MARC BERDOLL : « ÉQUITABLE »

ANGERS. — Dans les vestiaires angevins, chacun avait conscience d'avoir eu en face deux équipes de Marseille. La première avait été largement dominée, ballotée au gré des vagues toujours plus hautes engendrées par une formation hargneuse, c'est certain, mais aussi inspirée, ce qui est plus encourageant.

En fait, le S.C.O. a tout simplement confirmé ses dernières sorties. Il n'est encore pas parvenu à séduire au point de concrétiser son avantage au tableau d'affichage, mais ces dernières semaines, le S.C.O. est apparu métamorphosé.

Les Marseillais le reconnaissaient d'ailleurs et Jules Zvunka, le revenant à la tête de l'O.M. rendait hommage aux Angevins qui avaient su profiter — disait-il — de l'héritage qu'il avait accepté.

« En 45 minutes, nous aurions pu hypothéquer notre avenir. Nous ne savions pas très bien où nous en étions surtout en défense. Nous n'avions plus de bases. A la mi-temps, j'ai dit ma façon de penser aux joueurs et je crois qu'ils se sont bien repris par la suite. Dans ces conditions, le point que nous avons pris n'est pas volé. De toute manière, ce n'est pour moi qu'une reprise de contact. Tout le monde sait qui commande maintenant à l'O.M. Je souhaite que les joueurs prennent de bonnes vacances, mais à la reprise, ils vont comprendre... »

Tout laise donc prévoir — car l'effectif marseillais est de qualité — que les Olympiens vont redresser la barre.

Voilà qui ne va pas arranger les affaires angevines. Car en fait, que le S.C.O. joue bien est une chose, mais qu'il assure son avenir en est une autre. Jusqu'à présent, les Angevins n'ont pas réussi dans cette dernière entreprise. Ils ont laissé une excellente impression avant la trêve. C'est de bon augure, mais c'est insuffisant.

Malgré cela, Aimé Mignot était relativement satisfait. « J'ai mes 20 points, disait-il. L'important pour nous était d'atteindre cette trêve sans être gagné par le doute. Je crois que cela est fait. Le malheur est que nous n'ayons pas pu nous assurer un avantage plus net — celui que nous méritions — au cours du premier quart d'heure de jeu. De ce fait, nous avons joué pendant 45 minutes avec la peur de prendre un but. »

En ce qui concerne l'arbitrage, les deux camps étaient du même avis. Personne n'était satisfait. Non pas tellement de M. Bacou, mais surtout des interventions des juges de touche. Du côté angevin, on regrettait que M. Trebern n'ait pas compris que Princet et Saliné étaient rapides...

Pour les Marseillais, M. Bihan avait fait une faute grave en faisant refuser le but marqué par Berdoll au cours de la première période. L'ex-Angevin — que d'aucuns voudraient bien revoir avec le maillot du S.C.O. — n'était pas mécontent. « Je voulais absolument gagner à Angers, précisait-il, c'est normal. J'ai marqué trois buts ce soir et je pense qu'il y en avait deux de valables. Pour moi, le match nul est équitable. »

J.F. C.


François Bracci (OM) et Patrick Gonfalone (SCO).


Patrick Brulez (SCO) et Marc Berdoll (OM).

Merci au Courrier de l'Ouest pour l'article et à cris72 pour les scans.