Partage des points équitable entre Laval et Angers (1-1)

ANGERS. — Comme cela s était produit il y a deux saisons déjà, le S.C.O. a bel et bien été tenu en échec sur son terrain par Laval, qui reste décidément sa bête noire.

Or, le Stade Lavallois n'a pourtant pas impressionné, hier. Le point gagné par Laval est dû effectivement à une malencontreuse faute défensive d'Angers et non à une supériorité technique ou tactique évidente.

Mais, côté angevin, la valeur de l'équipe ne fut guère plus apparente. Il s'agissait, certes, d'un derby et cela explique et excuse beaucoup de choses.

Fort heureusement, Laval et le S.C.O. valent mieux que cette médiocre exhibition, ils nous doivent une revanche. Elle sera certainement plus facile à obtenir pour Laval, vendredi, sur son terrain, face à Sochaux, que pour le S.C.O., dont la tâche ne sera assurément pas très aisée à Lyon.

Un renfort de l'équipe angevine serait le bienvenu. Si les informations qui circulaient depuis quelques jours déjà se confirment, cela devrait venir très rapidement réalité.

Une mi-temps pour rien

Ruse de guerre ou pas, Laval avait sensiblement modifié la composition de son équipe pour affronter le S.C.O.

Avaient notamment disparu le gardien de but Rose, remplacé par Lamy, et Camara, alors que Lechantre en balance avec Delamontagne, avait été titularisé, le Sénégalais étant devenu 14e joueur.

Pour cette première manche du derby de l'Ouest 1978-79, il y avait près de 15.000 spectateurs au stade Jean-Bouin, ainsi donc le public n'avait pas tenu rigueur aux Angevins de l'écrasante défaite qu'ils avaient subie à Strasbourg.

Les supporters du S.C.O. commencèrent d'ailleurs par donner de la voix sitôt la partie entamée. En fait, Laval, auteur d'un match nul à Angers, pour sa première année en Division Nationale, cherchait manifestement à en imposer aux Angevins ; ceux-ci furent d'ailleurs quelque peu bousculés et un léger flottement se produisit dans leurs rangs.

La prudence étant de rigueur dans les rangs angevins, la confrontation devint très rigoureuse et le marquage individuel sans pitié.

C'est seulement à la 12e que l'on assista à une première offensive du S.C.O. menée par Cassan à l'adresse de Princet qui s'était lancé à l'assaut des buts défendus par Jacky Lamy.

Demeurant très âpre, le match se déroulait sans offensive harmonieuse lorsque, sur une très judicieuse passe en avant de Kéruzoré, Arribart monté à l'assaut du camp angevin, faillit bien ouvrir la marque. Il fallut en effet une sortie et un contre heureux de Pascal Janin pour que le S.C.O. s'en tire (14e).

Longue à venir, fut la réaction des Angevins. Elle ne se produisit qu'une dizaine de minutes plus tard, lorsque Cassan expédia des 25 mètres un très bon tir vers les buts de Laval. Mais Lamy eut alors le réflexe qui s'imposait et il dégagea en corner (24e). Immédiatement après, Pascal Janin fut obligé de sortir de son camp pour dégager du pied devant DiCaro qui avait été singulèrement laissé libre de toute action.

Juste avant la demi-heure, Michel Cassan tenta une nouvelle fois sa chance en décochant un tir du milieu d'un paquet de joueurs, mais sans résultat.

Rien de positif ne sortait de l'élaboration du jeu que ce soit côté angevin ou côté lavallois. Il n'empêche que Kéruzoré qui a toujours l'art de se faire oublier, puis de se réveiller au grand désarroi de ses rivaux, expédia un tir latéral qui longea le camp angevin sans le mettre véritablement en danger (34e).

Le jeu ne parvenait toujours pas à se développer lorsque Amersek adressa un habile centre à François Félix. Toujours à l'affût, le centre-avant d'Angers tira en pleine foulée, mais manqua la cible de peu. Il restait 30 secondes à jouer pour atteindre la pause, lorsque sur une belle action de Cassan, un tir d'Amersek fut renvoyé par la base du poteau droit des buts de Jacky Lamy.

Laval ouvre la marque

Toujours aussi serré au début de la deuxième mi-temps, le match tourna à l'avantage de Laval, de façon surprenante. Ceci à la faveur d'une faute de main volontaire de Brulez, qui n'avait pas trouvé d'autre moyen pour empêcher Di Caro de lui « brûler » la politesse. L'action s'était passée en deçà de la surface de réparation et le S.C.O. fut donc sanctionné d'un coup-franc.

Il n'y avait, semble-t-il, que demi-mal pour Angers. Hélas ! Le Lavallois Lechantre ayant remarquablement saisi tout le parti à tirer de la situation, expédia le ballon au travers du rideau de joueurs, dans le coin gauche des buts de Janin, pétrifié (51e).

Dès lors, Laval donne l'impression d'avoir le match à sa portée. Mais le jeu ne s'éclaira pas pour autant. Cela s'expliquait par le désir commun des deux équipes de ne pas prendre de risques démesurés.

On restait toujours sur sa faim et le match ne prenait pas plus de consistance. Le jeu était, au contraire, de plus en plus confus. Et ma foi, les deux gardiens n'étaient guère mis à l'ouvrage, hormis un essai de Lechantre, côté Laval et une percée de Lecornu, pour Angers.

Rien de clair, rien de net ne se dégageait d'évolutions sans imagination, sans construction. Il y avait tout juste une heure de jeu, lorsque François Félix, servi par Gonfalone, manqua de peu d'égaliser, Lamy ayant sauvé ses buts autoritairement alors que l'avant-centre angevin paraissait devoir le battre de la tête.

Afin de tenter de sortir de cette médiocrité, Laval et Angers modifièrent leur formation, Camara remplaçant Delamontagne, à Laval et Gonfalone prenant la place de Petiteau, blessé, à Angers. Cela ne changea guère, mais la défense angevine fut une nouvelle fois secouée par DiCaro, pourtant à court de compétition. En la circonstance, Jean-Claude Osman, le nouveau numéro 4 du S.C.O., qui ne s'était guère signalé jusqu'ici, en fut réduit a commettre une faute pour sauver son camp. Il n'eut, en fait, d'autre ressource que de faucher le « bel ange », lequel paraissait bien parti pour marquer un deuxième but en faveur de Laval (85e).

On s'en aperçut dès la minute suivante, les Lavallois venaient, en cette occasion, de perdre le match. Effectivement, Lecornu, assez subtil au cours de la rencontre, servit fort astucieusement Gonfalone, qui s'était infiltré au sein de la défense lavalloise. Et alors, qu'il ne restait plus que quatre minutes à jouer, ce fut l'égalisation, une égalisation somme toute bien méritée pour Angers.

Ni l'une, ni l'autre des deux équipes n'avait effectivement vraiment dominé la situation. Et c'est même dommage pour le spectacle qui ne fut pas de grande qualité.

Tony EFFLING.

Fiche technique

ANGERS (stade Jean-Bouin). — Terrain en bon état. Temps doux. Eclairage insuffisant. Arbitrage de M. Delmer.

Laval et Angers : 1-1. Mi-temps : 0-0.

Buts : pour Laval, Lechantre (51e) ; pour Angers, Gonfalone (87e).

Recette : 238.702 F pour 12.353 spectateurs.

Les équipes

S.C.O. : Janin - Felci, Osman, Brulez, Le Lamer - Amersek, Petiteau puis Gonfalone à la 71e, Cassan - Lecornu, Félix, Princet.

LAVAL : Rose - Leroy, Pérais, Cougé, Gauthier - Kéruzoré, Delamontagne puis Camara à la 66e, Arribart - Sagna, Di Caro, Lechantre.

Avertissements à Gauthier, pour Laval, et Le Lamer, pour Angers.


But de Lechantre sur coup franc. Fanfan Felix (9), Jacques Petiteau (6), Michel Cassan (8), Christian Felci (2) et Jean-Claude Osman (4) forment un mur de fortune.


Pérais et Kéruzoré pour Laval. Christian Felci, Jacques Petiteau et Pascal Janin pour Angers.


Patrice Lecornu face à Pérais.


Le gardien lavallois Lamy intervient devant Michel Cassan.


Lechantre pour Laval et Christian Felci pour le SCO.


Patrice Lecornu à la lutte avec Hervé Gauthier, futur entraîneur du SCO.

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article et les photos. Merci à cris72 pour les scans.