Angers face à Marseille pour une revanche

Le S.C.O. tient à prendre sa revanche sur l'Olympique de Marseille, ce soir, à partir de 20 heures, au stade Jean-Bouin, à Angers. Les Angevins ont laissé échapper une belle occasion, la semaine passée, en terre phocéenne, et ils ne sont pas près d'oublier les huit dernières minutes de la partie, celles qui leur furent fatales. Ce soir, cependant, il n'y aura pas de place pour le doute dans leur esprit. Ils devront penser à la qualification pour les quarts de finale de la Coupe de France, un point c'est tout. Le problème qui se posera à eux sera de marquer le plus rapidement possible. Et pour mettre tous les atouts de son côté, Aimé Mignot a tenu une mini-conférence avec ses trois attaquants, hier après-midi. On reconnaît, de gauche à droite : Patrick Gonfalone, Thierry Princet, Patrice Lecornu et Aimé Mignot.

Michel Cassan (le grand absent)

« Moi, j'y crois »

ANGERS. — A l'image de bien du monde, Michel Cassan a été trompé par la radio jeudi dernier. Anxieux, bien sûr, il attendait le résultat de la rencontre de Marseille au coin du feu. Le soir, il était comblé, le lendemain, il n'en allait pas de même.

« Ce que je regrette le plus, dit-il c'est que les gars aient perdu pratiquement tout le bénéfice de leurs efforts en 8 minutes, mais il faut être optimiste, rien n'est impossible. On en a vu d'autres. Et puis, l'histoire du football nous apporte la preuve que la Coupe de France est une compétition spéciale. La motivation est différente. Rien n'est jamais gagné ni perdu d'avance. »

Sa présence aurait sans nul doute apporté beaucoup de hargne à la formation angevine mais lui ne pense pas qu'elle ait pu être déterminante.« J'espérais jouer, c'est certain. Mais pour mon plaisir personnel. Marseille est une équipe qui m'a toujours bien réussi, mais que je sois ou pas dans les rangs de l'adversaire ne peut avoir aucune influence sur leur manière d'agir. »

Il n'empêche qu'en championnat au stade-vélodrome, Michel Cassan avait été un des artisans les plus efficaces de la victoire du S.C.O. et son absence avait donné une bouffée d'air aux Marseillais la semaine passée. Ils pourront en prendre une seconde.

Le capitaine angevin qui a connu bien des joies en coupe de France, ne serait-ce qu'en qualifiant son équipe il y a deux ans à l'arrachée tient cependant à affirmer : « Il serait prétentieux de dire que j'aurais fait comme contre Brest. Ce n'est pas parce que je ne suis pas là que le S.C.O. ne va pas se qualifier. D'ailleurs moi, j'y crois. »

Roger Bélo

« Nous avons tout à gagner »

ANGERS. — Roger Bélo, directeur sportif du S.C.O., n'avait pas manqué l'entraînement hier. Et il avait le sourire. « Les regrets sont maintenant envolés, nous disait-il. Nous avons contrôlé le match à Marseille et je pense qu'à partir de là, nous pouvons tout faire chez nous. Les joueurs en sont conscients. Ils seront vigilants car Aimé Mignot les a préparés dans ce sens.

« L'important pour nous sera de ne pas confondre vitesse et précipitation. Bien sûr, Marseille sera en position de force. Avec deux buts d'avance, les Olympiens vont nous laisser venir et tenter de placer des contres. Ils ont les individualités qu'il faut pour réussir à faire la différence. »

Malgré tout, Roger Belo reste confiant. Il ne veut pas parler de ce qu'aurait pu être la rencontre si Aimé Mignot avait pu disposer de la totalité de son effectif. Il préfère faire face aux choses présentes.

« Au départ, nous devrons agir sans crainte, mais sans trop de témérité. Lorsque nous aurons récupéré la balle, il nous faudra surtout l'utiliser à bon escient, en tenant compte des qualités qui nous sont propres. C'est en pratiquant de la sorte que nous ferons souffrir les Marseillais. »

Il voudrait bien ajouter, que nous les ferons céder. Il a hésité. Et pourtant, il croit au succès des troupes angevines. Il s'appuie sur les conclusions que les joueurs n'auront pas manqué de tirer du match aller, mais encore sur celles qui s'imposaient à la suite de la rencontre du dernier tour de la coupe entre Angers et Paris-F.C.

« Au stade Jean-Bouin, nous étions crispés malgré nos deux buts d'avance. Alors, quoi qu'en en dise, les Marseillais seront inquiets en pénétrant sur la pelouse. A nous d'entretenir cet état d'esprit. De toute manières, les esprits sont libérés car dans une telle rencontre, nous n'avons rien à perdre, mais bel et bien tout à gagner. »

Merci au Courrier de l'Ouest pour les articles et à cris72 pour les scans.