QUAND LE S.C.O. REJOUE AU FOOTBALL

MARSEILLE (de notre envoyé spécial). - Les Angevins se sont imposés pour deux raisons : l'une psychologique, l'autre tactique. Ils ne se sont pas présentés la peur au ventre, mais avec la ferme intention de disputer leurs chances à parité égale avec l'O.M. Or, les Marseillais vivaient hier uns de leurs plus tristes soirées.

Accroissant leur confiance au fil des minutes, les Angevins ont su donner de l'ampleur à leur jeu sous l'impulsion de leur capitaine Cassan, vraiment exemplaire. Ils ont su jouer habilement, accélérer ou temporiser au bon moment. Une vraie réconciliation avec le beau football.

Cassan orchestre le bal

Ce fut l'O.M. « pagaille » que l'on vit hier soir pendant les 45 premières minutes de la rencontre. Trésor, qui effectuait sa rentrée et semblait très à l'aise individuellement, montrait l'exemple par des vadrouilles incessantes et inutiles. Bracci l'imitait avec encore plus de constance et les Angevins surent en tirer partie.

Au milieu du terrain, Cassan, avec l'appui de Citron et Amersek, organisait avec pertinence les débats. Mais les Angevins ne s'imaginaient pas leurs possibilités réelles. En effet, ils pouvaient marquer quatre buts avant la pause !

Ils en réussirent deux.

Le premier grâce à Princet qui profite d'une balle talonnée de manière peu orthodoxe, devant une défense statique, par Félix. L'ex-Tourangeau sprinta et fusilla Migeon (9e). Le second fut superbe. Un époustouflant slalom de Cassan sur l'aile gauche démarqua Félix dont le tir canon ne laissa aucune chance au portier marseillais (44e). Princet était en verve puisqu'il expédia le ballon sur la base d'un montant (20e) à la suite d'une ouverture de Cassan et Amersek récupérant le ballon, seul devant Migeon, ne put profiter de cette occasion admirable.

L'allier gauche angevin, sans un coup de sifflet intempestif pour un hors-jeu imaginaire vu par l'arbitre, pouvait même aller seul en position d'avant-centre accentuer l'avance angevine.

Celle-ci était tout de même confortable. On comprenait alors les réactions du public marseillais extrêmement déçu et qui réclamait la rentrée de Berdoll sur la pelouse. Il faut admettre que la maladresse des attaquante de l'O.M., et pas seulement des attaquants, était navrante, sauf pour les Angevins !

Janin fut pourtant inquiété à quelques reprises, notamment sur deux échappées de Six, enrayées, l'une par Citron (24e), l'autre par Le Lamer (29e).

Enfin un tir de Buigues peu avant la pause lui donna quelques frissons.

Encore Félix

Le coup de poker tenté par Skoblar à la reprise échoua. La sortie de Baulier, victime des sprints de Princet et du maladroit Slkely, ne modifia en rien les données de la rencontre, Baconnier et Berdoll, qui les remplacèrent, n'étant pas en forme de haute compétition et les Angevins, qui avaient rapidement compris que les Marseillais allaient jouer leur va-tout dès la reprise, surent attendre calmement la suite des événements. Ceux-ci prouvèrent le bien-fondé de leurs positions puisque Félix allait réussir un troisième but, coupant littéralement les jambes de ses adversaires, mais pas celles d'une partie du public, qui préféra quitter le stade (70e).

Pour donner ce coup de massue, Félix exploita une interception d'Amersek, suivie d'une ouverture à destination de Gonfalone. Ce dernier n'en profita pas mais le chasseur de buts, Félix, ne rata pas la cible.

Autour de Janin

Il fallait aussi savoir défendre, notamment lorsque Six, animé d'un tempérament de gagneur pour l'occasion, traversait en diagonale le terrain pour épauler ou conduire des balles « brûlantes ».

Janin fit donc bonne garde et se trouva plusieurs fois en difficulté : tête plongeante de Buigues (50e| ; échappée de Six (53e) ; et essai à bout portant de Berdoll (57e) qui tenta un joli lobe (63e), sans résultat. Les Angevins, contrairement à leur voyage de Sochaux, ne paniquaient pas. Guillon remplaça Princet (74e) qui avait consenti beaucoup d'efforts. Et si, en fin de partie, Félix crut à un possible quatrième but, Janin réussit un exploit qui lui fit détourner un lobe de Florès (78e) avant d'être sauvé par une tête énergique de Brulez (65e). Marseille tout en jouant de manière désordonnée, donnait tout de même des coups de boutoir mais ceux-ci furent insuffisants pour renverser la vapeur.

Michel BIHAN.


François Félix à la lutte avec Robert Buigues.

Marseille. — Migeon ; Baulier, Trésor, Zvunka, Bracci ; Fernandez, Linderoth, Buigues ; Flores, Sikely, Six ; 12e, Berdoll ; 13e, Baconnier.

Angers. — Janin ; Felci, Citron, Brulez, Le Lamer ; Amersek, Petiteau, Cassan ; Gonfalone, Félix, Princet ; 12e, Guillon ; 13e, Augustin.

Arbitre : M. Kitabdjian.

Merci à Ouest France pour l'article et à cris72 pour le scan.


Fanfan FELIX aux prises avec V. Zvunka, R. Buigues (photo de gauche) et M. Trésor (photo de droite).

Merci au Courrier de l'Ouest pour cette photo supplémentaire et à cris72 pour le scan.