Une victoire en toute sérénité

LAVAL. — Les Angevins ont confirmé, hier soir à Laval, les belles dispositions qu'ils ont affichées depuis pas mal de semaines maintenant. C'est en toute logique qu'ils ont battu un Stade Lavallois archi-dominé tout au long de la partie.

Il fallut un but apparemment entaché d'une faute de hors-jeu pour que les Mayennais fassent illusion avant la pause. Mais par la suite, la logique fut respectée et le S.C.O. l'emporta après s'être fait une nouvelle fois applaudir hors de ses bases.

Manifestement, les hommes de Mignot ont maintenant trouvé leur rythme et ils peuvent envisager l'avenir avec une sérénité certaine.

Par contre, le Stade Lavallois fera bien de se reprendre sans tarder et de repenser son jeu collectif. En effet, hormis quelques actions individuelles, hier soir, les « tangos » étaient à la dérive.

Pour le moins litigieux

La partie s'engagea sans le moindre problème pour les Angevins qui, contre toute attente, prirent l'initiative. Les Lavallois paraissaient quelque peu figés par l'enjeu de ce derby et malgré les efforts de Kéruzoré, ne parvenaient pas vraiment à s'organiser.

Il fallut que Pérais se précipite pour contrer Félix, à la suite d'une attaque de Citron, dès la 3'. Puis Cassan trouva la faille quelques instants plus tard mais il était en position de hors-jeu et le point fut justement refusé.

Il fallut une erreur du gardien angevin Janin pour que les Lavallois fussent dangereux pour la première fois (12'). Ils avaient bénéficié d'un coup-franc que Simondi botta. Janin hurla si fort qu'on l'entendit des fins-fonds de la tribune. Mais il ne parvint pas à se saisir de la balle et Costes, laissé logiquement libre par les défenseurs du S.C.O., faillit bien créer la surprise de la tête.

Mais une erreur succédant à une autre, Le Roy rendit la pareille aux Angevins (18'). Princet récupéra la balle à quelques vingt mètres des buts défendus par Rose mais il ne parvint pas à servir Félix dans de bonnes conditions.

Les Angevins ne se découragèrent pas pour autant et Cassan adressa une volée qui faillit bien surprendre Rose (20').

Ce fut tout aussitôt Amersek qui tenta, lui aussi, sa chance mais sans plus de succès (25').

Et finalement, ce furent les Lavallois qui ouvrirent la marque (29'). Au terme d'une attaque lavalloise menée sur la gauche, Kéruzoré hérita de la balle. La défense angevine monta. Le capitaine lavallois servit néanmoins Delamontagne qui se trouvait au milieu de deux partenaires, dans une position on ne peut plus litigieuse, mais il marque et l'arbitre valida le point, malgré les protestations bien compréhensibles en la circonstance des Angevins.

Toujours le S.C.O.

Malgré ce handicap pour le moins inattendu et malheureux, les Angevins poursuivirent un pressing effréné juqu'à la pause. Dès la remise en jeu, après que M. Meeus ait réussi à calmer bon an mal an les esprits, Augustin se présenta en position idéale mais alors que Rose était battu, la balle ne fit que friser le montant.

Les occasions angevines ne se terminèrent pas là et un débordement de Lecornu, ponctué par un centre, fit entrevoir l'égalisation. Mais Princet fut contré in extremis par Simondi, à un mètre de la ligne (38'). Il s'ensuivit un corner au terme duquel Amersek alerta une nouvelle fois Rose.

Puis à la 41', Augustin se retrouva encore dans de bonnes conditions pour battre Rose mais il croisa trop son tir alors que la seule action lavalloise, jusqu'à la pause, avait été concrétisée par un tir de Lechantre, largement à côté des buts défendus par Janin.

A la mi-temps, les Angevins étaient menés 1-0 et le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne le méritaient pas. Ils n'avaient pas cessé de faire le jeu mais les Lavallois avaient été plus réalistes.

Augustin tranquillement

Les Lavallois étaient entrés aux vestiaires assez désemparés, malgré leur avantage. Ils ne réussirent pas à imposer leur jeu à leur retour des vestiaires. Bien au contraire. Princet obligea une première fois Rose à concéder un corner (47'), puis il fallut que Pérais s'interpose devant Félix, à l'extrême limite de la régularité, trois minutes plus tard, alors que le gardien lavallois fut une nouvelle fois mis en danger sur un tir d'Augustin (51').

Manifestement, les Angevins avaient décidé de ne pas s'en laisser conter et ils menaient le match à leur guise. Il leur fallait cependant trouver la faille pour espérer remporter au moins un point sur la pelouse du stade Le Basser. Pérais retarda l'échéance (53'), lorsqu'il mit fin à une action conjointement menée par Cassan et Augustin.

Mais cinq minutes plus tard, ce dernier allait remettre les deux équipes à égalité.

Le S.C.O. bénéficia d'un coup-franc pour une faute de Gauthier sur Lecornu, qui le débordait. Le Lamer frappa ; la défense lavalloise renvoya faiblement la balle et Citron la récupéra. Il la contrôla au mieux de la poitrine et alerta Augustin qui, au terme d'un contre avec Rose, sortit vainqueur du duel et marqua dans la cage vide, du pied droit.

Et de deux pour Augustin

Fustigés dans le bon sens par le but d'égalisation d'Augustin, les Angevins poursuivirent leurs efforts. Les Lavallois étaient ballotés tant et si bien que Michel Le Milinaire se décida de changer Sagna pour faire entrer Arribart, un autre défenseur. Mais rien n'y fit.

Les Angevins avaient décidé de s'imposer et leurs efforts ne se démentirent pas. A la suite d'une action menée par Cassan, qui résista à deux adversaires à 20 mètres des buts lavallois, Augustin récupéra la balle et expédia un tir foudroyant qui eut raison de Rose.

La logique était tout à fait respectée mais les Lavallois n'avaient tout de même pas dit leur dernier mot.

Merci Brulez

Les Mayennais se reprirent en effet quelque peu et sous l'impulsion de Kéruzoré et du nouvel arrivant Arribart, menèrent quelques attaques dont ils nous avaient jusqu'alors privés.

Après qu'Augustion ait failli marquer un troisième but au terme d'une percée de Lecornu, ponctuée par un centre en retrait, Brulez sauva son camp à deux reprises alors que le but paraissait acquis. Une première fois (75') devant Delamontagne, puis à la suite d'une tête de Leroy, que tout le stade voyait déjà comme devant engendrer l'égalisation du Stade Lavallois.

Amersek sur le poteau

Il était dit que cette rencontre ne se déroulerait pas sans de nombreuses péripéties. Le S.C.O. tentait de conserver son avance et c'était évidemment tout ce qu'il lui restait à faire. Et il y avait encore cinq minutes à jouer quand, à la surprise générale, M. Meeus siffla la fin de la partie !

Il se ravisa, bien évidemment, quelques instants plus tard, après avoir consulté ses juges de touche et le délégué.

Les Angevins n'avaient donc pas gagné. Tout au moins pas encore. Laval pouvait encore croire en son étoile. Il lui restait cinq minutes pour concrétiser. Mais les occasions ne furent plus lavalloises. Au lieu de cela, à la suite d'une ouverture remarquable de Le Lamer, Amersek se présenta seul devant Rose et le gardien lavallois fut sauvé par le montant gauche de ses buts.

Et finalement, le score en resta-là.

J.-F. CONTAMINE.

Fiche technique

LAVAL (stade Le Basser). — Pelouse difficile, comme on pouvait le penser. Temps froid. Eclairage satisfaisant. 9.000 spectateurs environ.

S.C.O. d'Angers bat Stade Lavallois : 2-1 (mi-temps, 0-1).

Les buts : Delamontagne, 29' pour Laval ; Augustin, 58' et 71' pour Angers.

Corners : 4 (2, 2) pour Angers) ; 3 (1, 2) pour Laval.

Les équipes

LAVAL. — Rose, Simondi, Pérais, Cougé, Gauthier, Le Roy, Kéruzoré, Delamontagne, Bourebbou, Costes puis Sagna 29' puis Arribart 67', Lechantre.

ANGERS. — Janin, Le Lamer, Citron, Brulez, Brucato, Amersek, Cassan, Augustin, Lecornu, Félix, Princet.


Bourrebou aux prises avec Brucato.


Delamontagne, peut être hors jeu marque le but lavallois [NDLR j'aurais dit Bourebbou encore mais cela ne peut pas être le but alors]. Christian Coste, Michel Cassan, Patrick Brulez, Jean-Yves Citron et Raymond Kéruzoré, de gauche à droite.


Felix à la lutte avec Pérais.

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article et à cris72 pour le scan.