NICE - ANGERS

Les contres niçois fatals au S.C.O.

NICE (de notre envoyé spécial). - Les Niçois ont obtenu hier soir une victoire avec bonus assez heureuse pour eux, mais catastrophique pour des Angevins qui tentèrent pourtant d'attaquer afin de forcer une victoire qui leur échappa.

Sans doute, les événements furent-ils trop rapides à se mettre en place puisqu'en moins de dix minutes, sur des contre-attaques les Niçois avaient déjà deux buts d'avance. La nécessité de remonter ce handicap obligea Guillou et ses partenaires à menacer sans cesse Baratelli. Il en résultait quelques risques pour Janin, et les Niçois les exploitèrent puisqu'ils corsèrent l'addition en fin de match.

Malgré un redresement assez remarquable en fin de saison, le S.C.O. échoue donc au port, comme il le fit en 1968, lors de la dernière journée de championnat.

Massa et les Niçois décidés à vaincre

A la pause, la situation n'était guère favorable au S.C.O. puisqu'il était mené 2 à 1 par les Niçois. Ceux-ci paraissaient décidés à vaincre à tout prix, appliquant un strict marquage individuel sur Guillou et Edwige.

Leur système de sécurité fonctionnait bien et pour ce dernier match de la saison l'idée de donner un spectacle semblait compter assez peu pour les joueurs azuréens. Ils montraient même les crocs et distribuaient généreusement les coups, notamment au détriment de Berdoll et de Ferri. Sur une telle action, d'ailleurs, les Niçois allaient ouvrir le score alors qu'Eriksson venait de commettre une irrégularité aux dépens du jeune espoir angevin Ferri. Les Angevins s'arrêtaient et Massa en profitait pour aller ouvrir le score à la surprise générale (5e). La surprise allait grandir puisque quatre minutes pus tard à peine, sur une déviation de Sanchez, le même Massa inscrivait le second but niçois.

A ce moment, la situation des Angevins paraissait bien compromise.

Des occasions pour Berdoll

Les Angevins confectionnaient pourtant le meilleur jeu sur le terrain et les occasions de but qu'ils se créèrent récompensaient leurs efforts offensifs.

Douis dut intervenir en catastrophe pour repousser un centre d'Antic qui avait échappé à Baratelli (12e) et surtout, il fut plus prompt que Berdoll au point de penalty alors que Damjanovic avait adressé une passe latérale idéale à son avant-centre (13e).

Les désillusions de Berdoll ne s'arrêtaient pas là puisque, en conclusion d'une belle combinaison Guillou-Antic, il plaçait une tête superbe sur la barre transversale (20e).

La nécessité de remonter à la marque entraînait, bien sûr, quelques hachures dans la défense angevine. A tel point que Massa fut bien prêt de réussir son troisième but (21e) lorsqu'il parvint à glisser le ballon hors de portée de Janin ; mais Damjanovic, intervenant à propos, sauva la situation.

Nice, prenant alors la direction des opérations, semblait jouer la perte du S.C.O. à une période où l'on connaissait déjà les premiers résultats tombant à Metz et au Parc des Princes.

Pourtant, après dix minutes d'atermoiement, les Angevins reprirent la direction du jeu et Berdoll, sur une jolie ouverture de Cassan (32e) fut stoppé in-extrémis par Baratelli.

... et un but d'Antic

Enfin, Antic redonna de l'espoir à ses camarades à la suite d'une nouvelle action Guillou-Berdoll, développée sur la gauche de la surface de réparation ; il rata d'abord le ballon, le récupéra et l'expédia dans le coin opposé à Baratelli.

A la mi-temps le S.C.O. courait après un but à remonter à tout prix !

Malgré Guillou

Guillou, qui fut acclamé à la sortie du terrain, a donné sans doute bien des espoirs aux dirigeants niçois qui veulent l'engager la saison prochaine.

Le capitaine angevin, pour son dernier match sous les couleurs du S.C.O., se multiplia et réalisa des exploits de grande classe tout au long de cette seconde mi-temps.

Il fut le premier après la pause à mettre Baratelli en difficulté sur une tête splendide (55e).

Dix minutes plus tard, un slalom de Guillou échut à Edwige fort bien placé mais qui fut écarté du bras par son garde du corps Grava au moment de frapper le ballon.

Une telle occasion manquée fut enregistrée avec d'autant plus de déception que, moins d'une minute plus tard, Jouve, qui s'échappait de plus en plus souvent sur l'aile droite, libérée par Laurier, s'en alla vers la ligne de corner et adressa un centre lifté parfait. Personne dans la défense angevine ne vit surgir Adams. Une reprise de la tête du stoppeur de l'équipe de France fut imparable (66e).

Baratelli en évidence

Cette tendance prononcée de Laurier à monter à l'attaque donnait l'image fidèle de ce S.C.O. décidé à remonter son handicap.

On crut possible un tel retour malgré l'écart, bien que Cassan, touché à la cheville en première mi-temps, ait dû laisser sa place à Citron (67e).

Hélas, Baratelli en pleine forme fit alors des merveilles.

Il détourna un ballon expédié des 35 mètres par Antic qui prenait la direction de la lucarne (69e) et il s'imposa avec beaucoup de brio sur trois rushes consécutifs des Angevins : reprise de volée de Ferri, tir dévié de Antic et reprise tendue de Berdoll (74e, 75e, 76e) mais, hormis l'arrêt sensationnel réalisé sur un shoot de Antic, le gardien niçois réalisa sa parade la plus stupéfiante à dix minutes de la fin exactement.

Ferri récupérant un ballon sur corner s'enfonça dans la défense niçoise et voulut lober Baratelli. Celui-ci anticipant l'action sortit à toute vitesse de son but et se détendit magnifiquement pour repousser cette balle de but (80e). Les tourments du gardien niçois continuèrent à l'issue d'une action individuelle remarquable de Guillou (82e). Hélas, Antic expédia son tir à l'extérieur de la cage. Finalement, les Angevins qui luttaient à la fois contre tout le monde, leurs adversaires directs au classement, leurs opposants niçois d'hier soir, la relégation et surtout le temps inexorable qui passait, semblèrent faiblir en fin de match. Il s'en fallut d'un rien que Huck, au terme d'un long débordement, ne vienne inscrire le quatrième but (86e).

Janin et Bourdel y mirent bon ordre. Hélas ! Loubet, rentré vingt minutes plus tôt à la place de Sanchez, partit de son camp, récupéra une balle expédiée loin de l'arrière, évita Janin et vint clôturer sa saison par un quatrième but. Cela sonnait le glas du S.C.O.

Michel BIHAN.

Nice. — Baratelli, Zambelli, Isnard, Ascery, Adams, Grava, Jouve, Huck, Eriksson, Massa, Sanchez. 12e : Loubet.

Angers. — Janin, Damjanovic, Bourdel, Brulez, Laurier, Cassan, Edwige, Guillou, Ferri, Berdoll, Antic. 12e : Citron.

Fiche technique France Football

135.694 F

9.223 spect.

Arbitrage de M. Bancourt

Les Angevins ont échoué dans leur tentative de maintien et c'est en partie leur faute. Contractés par l'importance de l'enjeu ils commirent d'abord en défense des fautes grossières qui permirent au jeune Massa d'inscrire deux buts dans les dix premières minutes, et ratèrent en attaque des occasions à la pelle (Antic surtout). Après un mauvais début, le S.C.O., sous l'impulsion de Guillou et grâce à Antic (enfin) était pourtant revenu à 2-1. Il s'épuisa en deuxième dans les dix premières minutes et ratèrent en période sur un Baratelli époustouflant, se trouvant sur toutes les trajectoires. Monté à l'attaque, Adams, de la tête, réduisit à néant les espoirs angevins en inscrivant le troisième but de son équipe. A trois minutes de la fin, parti à la limite du hors-jeu, Loubet aggrava la marque. C'était très lourd pour une équipe angevine ayant affiché des promesses mais aussi beaucoup de faiblesses.

Merci à Ouest France pour l'article et à France Football pour les étoiles. Merci à cris72 pour les scans.