ANGERS - LE HAVRE (1-0)

DES ANGEVINS BIEN PALES !

(Jean-Paul OUDOT)

ROUEN. — Aimé Mignot a sans doute des dons prémonitoires. Avant la rencontre, il nous avouait tout de go : « La Coupe de France, c'est très spécial. Il faut vaincre à tout prix. Tant pis pour le spectacle et les spectateurs, le résultat d'abord. Je préfère gagner 1-0 et mal jouer, plutôt que très bien jouer, et perdre 5 à 4 ! »

C'est en tout cas ce qui est arrivé sur le stade Robert-Diochon à Rouen, lors de ce match indécis jusqu'au bout, puisque la décision eut lieu à la... 89e minute, à la suite d'un débordement de Amersek, suivi d'un centre en retrait sur Félix.

Il faut écrire, à la vérité, que les Angevins n'ont pas spécialement mérité de se qualifier pour les seizièmes de finale de la Coupe, et que les Havrais ont résisté jusqu'au bout, offrant aux spectateurs, eux, un spectacle, d'assez bonne qualité sur le plan technique et tactique.

On croyait que la différence se ferait assez vite entre ces joueurs de Division I et ces « divisionnaires » de la Troisième Division. En fait, il n'en fut rien, et les Havrais avaient su répliquer intelligemment à la tactique préconisée par Aimé Mignot : laissez venir.

Si bien que la première période n'offrit guère l'occasion au public de s'enthousiasmer, si ce n'est pour deux tirs, le premier par Augustin, le second par Amersek côté angevin, et une très bonne montée de Bourdon suivi d'un tir de Carletti pour Le Havre.

Les Havrais devaient, c'est inattendu, prendre le mors aux dents en deuxième période et dominer les débats assez nettement. C'est dire si la condition physique des Angevins apparut quelque peu précaire sur ce terrain, fort lourd, il est vrai.

Et plusieurs fois Carletti, l'ailier gauche, eut l'occasion de tenter sa chance de même que l'avant-centre Darche, dont le tir frôla le montant (59e).

On s'acheminait donc vers une prolongation logique et flatteuse... pour les Angevins, lorsque Amersek débordait toute la défense havraise prise en défaut pour un manque de concentration. Il fallut néanmoins une intervention réflexe de Janin, quelques instants plus tard, pour éviter la prolongation.

C'est donc dire qu'Angers n'a pas montré beaucoup de talent, hier à Rouen, tandis que les Havrais ont beaucoup plu par leur dynamisme et, surtout, leur jeu collectif très technique et intelligent, grâce à des joueurs d'expérience comme Ivinec ou Carletti, et de jeunes joueurs dont on entendra parler de nouveau, comme Brasse, Ba et Lioret, le jeune ailier droit qui, paraît-il, fait feu des quatre fers depuis plusieurs semaines.

Ce fut donc un match de Coupe bien dans la tradition, avec tout ce que cela veut dire. Mais on attendait beaucoup mieux des joueurs de Division I.


Cassan surveille Gaye de très près.

Merci au France Football pour l'article et à cris72 pour le scan.