Le SCO méritait au moins un point

BASTIA (De notre envoyé spécial).— Il n'y a pas si longtemps, les équipes les plus huppées du continent n'auraient pas envisagé de l'emporter sur la pelouse de Furiani. Les choses ont quelque peu évolué depuis le début de la présente saison. Mais le S.C.O. est encore un ensemble moyen qui ne peut nourrir de trop grandes ambitions. Les dernières sorties des Angevins avaient laissé entrevoir des progrès sensibles, tant sur le plan de l'organisation tactique que sur le plan moral.

Eh bien ! à Bastia, le S.C.O. a confirmé ces progrès. Il est simplement dommage qu'il ne soit pas parvenu à aller plus avant dans la confirmation, c'est-à-dire qu'il n'ait pas été suffisamment maître de lui dans la zone de vérité, pour concrétiser, au tableau d'affichage, cette assurance tranquille qui transpira tout au long de la partie.

Car le S.C.O., aussi bizarre que cela puisse paraître, méritait de ramener au moins un point sur le continent. Il lui aurait suffi d'un peu d'adresse.

Grâce à Brulez, travailleur infatigable, à un milieu de terrain entreprenant et contrôlant parfaitement ses nerfs, grâce enfin à une volonté propre à soulever des montagnes, manifestée par chaque joueur, le S.C.O. eut le plus souvent la maîtrise de la balle. Et comme Janin sut accomplir quelques miracles, il fallut que Johnny Rep multiplie les exploits pour donner finalement, à la sueur de son front, deux points à son équipe qui ne fut libérée du doute qu'au dernier coup de sifflet.

Déjà Félix

Par contre, les Angevins tentèrent leur chance dès le départ, sans le moindre complexe. Les supporters bastiais n'ont par pardonné à Cahuzac d'avoir écarté Félix. Ils le firent savoir en saluant avec ferveur l'entrée du héros qui portait, bien sûr, le maillot de l'adversaire mais restait l'idole. L'entraîneur bastiais jouait une dure partie. Il faillit la perdre peu après avoir pris conscience de cet état de choses.

Cazés, sur le flanc gauche de la défense bastiaise, fut dépossédé de la balle par Lecornu. Celui-ci centra en direction de Félix qui contourna joliment Rijsbergen avant d'adresser un tir que tout le monde voyait victorieux. Le bras de Weller se trouva vraiment incidemment sur la trajectoire (10'). Cahuzac put avaler un grande bouffée d'air !

L'édifice corse avait tremblé. Cassan manqua, de fort peu, de le lézarder au sortir d'une action qu'il avait menée conjointement avec Amersek. Las ! son tir ne trouva pas le cadre (19') et un second d'Augustin (22') vit Weller à la parade.

Rep dans ses œuvres

Dans l'intervalle, un service de Rijsbergen avait placé Borel dans les conditions idéales (12'). Janin, avec une autorité remarquée, était intervenu. Comme il le fit devant Rep (22'). Le Hollandais, au four et au moulin depuis le coup d'envoi, se présenta seul devant lui après un service de Ihily. Le gardien angevin ne lui laissa pas le temps de réfléchir.

Il ne connut pas la même réussite douze minutes plus tard. Rep, un grand seigneur du football, n'avait pas désarmé. Il avait poursuivi son labeur qui consistait tout bonnement à porter son équipe à bout de bras. Il profita d'une contre-attaque lancée — fort habilement ma foi — par Marchioni, pour entrer, balle au pied, dans la surface de réparation angevine. Il résista alors à Brucato et Citron pour battre Janin, ce dernier ne pouvant que freiner la course de la balle.

Rep, ovationné comme le messie, parut aiguillonné par cette réussite et il faillit bien réduire à néant les espérances angevines peu après la reprise (48'). Au terme d'un exploit individuel incomparable, il « écrasa » la balle sur la transversale des buts angevins.

Lecornu puis Saliné

Le S.C.O. avait passé des minutes difficiles. Il avait fait front avec calme et intelligence. L'intervention de Janin dans les pieds d'Aussu (57'), fut bien dans ce style. Mais à ce moment-là, la tournure des événements avait déjà changé. Les Angevins s'étaient assuré la direction du jeu. Leurs actions vives et limpides faisaient souffler un vent de panique dans les rangs bastiais.

Une première fois, Lecornu avait profité d'un coup franc pour mettre hors de position tous les défenseurs corses. La balle qu'il avait frappée de la tête était passée de fort peu au-dessus de la lucarne (54'). Il eut, un peu plus tard, une bien meilleure occasion. Citron, au prix d'une ouverture de 40 mètres, lui permit de se présenter seul devant Weller. Il tira au-dessus du cadre (61').

Un centre de Saliné, astucieusement dévié par Félix (67'), aurait pu permettre à Lecornu — excellent — de se racheter. Il n'en fut rien. Le score ne changea pas, non plus, lorsque Saliné se retrouva en possession de la balle ; sans doute ne crut-il pas suffisamment en sa chance... Toujours est-il que la balle frisa l'extérieur d'un montant et qu'il ne profita pas du but grand ouvert pour tout remettre en cause (76').

Le pressing du S.C.O. ne se démentit pas pour autant, et bien que Janin ait dû plonger à nouveau dans les pieds de Rep, à 3' de l'ultime intervention de M. Lambert, Bastia s'en tira à bon compte.


Les duels pour la conquête de la balle furent le plus souvent sans merci à Bastia. Ci-dessus, Vili Amersek subtilise la balle au jeune stoppeur bastiais, Mignot.

La fiche technique

Stade A.-Césari, à Furiani ; pelouse inégale et lourde ; temps clément ; éclairage moyen ; 96.640,50 F de recette pour 2.241 spectateurs.

Bon arbitrage de M. Lambert, pourtant mal secondé par ses juges de touche.

Avertissement à Amersek (79') pour contestation.

S.E.C. Bastia bat S.C.O. Angers 1-0 (score acquis à la mi-temps).

But de Rep (34').

Corners : 10 (5+5) pour Bastia ; 4 (2+2) pour Angers.

BASTIA : Weller, Cazés, Mignot, Rijsbergen, Marchioni, Rep, Burkhard, Krimau puis De Zerbi (58'), Ihily, Borel, Aussu.

S.C.O : Janin, Felci puis Princet (58'), Citron, Brulez, Brucato, Amersek, Cassan, Augustin, Lecornu, Félix, Saliné.

J.-F. CONTAMINE.

Location pour le match S.C.O. - Marseille du samedi 16 décembre, 20 h 30

Lever de rideau : S.C.O. - Bourg-sous-la-Roche (C.F. 3).

Location à compter du mardi 12 décembre 1978, aux heures habituelles, au siège, 11, place Kennedy à Angers, ou par correspondance : B.P. 2404, 49024 Angers Cedex. Joindre une enveloppe affranchie à 7,20 F.

PRIX DES PLACES :

Tribune d'honneur, 49 F ; tribune réservée, 36 F (location comprise) ; tribune de côté, 25 F ; premières, 17,50 F ; populaires, 8 F.

Réduction de 20% sur tribunes de côté aux comités d'entreprise, associations sportives ou du 3e âge pour l'acquisition de plus de dix tickets.

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article et à cris72 pour le scan.