PANCHO LE GLOBE TROTTER

Pour les joueurs du S.C.O. il ne pouvait rien se produire de mieux que l'arrivée de Pancho Gonzales après les sombres histoires qui ont perturbé l'an dernier la vie du club et dont il ne nous appartient pas ici d'en établir les responsabilités.

Gonzales est un des plus beaux spécimens de globe-trotter du football français, un homme enrichi par la difficulté de la vie et ses multiples expériences. Il commence sa carrière professionnelle à 17 ans. Il joue en Argentine, au Brésil, en Uruguay (Penarol) avant d'être contacté par le Racing de Paris. Il reste finalement à Nice où le bateau venu d'Amérique du Sud l'a débarqué. Après Nice (4 titres, 2 coupes), Nantes jusqu'en 1963 où, à 37 ans, il n'a rien perdu de son enthousiasme, de ses qualités techniques et de son amour du geste spectaculaire.

Nice le rappelle comme entraîneur. Il y reste jusqu'en 1969. Il est limogé au moment où l'équipe constituée de beaucoup de jeunes occupe la douzième place du classement.

Il part alors pour l'Afrique au titre de la coopération. Il s'occupe avec Jasseron et Colonna de la formation de cadres.

« C'est une expérience concrète, dit-il aujourd'hui, qui oblige à s'améliorer dans les contacts humains. »

Le contact, c'est le point fort de Gonzales qui y attache une importance primordiale. A Angers où il est arrivé depuis juillet après avoir rompu d'un commun accord le contrat qui le liait à Bourges et que Bourges ne pouvait respecter, il a insisté pour créer une ambiance de travail joyeuse.

« Il faut avoir confiance mutuellement, parler avec les gars. Ils aiment qu'on leur explique ce qu'on attend d'eux. Ils travaillent ensuite plus volontiers. »

Depuis qu'il est arrivé au S.C.O. l'équipe marche au rythme de deux entraînements par jour qu'il va d'ailleurs falloir moduler maintenant que la saison est lancée : « Cela permet à la fois d'effectuer un gros travail foncier et aussi de nous retrouver le plus souvent possible, donc de renforcer le climat du club. »

Pancho Gonzales ne se fait pas prier pour reconnaître que le style du S.C.O. correspond assez à l'idée qu'il se fait d'un football équilibré et spectaculaire mais dépouillé de certaines fioritures. Et Pancho a justement mis l'accent à son arrivée sur la recherche d'une efficacité plus grande dans tous les compartiments du jeu : « J'ai voulu que l'équipe se durcisse pour atteindre à un meilleur rendement. »

Autre modification : la défense. « Ils perdaient trop de temps derrière avec des passes latérales inutiles. Je cherche à éliminer ce genre de choses superflues.

« Si vous voulez, mon idée directrice est la suivante : Derrière, lentement et sûrement ; au milieu, cadence plus soutenue et constante ; devant, accélération. Cette notion d'occupation du terrain est capitale. »

Elle a l'air en attendant de ne pas mal réussir au S.C.O. 73-74 rectifié Gonzales.

Merci à Football Magazine (octobre 73) pour l'article et à Rodighiero pour le scan.