Angers privé d'une victoire méritée sur Lille à 8 minutes de la fin (1-1)

ANGERS.- Perdre un point de la manière dont le S.C.O. a perdu celui qu'il a concédé à Lille à 8' de la fin du match alors qu'il en a tant besoin est véritablement aberrant.

Force est bien de reconnaître que n'importe quelle solution eût été préférable à celle adoptée par le stoppeur du S.C.O. lorsqu'il amortit posément le ballon devant ses buts, face à l'avant-centre lillois Pleimelding, sur un centre venu de l'aile droite nordiste.

Il aurait vraiment fallu que Pleimelding soit aveugle ou unijambiste pour ne pas profiter d'une telle aubaine. Or, comme ce n'est pas le cas, il ne se fit pas prier pour expédier le ballon dans les filets de Janin, à peine distants de lui de 8 à 10 m. D'autant qu'après avoir amorti le ballon, Brulez était tombé, ce qui avait encore facilité les choses au blond avant-centre lillois.

Ainsi donc, 80' d'efforts venaient d'être anéantis pour un manque de présence d'esprit d'un dixième de seconde.

C'est d'autant plus dommage que jusque là, l'ensemble de l'équipe angevine s'était constamment arrogé l'initiative en première mi-temps, avant de concrétiser sa supériorité du jour par un très joli but d'Amersek (60').

C'est alors qu'il aurait fallu assurer la victoire par un second but. Pour ne pas l'avoir recherché à tout prix, les Angevins, demeurés à la merci de Lille, se sont donc vus contraints d'accepter bêtement le partage des points.

Or, les joueurs d'Angers, beaucoup trop improductifs certes avaient cependant manifesté un tel entrain, une telle application que rarement ils avaient autant mérité de sortir en vainqueurs du terrain.

Malheureusement, ce point perdu a pour conséquence de permettre à Laval de devancer le S.C.O. ; de permettre à Nice de le rejoindre et de le dépasser au goal average alors que Valenciennes reste à trois points.

Voilà donc qui permet aux Valenciennois d'espérer qu'ils parviendront à éviter les matches de barrage. Car ils doivent logiquement battre Reims et Paris F.C. C'est pourquoi il est indispensable que les Angevins s'imposent à Metz, le 18 mai.

Etant donné qu'il est hors de question qu'ils gagnent à Saint-Etienne, il faut bien avouer qu'il faudra peut-être attendre le dernier jour du championnat contre Nice à Angers pour être fixé sur leur sort. Cependant, leurs trois points d'avance constituent tout de même une marge de sécurité susceptible de leur éviter les barrages.

Lille privé du ballon...

Si le S.C.O. manifeste le même entrain que face à Lille lors des quatre derniers matches inscrits à son programme, il serait en effet bien surprenant qu'il se laisse rejoindre par Valenciennes.

Il n'empêche qu'il devra redoubler de vigilance.

Pleinement conscients de l'importance de l'enjeu du match contre Lille, les coéquipiers de Cassan avaient d'entrée trouvé la cadence. Rarement, on les avait vus attaquer une partie avec autant de détermination et de constance dans l'effort.

Ils s'appliquaient tellement qu'ils privèrent littéralement les Lillois de la balle pendant près de 40' en première mi-temps. On n'eut donc pas, durant ce laps de temps, le loisir de voir Lille pratiquer l'offensive.

Durant toute la première mi-temps, Lille ne pénétra qu'à deux reprises dans la surface de réparation d'Angers par l'intermédiaire de Pleimelding. Et Janin n'eut pas un seul arrêt à effectuer. C'est dire à quel point le S.C.O. domina.

Si les attaquants lillois demeurèrent invisibles, il n'en fut pas de même, en revanche, de leur immense gardien Bergeroo.

Se créant fréquemment de très bonnes occasions de but par Augustin, Lecornu, Félix, Amersek et Cassan, les Angevins ne parvinrent cependant jamais à marquer. Non seulement en raison d'une inaptitude à conclure mais également du fait d'interventions toujours pleines d'à propos précisément de Bergeroo. Toujours bien placé, il avait magistralement arrêté un tir de Cassan dès la 5', manifestant d'entrée beaucoup d'autorité.

Et, pourtant, il hésita ensuite à intervenir devant Félix à la suite d'une ouverture de Lecornu vers Amersek au point que cette phase de jeu aurait pu aboutir à un premier but si elle avait été jouée plus promptement (7').

C'est en fait en n'hésitant pas à jeter son imposante masse en d'impressionnants plongeons dans les pieds des attaquants angevins que Bergeroo demeura maître de la situation devant Gonfalone, lequel s'était pourtant lancé avec une belle ardeur sur la balle pour tenter de marquer après une tête de Félix et un centre de Cassan (9').

Il fallut encore une très bonne intervention de Bergeroo pour préserver ses buts sur un tir de 30 mètres d'Augustin, le seul à tirer de loin (12') alors que ses partenaires recherchaient trop la position idéale de tir.

...sauf en deux occasions

Il n'empêche qu'il fut grand temps que Citron arrive à la rescousse pour empêcher Pleimelding de marquer après avoir profité d'une glissade de Brulez lors de la première contre-attaque de Lille (22').

Jusqu'à la 40', Lecornu jouant de mieux en mieux, suivit Amersek qui aurait dû allonger sa foulée et Félix, suivi comme son ombre par Dreosi.

Tous les Angevins y mettaient du leur pour tenter de concrétiser leur domination. Et Bergeroo dut encore intervenir à deux reprises sur un tir de Lecornu (26'), lancé par Amersek et sur un retourné de Félix (30').

Hélas ! malgré un forcing constant, les efforts des Angevins demeuraient vains par manque de finition.

Il n'y eut donc rien de surprenant que Pleimelding, alerté par Simon, s'infiltre une seconde fois dans la défense d'Angers, ce qui obligea Le Lamer à sauver son camp en catastrophe en dégageant en l'air (40').

Enfin, Amersek !... mais aussi Pleimelding

Bien que le S.C.O. ait attaqué la deuxième mi-temps avec autant de détermination que la première, le jeu fut plus équilibré. Et, pourtant, Lecornu, de la tête, sur passe d'Augustin, avait manqué de très peu d'ouvrir la marque en envoyant le ballon au ras du poteau gauche des buts nordistes (46').

Ayant assisté à la première mi-temps en spectateur, Janin, enfin mis à l'ouvrage, dut stopper coup sur coup deux tirs très secs de Cabral (57') et d'Olarevic (59').

Comprenant le danger, le S.C.O. reprit aussitôt l'initiative. Et, sur un bon service, Gonfalone dévalant sur l'aile gauche, centra en direction d'Amersek, lequel contrôla le ballon avant de l'expédier superbement du pied droit dans les buts de Bergeroo d'une douzaine de mètres (61').

Tout aussitôt après, il s'en fallut d'un rien que la marque ne passe à 2-0 à l'occasion d'un tir d'Augustin à côté du poteau gauche de Lille.

Pour Bergeroo, qui empêcha Gonfalone de pousser une très dangereuse action à son terme (72'), le S.C.O. aurait certainement été à l'abri d'un retour de Lille.

On pressentit d'ailleurs celui-ci lorsque l'on vit enfin Olarevic dans ses œuvres (78'). Montrant qu'il sait à la fois dribbler et tirer, le numéro 11 lillois feinta en effet deux défenseurs angevins avant d'expédier puissamment le ballon sur le petit filet droit d'Angers.

C'est peu après que se produisit la montée offenseive de Lille au terme de laquelle Pleimelding s'empressa d'accepter le cadeau qui lui était offert en égalisant d'un tir imparable (82').

On juge de la déception engendrée par cette égalisation qui ne reflète nullement la physionomie du match sinon qu'elle met cruellement l'accent sur l'improductivité des Angevins.

D'ailleurs, sans un bel arrêt de Janin, qui sait, si Olaveric, nullement attaqué, ne serait pas parvenu à créer l'irréparable.

Ceci dit, malgré d'ultimes efforts d'Amersek, on comprit vite que le S.C.O. ne parviendrait pas à retourner la situation à son avantage.

Dommage ! Il méritait mieux.

Tony EFFLING.

La fiche technique

ANGERS (stade Jean-Bouin). — S.C.O. et L.O.S.C. : 1-1 (mi-temps : 0-0).

Terrain en bon état, éclairage satisfaisant, bon arbitrage de M. Vautrot.

Buts pour Angers : Amersek (61') ; pour Lille : Pleimelding (82').

Recette : 110.840 F pour 5.396 spectateurs.

S.C.O. : Janin ; Felci, Citron, Brulez, Le Lamer ; Amersek, Cassan, Augustin ; Lecornu, Félix, Gonfalone.

Lille : Bergeroo ; Zacar, Bernard, Dreosi, Marslglia ; Grumelon, Dos Santos, Simon ; Cabral, Pleimelding, Olarevic.


Retourné de Fanfan Félix devant les Lillois Dréossi, Besnard et Zagar.


Le classieux Vili Amersek face à Dos Santos et Grumelon. A noter les grolles PONY des Lillois.


Jean-Yves Citron et les Lillois Dréossi, Besnard et Grumelon.

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article et à cris72 pour les scans.