurs ont un peu sourcillé quand il s'est agi de s'entraîner plus durement, plus longuement qu'ils ne le faisaient auparavant. Mais je pense les avoir maintenant convaincus de la nécessité des efforts que je leur avais alors demandés... et que je leur demande encore.

Je crois que nous sommes parvenus aujourd'hui à un équilibre raisonnable entre la manière et l'efficacité.

Mais quand je parle d'efficacité je pense surtout à la défense car pour ce qui est de l'attaque, je persiste à penser que l'équipe est encore très perfectible. Compte tenu, surtout, de la valeur des hommes du milieu de terrain et du nombre et de la qualité des occasions de but qu'ils ménagent à leurs attaquants de pointe. Je crois que c'est plus un problème d'hommes qu'un problème d'organisation. C'est sur ce problème que nous allons devoir faire porter nos efforts dorénavant ».

On le voit, le S.C.O. Angers semble avoir supporté avec assez de bonheur... et de réussite la petite greffe physique et tactique que Nagy estimait indispensable.

La situation des Angevins en championnat est plus que satisfaisnante et s'il n'y avait eu cette malencontreuse élimination de la Coupe en trente-deuxième de finale par Angoulême - une élimination qui prive le club de recettes substancielles surtout si les huitièmes, avec matches aller et retour avaient été atteints - il aurait été permis, d'ores et déjà de dresser un bilan sportif positif de cette saison 1971-72.

CE PUBLIC QUI NE VIENT PLUS

Nous disons bien « bilan sportif » car sur un autre plan, celui du public, donc des affluences et des recettes, l'on est en train de se poser, dans les sphères dirigeantes du S.C.O., tout un tas de questions dont les réponses amènent à envisager ni plus ni moins le problème de la survie d'un club professionnel à Angers !

Sur ce chapitre, nul n'est mieux documenté que le directeur sportif Robert Lacoste, qui, depuis sept saisons, assure la bonne marche du club angevin avec, dans la gestion, un soin et une conscience dignes de tous éloges.

« Là aussi, il suffit de regarder les chiffres pour être fixé.

Moyenne de spectateurs pour la saison 66-67 : 8.150. En 67-68 : 5.623. En 68-69 : 5.100. En 69-70 : 5.908. En 70-71 : 5.001. En 71-72 : nous sommes actuellement en dessous de 6.000.

La municipalité a beau être à nos côtés ce ne sont pas avec des assistances de ce niveau que l'on peut prétendre avoir une grande équipe.

Et pourtant, au cours de ces cinq dernières années, nous pensons avoir donné au public angevin plus de motifs de satisfaction que de désanchantement.

Alors, nous nous posons la question : que faut-il faire pour sortir le public de chez lui et l'amener à venir au stade. C'est vrai que nos installations ne soni ni très modernes, ni très confortables, que notre stade n'est pas un vrai stade de football, que les spectateurs sont relativement loin des joueurs, mais je ne pense pas que ce soient là des raisons essentielles.

Plus encore peut-être que les autres Français, l'Angevin est difficile à faire bouger. Il a ses petites habitudes et il n'en sort pas comme ça.

S'il pleut ou si le thermomètre approche du zéro, il reste chez lui.

S'il fait à peu près beau, il va à la campagne.

S'il fait très beau, il va à la mer !

Quand vous pensez que pour la venue de Marseille, il n'y avait même pas 7.000 spectateurs, c'est à désespérer ! Le dimanche suivant, nous avons certes été battus à Rennes, mais d'un avis unanime, loin de démériter, nous avions fait un bon match.

Le prochain visiteur au stade Jean-Bouin avait beau être le modeste Ajaccio, on pouvait quand même penser que, au moins quatre à cinq mille Angevins viendraient voir leur équipe dont le comportement était plus qu'honnête depuis le début des matches retour. Eh bien, savez vous combien nous avons enregistré d'entrées ? A peine plus de quinze cents ! Ah oui, bien sûr, il pleuvait...

Tenez, savez-vous les réflexions que nous entendions lorsque nous caracolions en tête de la Division II ? Pourquoi aller au stade... on va encore les voir gagner et faire un carton ! ».

C'en est arrivé à un point que je me demande si, même avec Skoblar et Keita dans notre ligne d'attaque - à supposer que nous ayons les moyens de les acquérir, ce qui est loin d'être le cas ! - eh bien, même là, je me demande si ça suffirait à faire venir le public ou si les gens ne s'en lasseraient pas une fois qu'ils les auraient vus deux ou trois fois !

Non je n'exagère pas !

Alors, compte tenu de tout cela, le S.C.O. est un club au ambitions forcément limitées. On a de quoi vivre, on ne doit de l'argent à personne, mais ça ne va pas plus loin.

Jusqu'à l'instauration du contrat à temps, à l'époque par exemple où M. Doizé était président, le club arrivait à vivre de ses transferts. Avec la somme rapportée par le transfert d'un bon élément, nous pouvions acquérir deux ou trois joueurs jeunes et prometteurs.

La saison passée encore, le transfert de Dogliani à Bastia et les départs de Mouilleron et de Poulain, nous ont permis de faire venir Damjanovic.

Mais au mois de juin prochain les contrats de Bourdel, Roy, Kovacevic et Fievet arrivent à expiration.

Nous n'aurons certainement pas les moyens de les retenir tous les quatre. Il faudra choisir... et nous n'avons droit qu'à un minimum d'erreurs !

Pour ce qui est des installations et de l'encadrement, c'est pareil : nous ne sommes pas équipés comme un club professionnel digne de ce nom devrait l'être. Si nous arrivons à nous « débrouiller » tant bien que mal au niveau des pros, la situation est dramatique en ce qui concerne nos jeunes.

Prenez l'exemple de Berdoll qui est arrivé de Trélazé il y a deux ans, pétri de qualités qui ne demandaient qu'à être travaillées. Que lui a-t-on apporté de plus qu'il n'avait déjà ? Pratiquement rien !

Nous avons fait signer cette année quatre ou cinq des cadets qui ont remporté en juin dernier la Coupe nationale avec la Ligue de l'Atlantique. Nous avons là un capital en or, mais que nous ne sommes pas capables de faire fructifier faute de moyens.

Quant à notre école de football c'est plus une garderie qu'une école.

Ah, donnez-moi seulement une moyenne de 8 - 9.000 spectateurs et vous verrez... ».

A L'HEURE DE L'EUROPE

Robert Lacoste a eu le mérite de situer le problème à son véritable niveau, de l'aborder de face, sans complaisance aucune. Avec la froide lucidité de l'homme chargé d'une gestion de jour en jour plus difficile.

Si tous les dirigeants du S.C.O. ne vont pas aussi résolument au cœur du problème tous sont bien conscients de la précarité de la situation. Mais tous aussi, comme le docteur Kerjean, président depuis deux ans, veulent croire en des jours meilleurs.

« Nous avons la chance, souligne le Dr Kerjean, de pouvoir compter sur une municipalité qui a toujours été à nos côtés. La subvention annuelle de 30 à 40 millions AF constitue avec nos recettes, notre seul moyen d'existence. Nous ne comptons pour l'instant, sur aucune aide extérieure industrielle ou commerciale. Si, du jour au lendemain, pour une raison ou pour une autre, la municipalité abandonnait le S.C.O., c'en serait fait du football professionnel à Angers. On peut penser ce que l'on veut d'une telle situation, mais c'est ainsi.

Il devient impératif dans un premier temps, de ramener le public au stade. Ce n'est pas facile, car le Français douillettement installé chez lui, répugne à tout effort, d'une manière générale. Et il faut bien dire que nous ne sommes pas, présentement, en mesure de lui offrir, un bien grand confort. Mais c'est là un problème qui n'est pas spécifiquement angevin.

Angers et son agglomération représentent un potentiel d'environ 200.000 spectateurs : il n'y a pas de raisons que nous ne puissions pas arriver à une moyenne d'à peu près 10.000 par match.

Un groupe de supporters très dynamiques, s'emploie actuellement à faire renaître autour du S.C.O. un climat d'intérêt sinon de passion et il peut faire beaucoup.

Je crois aussi que le public angevin est un peu lassé de voir toujours les mêmes équipes, les mêmes visages. Il lui faudrait quelque chose d'exceptionnel pour le réveiller.

Ce quelque chose, je crois que ce peut être la participation du S.C.O. à la Coupe de l'U.E.F.A. Pour cela allez vous me dire, il faut que nous terminions pour le moins, dans les cinq premiers du championnat.

Et bien, je vais peut-être vous sembler optimiste, mais c'est un objectif que je crois accessible dès la fin de cette saison compte tenu des résultats que nous avons obtenus jusqu'ici et des progrès que l'équipe est encore capable d'accomplir.

Je veux croire, quoi qu'il en soit, que cette désaffection du public angevin n'est que passagère, car la municipalité a beau nous assurer qu'elle ne nous laissera pas « tomber », il ne serait pas possible de continuer indéfiniment avec des affluences du style de celles que nous avons enregistrées contre Monaco ou contre Ajaccio. »

Partis pour vanter les mérites de cette attachante équipe angevine, nous en sommes arrivés par le biais des conversations, des déclarations des uns et des autres, à brosser finalement un tableau assez peu encourageant de ses perspectives à moyen et court terme.

Ses mérites, n'en sont que plus grands maintenant, que l'on connaît les difficultés de toutes sortes dans lesquelles se débattent ceux qui en ont la responsabilité, de continuer à maintenir un certain football unanimement apprécié.

Au fond, le public angevin a peut-être été trop gâté. Et connaissant toutes les immenses possibilités de ses joueurs, il en est peut-être venu à ne plus rien leur pardonner et à faire la fine bouche au moindre écart.

Si le mal n'est pas plus profond que cela - et on le souhaite - ce n'est pas bien grave : toutes les grandes passions ont traversé des tempêtes.

Et après l'orage, le soleil brille toujours de nouveau.


Jean-Marc Guillou (au premier plan) et Albert Poli mènent la barque angevine avec un talent que personne ne leur conteste.


Ladislas Nagy et Robert Lacoste : l'entraîneur et le directeur sportif du S.C.O. Angers forment une équipe solide et efficace.


Jacky Lemée chez lui, avec son superbe chien Zacky : la joie de jouer à Angers.


Pierre Bourdel, le capitaine du S.C.O., dans son magasin d'articles de sport avec son fils Paul.

AUX COMMANDES

Président : Docteur Kerjean.
Vice-présidents : MM. Eveno et Lebaron.
Trésorier : M. Doizé.
Membres : MM. Berthon, Marchal, Lodé, Keller, Thieulin, Bergeon, Le Gall.
Directeur sportif : Robert Lacoste.
Entraîneur : Ladislas Nagy.

16 ANGEVINS POUR UNE PLACE EUROPEENNE

Berdoll Marc, 18 ans, avant centre, 1,73 m, 71 kg.
Bourdel Pierre, 32 ans, arrière, 1,80 m, 75 kg.
Cassan Michel, 22 ans, demi, 1,69 m, 60 kg.
Damjanovic Milan, 28 ans, arrière, 1,80 m, 75 kg.
Edwige Eric, 26 ans, ailier, 1,65 m, 65 kg.
Fievet Roger, 28 ans, arrière, 1,74 m, 67 kg.
Gaidoz Jean-Paul, 29 ans, avant centre, 1,78 m, 70 kg.
Gallina René, 26 ans, gardien, 1,76 m, 72 kg.
Gouraud Alain, 25 ans, gardien, 1,78 m, 75 kg.
Guillou Jean-Marc, 26 ans, demi, 1,76 m, 75 kg.
Kovacevic Vladimir, 31 ans, avant, 1,69 m, 68 kg.
Lechatelier Beaudouin, 20 ans, arrière, 1,68 m, 67 kg.
Lecœur Jean-Yves, 23 ans, arrière, 1,78 m, 79 kg.
Lemée Jacky, 25 ans, demi, 1,71 m, 73 kg.
Poli Albert, 26 ans, demi, 1,74 m, 72 kg.
Roy Yvan, 28 ans, ailier, 1,72 m, 68 kg.

EN LETTRES D'OR

Le Sporting Club de l'Ouest Angers, club omnisports, a été fondé en 1919. La section football y vit le jour en 1925 et le titre de champion de France amateurs en 1943 fut le couronnement de cette époque jalonnée de divers titres et coupes régionaux.

En 1945, le S.C.O. adhérait au professionnalisme et devait attendre la fin de la saison 1955-56 pour accéder à la Division I. Il s'y est toujours maintenu depuis, sauf une chute accidentelle d'une année en D.II pour la saison 68-69.

Les principales dates de la carrière du S.C.O. Angers, club professionnel, sont les suivantes :

1957 : finaliste de la Coupe (battu par Toulouse 6-3) ;
1958 : 2e de D.I. ;
1962 : demi-finaliste de la Coupe ;
1966 : demi-finaliste de la Coupe ;
1967 : 3e de D.I. et quart-finaliste de la Coupe ;
1969 : champion de D.II et demi-finaliste de la Coupe ;
1970 : quart-finaliste de la Coupe.

Merci à Football Magazine (1972) et à Rodighiero pour le scan.