SCO Angers - Strasbourg (1-2)

ANGERS. — Déception, hier, au stade Jean-Bouin, où près de 10.000 spectateurs ont assisté à une défaite du S.C.O. qui a laissé échapper un match nul, voire une victoire longtemps à sa portée face au leader Strasbourg, formation dans laquelle comprend des individualités qui feraient le bonheur de bien des clubs.

Certes, l'équipe angevine a été désorganisée par la blessure survenue à Osman alors qu'il n'y avait qu'un quart d'heure de jeu. Mais c'est surtout pour avoir manqué de réalisme face à une équipe qui en a à revendre que les Angevins ont perdu ce match.

Et pourtant, rien n'était joué lorsque Gemmrich, profitant de la mansuétude de la défense d'Angers, réussit à donner l'avantage au Racing-Club de Strasbourg.

Il restait, en effet, une demi-heure de jeu à ce moment-là et il n'était pas utopique d'envisager un match nul.

Hélas, hier soir, le meneur de jeu du S.C.O., Willy Amersek, n'eut pas son rayonnement habituel. Et le rendement général du S.C.O. s'en ressentit.

Contrastant avec le match qu'elle a joué à Saint-Ouen contre Paris S.G., où elle ne se laissa jamais abattre, l'équipe d'Angers n'a pas joué, devant Strasbourg, avec la même intensité et la même persévérance. Surtout en seconde mi-temps.

C'est bien dommage au moment où elle venait de réussir une belle série qu'elle aurait, ma foi, fort bien pu poursuivre contre un leader rigoureux mais dépourvu d'inspiration et de jeu collectif de qualité.

Egalité malgré deux avatars pour le S.C.O.

Sans le moindre temps d'observation, les Angevins furent les premiers à passer à l'offensive par Augustin alors que les Alsaciens tentaient de prendre la mesure du S.C.O.

Par deux fois, Augustin lança Gonfalone avant une pénétration de Cassan puis une percée de Lecornu. Tout ceci en moins de trois minutes.

Cherchant leurs marques, les Strasbourgeois furent cependant les premiers à tirer au but par Gemmrich, lequel obligea Janin à effectuer un bel arrêt, à la suite d'une passe de Piasecki(7e).

L'intensité du match allait crescendo lorsque, sur une balle en avant de Jouve, deux hommes se percutèrent violemment : le centre-avant de Strasbourg Toko et l'arrière central d'Angers, Osman.

Malheureusement pour le S.C.O., son « couvreur » fut trop rapidement mis hors de combat alors que le ballon passait de très peu à côté du poteau droit des buts d'Angers (13e).

On déplorait, bien sûr, le déséquilibre que cette perte allait engendrer pour le S.C.O. Mais les Angevins ne s'apitoyant pas sur leur sort, se ruèrent, sans attendre la rentrée en jeu du numéro 12 Princet, à l'assaut des buts de Dropsy, très menacé. Il s'en fallut en effet d'un rien que le gardien alsacien soit battu sur un tir de l'ailier droit Lecornu, renvoyé par son poteau.

Sur une balle jouée par Duguéperoux, Lecornu avait bénéficié du contre face à Domenech et avait témoigné de son sens aigu du but en décrochant aussitôt un tir qui manqua son objectif pour quelques centimètres.

S'habituant assez bien à son nouveau rôle d'arrière droit, Thierry Princet contenait sans trop de mal Gemmrich lorsqu'une ouverture de Piasecki en direction de Toko faillit bel et bien être fatale au S.C.O.

Malgré la présence de trois défenseurs angevins autour de lui, le centre avant africain de Strasbourg réussit à conserver le ballon, finalement capté par Janin, lequel reçut, au passage, un coup de pied du numéro 9 alsacien.

Equilibré, ce match fut l'occasion, pour le public, de constater la grande classe de Dropsy qui, auparavant avait arrêté un tir de Félix (19e) et avait soufflé le ballon dans les pieds d'Amersek (22e).

Mais alors que l'on en était à la 37' de jeu et que Brulez venait de dégager en corner le ballon de façon assez désinvolte, sur un centre-tir de Gemmrich, son compère Citron, de la tête, ne trouva rien de mieux que d'envoyer la balle dans les filets de son propre gardien de but.

Ce deuxième coup du sort survenant après la blessure de Jean-Claude Osman n'abattit cependant pas le moral des Angevins qui repartirent crânement à l'attaque.

Certes, Patrice Augustin était quelque peu à bout de course lorsqu'il fut fauché par l'arrière central Jacky Novi mais le penalty accordé à Angers par l'arbitre, M. Kitabjan, n'en était pas moins tout à fait justifié.

On s'en doute, le centre-avant du S.C.O., François Félix, maître en la matière, ne laissa pas passer l'occasion de donner à son équipe une égalisation tout à fait méritée.

Sur la fin de cette première mi-temps, Strasbourg se démena de toutes parts pour tenter de surprendre Angers. Se déchaînant sur son aile droite, Wagner promena Le Lamer de tous côtés jusqu'à ce qu'il ait le champ libre devant lui pour tirer en direction des buts d'Angers qu'il manqua de très peu.

Tirez donc Monsieur Gemmrich !

Loin d'impressionner étant donné son jeu plutôt athlétique, Strasbourg n'en demeurait pas moins dangereux étant donné la pression exercée sur le camp angevin. Ce fut la physionomie du premier quart d'heure de la seconde mi-temps, au cours de laquelle les Angevins menèrent pourtant quelques bons raids au sein de la défense strasbourgeoise.

Mais soudain, sur un renvoi approximatif de Le Lamer survenant après un certain nombre de passes à l'adversaire, Piasecki en profita pour transmettre le ballon à Gemmrich.

Insuffisamment gêné par Citron qui n'appuya pas assez son contre, l'ailier gauche de Strasbourg tenta sa chance de 15 mètres et réussit à battre Janin, surpris par un tir de demi-volée, expédié en biais dans le coin gauche des buts angevins (60e). Gemmrich avait marqué comme à la parade.

Il y avait effectivement tout juste une heure de jeu. Et ma foi, le S.C.O., qui avait entrevu la victoire, était bel et bien mené à la marque. Mais il restait encore trente minutes à jouer. Et, sur ce que l'on avait vu jusqu'à ce moment-là, l'égalisation était du domaine des choses possibles.

Cependant, Strasbourg, nanti d'un but d'avance, renforça bien évidemment sa défense. On s'en aperçut lorsque Gilbert Gress fit rentrer Erlacher et donna à Piasecki la mission d'occuper le poste de centre-avant auquel Toko, qui venait de sortir, avait été affecté jusque-là.

Habile tacticien, l'entraîneur strasbourgeois, désireux de brouiller les cartes qui restaient au S.C.O., procéda, à dix minutes de la fin, à un nouveau changement : celui de Wagner remplacé par Tanter.

Se battant de façon beaucoup trop désordonnée, le S.C.O., quant à lui, ne parvenait que très rarement à faire courir un réel danger à la défense de Strasbourg, bien groupée devant Dropsy, tout à fait intraitable. Il est vrai que l'attaque d'Angers n'est pas apparue très en verve, malgré quelques tirs épars de Gonfalone (66e), d'Amersek (70e) et de Citron (73e).

Sur la fin du match, Strasbourg, acculé dans son camp par le S.C.O. qui ne parvenait pas à construire des actions offensives bien ordonnées, concéda cependant trois corners consécutifs.

Sur ces coups de pied en coin, on aurait aimé voir tous les Angevins se ruer à l'assaut des buts de Dropsy. Hélas ! ce ne fut pas le cas.

Cependant, dans les ultimes secondes sur le dernier corner du match, la défense de Strasbourg laissa apparaître des brèches dans lesquelles les attaquants angevins auraient pu s'engouffrer. Malheureusement, ils ne surent pas en profiter faute de promptitude de décision.

Dommage qu'ils n'aient pas terminé ce match comme ils l'avaient commencé.

Malgré la plus grande rigueur de Strasbourg, qui est loin d'être un leader brillant, le S.C.O. aurait pu le tenir aisément en échec s'il avait joué au rythme de ses dernières parties.

Tony EFFLING.

La fiche technique

ANGERS (stade Jean-Bouin). — Pelouse en bon état. Temps froid. Assez bon éclairage. 332.265 F de recette pour 9.815 spectateurs.

Arbitrage contesté de M. Kitabjian.

R.C. Strasbourg bat S.C.O. Angers : 2-1. Mi-temps : 1-1.

Les buts :
— Citron (37e) contre son camp, et Gemmrich (60e), pour Strasbourg.
— Félix (40e, sur penalty), pour Angers.

Corners : 7 (4 + 3) pour Angers ; 8 (6 + 2) pour Strasbourg.

LES EQUIPES :
— S.C.O. : Janin ; Citron, Osman puis Princet (14e), Brulez, Le Lamer ; Augustin, Cassan, Amersek ; Gonfalone, Félix, Lecornu.
— Strasbourg : Dropsy ; Duguépéroux, Specht, Novi, Domenech ; Deutschmann, Jouve, Piasecki ; Wagner puis Tanter (79e), Toko puis Erlacher(74e), Gemmrich.

Osman indisponible deux mois

Souffrant d'une distension des ligaments d'un genou, Jean-Claude Osman sera indisponible deux mois. Autant dire que la saison sera bien avancée lorsqu'il rejouera. Aussi, le S.C.O. devra-t-il revoir la composition de son système défensif qui avait, enfin, trouvé son équilibre avec l'incorporation de l'ex-Nantais.


Patrice Augustin taclé par un Strasbourgeois sous les yeux de Léonard Specht à gauche.


François félix trompe Dominique Dropsy sur pénalty. Deutschmann pour Strasbourg observe.


Le capitaine du SCO, Michel Cassan tire sous le regard de Patrice Augustin. Roger Jouve (je pense) pour Strasbourg derrière.

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article et à cris72 pour les scans.