LES RAISONS D'UN ECHEC

ON conçoit la tristesse profonde qui régnait dans les vestiaires angevins à la suite de la lourde défaite concédée face à Nice. Nous avions écrit qu'à 35 points le S.C.O. se sauvait, et le classement final de ce championnat montra bien que notre pronostic était fondé.

Il est certain toutefois que les Angevins auraient préféré perdre 10-0 à Nice et entendre cependant, à 22 h 15, que Sochaux avait perdu d'un tout petit but d'écart à Paris Saint-Germain. Les joueurs, abattus, étaient un peu comme le funambule ayant traversé la rivière sur son fil et qui chute au moment de toucher terre... Avoir fait ainsi une remontée sensationnelle pour échouer lors du dernier match, c'était sûrement rageant.

Pourtant, il y a quatre mois, personne n'imaginait que l'on puisse encore attendre avec émotion le verdict du dernier match. Et il faut quand même se reporter encore en arrière, pour essayer de voir ce qui fit capoter ainsi la belle machine angevine, qui termina cependant quatrième lors de la saison 1973/1974.

Il y eut, tout d'abord, la volonté nettement marquée de Guillou de changer d'air. On lui refusa ce désir et, pour le conserver, on deséquilibra l'équipe angevine en ne créant pas une formation homogène. Les dernière possibilités financières avaient été utilisées pour améliorer, chose logique, son contrat.

Personne, à ce moment-là, ne dirigeait vraiment le S.C.O., après la démission du Docteur Kerjean. Il y avait bien un trio de vice-présidents, mais personne ne prit de décisions. Et il serait bien étonnant maintenant que ceux-ci cherchent à démontrer le contraire. Ce serait alors la preuve que, de plus, leur décision était mauvaise...

Il y eut également la valse-hésitation concernant la signature de Bourdel soit comme joueur, soit comme entraîneur de l'équipe de troisième division.

Tout cela eut pour résultat un démarrage en catastrophe, l'équipe angevine ne se trouvant plus, d'autant que Poli, le compère de Guillou, avait émigré sous les cieux parisiens. Aussi vrai qu'il y a une dynamique de la victoire, il y a, hélas ! « une dynamique de la défaite ».

Et le S.C.O. y goûta d'amère façon, allant d'échec en échec. Les dirigeants pensèrent alors que l'ensemble des maux venait de Pancho Gonzalès qui n'avait pas la poigne nécessaire pour remettre de l'ordre dans la maison. C'est pour cela d'ailleurs qu'on le congédia, dans des formes manquant pour le moins de courtoisie, et en n'ayant peut-être pas regardé les choses dans leur ensemble...

Un certain nombre de gens admirent, en effet, en ce moment, la venue au premier plan de garçons comme Ferri et Citron. Ils sont même tentés de redonner à Vasovic les mérites de cette découverte. C'est peut-être juger un peu vite, car Pancho Gonzalès, en son temps, les incorpora également dans l'équipe angevine. Mais ils ne pouvaient pas, de néophytes qu'ils étaient, éclater ainsi du jour au lendemain. Et il est peut-être permis d'estimer qu'une part des améliorations survenues en fin de saison est finalement le fruit du travail de « Pancho »...

Une chose est certaine cette année : si le S.C.O. veut continuer à jouer en professionnel, c'est qu'il doit remonter dès cette saison en première division. Pour réussir à réaliser ce retour immédiat, il n'est pas question de repartir en septembre avec le climat de l'an passé. Ni de répéter les nombreuses erreurs concernant le recrutement. Il faut réaliser dès le départ l'unité dans l'effectif, de façon que le S.C.O. caracole en tête dès le début.

Ph. L.

Merci à BUT pour l'article et à cris72 pour le scan.